Livres naturalistes, Essais

« Penser comme un iceberg », une réflexion sur la discrétion comme art de cohabiter avec des entités non humaines.

Comment voir la vie sauvage avec des yeux nouveaux ?

Olivier Remaud nous fait passer derrière les apparences. La neige crisse, la banquise craque, des blocs de glace dérivent dans l’océan. On navigue en kayak, on plonge dans des eaux froides, on entend les voix de peuples autochtones. Des écosystèmes entiers surgissent d’une nature que l’on croyait vide. Les icebergs deviennent des arches biologiques et les glaciers ne sont plus des choses mais des êtres vivants, des partenaires de l’existence quotidienne dont nous dépendons intimement. Pas de doute : ils sont parmi nous, avec nous. C’est pourquoi tout ce qui les affecte aujourd’hui nous affecte également.

Ce livre est un éloge des vies inattendues. C’est aussi une réflexion sur la discrétion comme art de cohabiter avec des entités non humaines.

Olivier Remaud est philosophe et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Il a publié de nombreux ouvrages, dont Solitude volontaire (Albin Michel, 2017) et Errances (Paulsen, 2019).

Postface d'Anne-Marie Garat

A propos de livre, Olivier Remaud dans Libération du 2 juin 2020 :

Un iceberg dans la forêt

"En dépit des apparences, les écosystèmes ne sont pas séparés les uns des autres. Poétique démonstration…

J’ai longtemps joué au jeu du «baron perché». Comme le jeune Côme, dans le roman éponyme d’Italo Calvino sur le siècle des Lumières, je grimpais dans les chênes du bois qui bordait la maison de mes parents. Là-haut, dans les ramures, j’attendais que la nuit tombe. Les feuilles bruissaient. Les chouettes hulottes paradaient. En bas, les grenouilles coassaient, les mésanges charbonnières fouillaient les herbes, les blaireaux creusaient les galeries de leurs terriers…

Il faut croire qu’un jour, je me suis assoupi. J’étais assis sur une branche haute lorsqu’un iceberg se profila. Il s’avançait à une allure soutenue et fendait la ligne des têtes feuillues. Il n’avait rien de menaçant. Aucun oiseau ne s’envolait sur son passage. Aucun tronc ne chutait lourdement sur le sol. Le bloc progressait sans meurtrir la forêt. Il se déplaçait avec légèreté. Il était blanc comme l’ivoire. De petites coupelles creusaient ses parois abruptes. Il s’arrêta juste devant mon chêne et se tint immobile. Mon rêve prit fin à ce moment-là....."

Suite de l'article : Un iceberg dans la forêt

Code EAN

9782330140625

Editeur

Date de parution

Tranche d'âge

2020-10-15

Nombre de pages

Collection

192

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Iceberg

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