Artistes animaliers

Gaël LAVOREL

La parole est aux parents - tous deux biologistes maman botaniste, papa entomologiste -  pour présenter leurs deux fils, Gaël et Antoine, l'un peintre, sculpteur, graveur, l'autre photographe.

A moins que ce ne soit l'inverse tant ces deux jeunes artistes sont doués et peuvent intervertir leur art!

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L'artiste, Gaël, est à gauche

"Nous nous étions rencontrés lors de la journée au Bec Hellouin organisé par les JNE et suite à cela, je vous avais parlé de mes deux garçons passionnés de nature, Antoine et Gaël , aujourd’hui 13 ans et demi et 16 ans. Le plus jeune fait de la photo et l’aîné sculpte, grave et dessine.

Tous deux ont déjà exposé leur travail au festival Salamandre et ont exposé cet été au Centre Pro Natura de Champ-Pittet à Yverdon. Ils font aussi l’objet du documentaire « La nature en culottes courtes » qui a été diffusé dans l’émission « Passe-moi les jumelles" sur la RTS le 21 avril. Le film sera aussi présenté au festival de l’oiseau en baie de Somme ce printemps. Enfin bref, plus d’un an après notre premier échange d email, nous avons enfin pris le temps de finaliser vos deux questionnaire, que je vous transmets ci-joint. J’espère qu’ils sont encore d’actualité! Je vous envoie aussi quelques images et le lien vers leur site internet. Je crois que leur travail pourrait intéresser les abonnés de votre newsletter.

Bravo en tous cas pour votre site, que nous apprécions beaucoup."

Gaël et Antoine

On peut dire que Gaël est tombé dans la marmite de la nature magique dès son plus jeune âge. Un immense jardin sauvage, un étang plein de grenouilles, des parents biologistes et un petit frère avec qui taquiner les papillons ont tôt fait d'aiguiser son sens de l'observation et ses connaissances naturalistes. Quel que soit le temps, il sort rarement de la maison sans son cahier de croquis et sa boîte d'aquarelle. Pour dessiner la fleur qui l'émerveille ou l'oiseau qui l'interpelle. Mais ce coureur des bois du Pied du Jura aime aussi travailler les matières: la clématite dont il fait des paniers, mais surtout le bois dont il délivre tantôt une grenouille, tantôt un martin-pêcheur ou un lézard. Sculpture, dessin, gravure, peinture et vannerie : à 16 ans, Gaël a déjà plus d'une corde à son arc.

Gaël en quatre dates :

  • 2000: naissance à Yverdon (Suisse)
  • 2013: première sculpture en bouleau
  • 2015: exposition au Festival Salamandre, à Morges
  • mi décembre 2015 au 17 janvier 2016: exposition à la Fondation Bolle à Morges

Entretien avec...

Votre Parcours en quelques phrases ? J’ai 16 ans et depuis que je suis tout petit, mes parents qui sont tous deux biologistes et naturalistes, me font découvrir la nature autour de chez moi et lors de nos voyages en famille. Ils ont toujours encouragé mon frère Antoine et moi à dessiner nos découvertes dans des carnets de terrain. J’ai commencé à peindre mes dessins puis je me suis mis à l’aquarelle car les boites sont faciles à emporter sur le terrain. Lors de l’édition 2012 du Festival Salamandre à Morges (CH), j’ai été fasciné par les sculptures en papier de Anne-Lise Koehler et j’ai réalisé deux cigognes avec la même technique peu de temps après. Les sculpteurs sur bois m’ont aussi donné envie d’essayer cette matière. J’ai fait une première sculpture de martin-pêcheur dans un morceau de bouleau en 2013 et j’y ai pris goût. Ma première exposition au Festival Salamandre en 2015 m’encourage à continuer !

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Quels sont vos maîtres à penser, vos références culturelles ? Comme beaucoup de Suisses, j’admire beaucoup Robert Hainard car son œuvre est très complète et pour la diversité des techniques utilisées. J’aime le côté épuré de ses sculptures et de ses gravures, il réussi à exprimer l’essentiel de l’animal sans se perdre dans les détails.

Pourquoi l’animal sauvage Je ne peux pas vraiment l’expliquer. Quand je suis dans la nature, je me considère comme en faisant partie et pour bien s’intégrer, il faut s’y intéresser et la comprendre. C’est peut-être ce qui me pousse à observer les animaux dans leur milieu naturel. L’écosystème sauvage est tellement complexe qu’il y a toujours quelque-chose de nouveau à découvrir, chaque rencontre, chaque instant sont différents.

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Si vous en étiez un, lequel ? Un crapaud. J’ai toujours eu un faible pour les amphibiens. Et particulièrement pour les crapauds parce qu’ils vagabondent à travers la campagne, même sur de grandes distances. Ils ont une démarche tranquille et n’ont jamais l’air stressé ou inquiet, comme s’ils prenaient le temps de vivre.

Une belle rencontre de vie sauvage ? C’était une rencontre nocturne avec des salamandres, dans la vallée de la Loue, en Franche-Comté. Nous étions allez exprès en famille un soir pluvieux d’avril pour les trouver. La nuit était déjà noire et nous n’avions encore rien vu. Je n’y croyais plus vraiment et tout à coup l’une est apparue dans le faisceau de la lampe de poche. Puis une deuxième marchant paisiblement le long d’un filet d’eau. Leur taille, leur couleur et leur démarche m’ont paru surréaliste.

Votre lieu de nature préféré ? La forêt en dessus de mon village où résonne souvent le cri des pics noirs. J’habite au pied du Jura et je suis attiré autant par les crêtes sauvages que les gorges profondes. J’aime beaucoup les arbres qui y poussent. Ce sont des êtres plein de mystère qui traversent les âges et recèlent les souvenirs et la magie du temps.

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 Le lieu mythique où vous rêvez d’aller ? Il n’y a pas un qu’un seul lieu, il y a en a plein ! J’aimerais découvrir le vaste monde mais plutôt à vélo ou à pied, en prenant le temps d’apprécier chaque instant.

L’œuvre qui vous semble illustrer/ le mieux votre parcours ? Je suis jeune et me considère encore comme débutant. Reposez-moi la question dans quelques années !

Quel matériel utilisez-vous sur le terrain ou chez vous ? Sur le terrain, j’emporte toujours ma boite d’aquarelles, des feuilles de dessin et souvent un carnet de croquis. Si je dessine un oiseau, ce sera plutôt l’oeil collé à la longue-vue. Pour dessiner un arbre, je m’installerai confortablement dans les feuilles mortes.

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Pour la sculpture je travaille bien sûr en atelier, avec une jolie palette de gouges et un très beau marteau en bois que j’ai déniché dans une brocante. Le bois provient de coupes d’élagage ou des forêts qui entourent mon village. J’aime bien travailler le poirier, mais j’ai aussi essayé le merisier et le platane. Je m’inspire d’observations de terrain et me guide avec des croquis ou des photos.

Quelles sont vos techniques de rencontre avec l’animal sauvage ? J’aime bien dessiner ce que je rencontre au cours d’une balade et qui m’inspire. Je pars plutôt seul afin de pouvoir m’arrêter aussi longtemps que je veux. J’essaie de m’approcher des animaux sans les déranger, mais je ne suis hélas pas un lève-tôt : les rencontres se passent donc plutôt dans la journée ou en soirée.

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Un conseil au débutant dans votre activité ? J’ai moi même encore beaucoup à apprendre, je n’ai pas encore bien réussi les affûts. Je crois qu’il faut surtout prendre du temps, avoir beaucoup de patience et aussi de la chance.

Un animal disparu revient, lequel ? L’aigle mangeur de moa. Il faisait 7 mètres d’envergure… Et le dahu, parce qu’il est rigolo.

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Une initiative prise ou à prendre en faveur de la faune sauvage ? Remettre les ruisseaux à ciel ouvert, planter des haies et des arbres fruitiers.

Une association qui vous tient à cœur ? Greenpeace parce qu’ils osent dénoncer et s’attaquer aux multinationales qui détruisent sans scrupules la nature et l’environnement.

 Une urgence pour la faune sauvage, pour la vie sauvage ? Réduire drastiquement la consommation d’énergie fossile car en modifiant le climat, elle détruit la biodiversité planétaire.

Pour conclure, qu’aimeriez-vous adresser comme message aux autres ? Suivez votre chemin et ouvrez les yeux sur le monde qui vous entoure !

Distinctions & Parutions

Expositions

  • 2015: exposition au Festival Salamandre, à Morges
  • Centre Pro Natura de Champ-Pittet à Yverdon, été 2017

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