Un couple risque 1 500 euros d’amende pour avoir libéré un corbeau d’une cage-piège

Alors que le ministère de la Transition écologique révélera d’ici quelques semaines la liste, renouvelée tous les 3 ans, des « animaux susceptibles d’occasionner des dégâts » (ex « nuisibles »), l’ASPAS a été informée d’un fait divers peu commun concernant un couple de Bourguignons, convoqués devant le tribunal pénal parce qu’ils ont libéré un corbeau pris dans un piège. La nasse était installée dans une culture agricole sur la commune de Brazey-en-Plaine, en Côte d’Or.

Corbeau freux

Le couple risque, selon l’article du journal Bien Public, une amende de 5e classe pouvant aller jusqu’à 1500 euros pour « lâcher non autorisé d’animaux nuisibles », le corbeau étant classé comme « nuisible ».

L’ASPAS s’inquiète que le tribunal ne prononce un jugement exemplaire à l’encontre de ces personnes de bonne foi, ce qui serait une nouvelle démonstration de l’acharnement contre les défenseurs des animaux sauvages qui agissent au nom de la sensibilité animale (pourtant reconnue par l’État français).

Avec le renforcement souhaité par le Sénat du délit d’entrave à la chasse, dans le cadre du projet de loi sur la création de l’Office français de la biodiversité, l’ASPAS alerte sur une tentation de durcissement des lois relatives à la chasse et au piégeage, à mesure que la conscience citoyenne progresse sur les questions relatives à la protection de la nature et de la biodiversité. Une biodiversité dont on connaît maintenant l’étendue de l’effondrement grâce au récent rapport scientifique de l’IPBES.

D’autres solutions que le piégeage et la « destruction » des soi-disant « nuisibles » existent, pour protéger les cultures et autres activités humaines des « dégâts » commis par certains animaux, tels l’effarouchement, les clôtures, l’élagage ; l’ASPAS réitère donc sa demande à l’État de mettre fin aux pièges-cages et pièges tuants, et de remettre sérieusement en question la catégorisation des animaux sauvages en « bons » et « mauvais », et de finir par accepter chaque espèce simplement pour ce qu’elle est, indépendamment de son caractère « utile » ou « nuisible » pour l’homme. Il est grand temps de réhabiliter les soi-disants « nuisibles » !

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