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Sauvez l’archipel de Nosy Be à Madagascar

La presqu’île d’Ampasindava, dans le Nord Ouest de Madagascar, jouit d’une biodiversité exceptionnelle avec un taux d’endémisme très élevé. Ses montagnes, ses forêts, de vastes mangroves et un littoral très découpé constituent l’habitat fragile de nombreuses espèces animales et végétales uniques au monde.

Sur terre, une multitude d’oiseaux cohabitent avec des reptiles, des amphibiens et plusieurs lémuriens dont le Lépilemur mittermeieri qui ne vit nulle part ailleurs. Côté mer, une quinzaine d’espèces de mammifères marins évoluent dans ses eaux, dont le rorqual d’Omura, une baleine rare découverte récemment, ainsi que des requins baleines et une multitude de poissons de récifs et de coraux.

Ce terroir aux paysages verdoyants entre mer et montagne regroupe plus de 33 000 habitants, des communautés qui vivent essentiellement de la pêche et de l’agriculture dont une partie grâce aux cultures d’exportation comme la vanille, le cacao ou le café. Par ailleurs la presqu’île se situe aux portes de l’archipel de Nosy Be, haut lieu du tourisme à Madagascar.

Cet écosystème unique au monde est aujourd’hui menacé!

Un projet minier menace de détruire la presqu’île d’Ampasindava à tout jamais. La société Tantalum Rare Earth Madagascar (TREM) y a obtenu de l’Etat malgache une concession de 300 km2, pour extraire des minerais faisant partis des terres rares. Sans véritable consultation publique et en toute opacité, elle a obtenu par la Haute Autorité de Transition Malgache un permis d’exploitation plus que contestable.

Cette industrie, la plus polluante au monde de par la technologie utilisée (lixiviation sur site), nécessite entre autres des produits chimiques tels que du chlorure de sodium, du sulfate d’ammonium, ou encore de l’acide oxalique, ainsi qu’une énorme quantité d’eau, entrainant des rejets toxiques et radioactifs considérables sur les terres, nappes phréatiques et populations alentours (acides, Thorium,…). Pour la production d’une tonne de de terres rares, 7 tonnes de sulfate d’ammonium et 1,5 tonnes d’acide oxalique sont nécessaires !

La production d’1 tonne de terres rares génère également 1000 tonnes d’eau contaminée par du sulfate d’ammonium et des métaux lourds, et 2000 tonnes de déchets toxiques. La TREM prévoyant d’exporter 10 000 tonnes de terres rares par an pendant 50 ans, une telle exploitation produirait 500 millions de tonnes d’eau contaminée et 1 milliard de tonnes de déchets toxiques au bout de 50 ans !

La topographie de la presqu’île est marquée par des massifs montagneux d’où coulent les cours d’eau qui l’alimentent. Ces rivières qui finissent par se jeter dans le Canal du Mozambique ne manqueront pas d’entraîner avec elles toutes les eaux rejetées par ce type d’exploitation, entraînant la pollution maritimes de toute la zone.

Le Nord de Madagascar est régulièrement sujet à des pluies diluviennes pendant la saison cyclonique, le niveau moyen des précipitations dépasse les 2000 millimètres par an. Ces fortes précipitations pourraient également entraîner le débordement des sites de stockage, lesquelles doivent être suffisamment solides pour résister à des pluies torrentielles, ou de violentes intempéries.

La question du stockage des boues doit également être posée. Dans le cas où les sites de stockage ne seraient pas étanches, les suintements permanents des eaux acides entraîneraient la modification du taux d’acidité (pH) et l’envasement des rivières voisines, elles-mêmes se déversant dans la baie d’Ampasindava générant des conséquences irrémédiables sur un écosystème marin exceptionnel.

Face à ce constat dévastateur et définitif pour la région et ses habitants, et sachant qu’en aucune manière le peuple malgache ne jouira des retombées économiques d’un tel projet, il est essentiel que celui-ci ne voit jamais le jour !

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