Photographes animaliers

Dominique MIGLIANI

Je m’appelle Dominique MIGLIANI, j’habite la belle ville de Montpellier dans l’Hérault depuis plus de 25 années.

Je souhaite, à travers le site NATURE DU SUD, partager le regard que je porte sur une nature malheureusement de plus en plus fragile, ou chaque souffle de vie a sa raison d’être .

Parcourir les sentiers, me cacher dans mes affûts et comprendre ce qui m’entoure est toute la philosophie du travail que je réalise au rythme des saisons et des belles lumières du sud .

 

Entretien avec...

Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?

Depuis mon plus jeune âge, je fréquente la nature sans pour autant avoir été initié par quelqu'un de ma famille, contrairement à bon nombre de photographes animaliers. Je me suis toujours senti apaisé, fasciné par cette nature que je ne comprenais pas forcément mais qui m'attirait, où chaque moment de liberté était dédié à la forêt et aux petites mares qu'il y avait près de chez moi en Normandie.

Pendant de nombreuses années, la pêche à la ligne a été le prétexte pour passer du temps au cœur même de la nature. Loin d'être un observateur cherchant une explication rationnelle à tout, je me plaisais à être juste un témoin contemplatif de la vie sauvage.

Il y a une quinzaine d'années, je m'interrogeais de plus en plus sur l'intérêt de continuer la pêche à la ligne dans un milieu atteint par la pollution et les dégradations multiples. Le changement s'est produit de façon immédiate le jour ou l'on m'a offert un APN : la photographie venait d'entrer dans ma vie.

Un maître à penser ?

Dès lors que j'ai commencé à pratiquer la photographie, je me suis intéressé à ceux qui la pratiquaient depuis longtemps et je citerai des noms comme Lucien Clergue ( seul photographe membre des Beaux Arts de France ), créatif, avec un travail exceptionnel sur les lumières, ou encore Jean François Hellio et Nicolas Van Ingen, dont la technique d'affût flottant me fascinait, et m'offrait une approche intimiste et mystérieuse à l'époque de mes débuts.

Je suis particulièrement admiratif de la démarche naturaliste et du talent reconnu de Michel (père) et Vincent (fils) Munier, que j'ai eu la chance de rencontrer lors du festival de Blainville-sur-l'Eau en 2014 J.'ai assisté à une conférence du père lors de ce festival et ce fut extraordinaire, chaque mot ayant un sens.

Une œuvre marquante ?

N'étant pas un grand lecteur, j'ai le souvenir d'avoir été passionné étant jeune par "Les secrets de la mer rouge" de Henry de Monfreid. Certes, je ne comprenais pas tout (l'esclavagisme de l'époque et les contrebandes et divers trafics douteux), mais j'en retenais surtout des récits d'aventures et de voyages au bout du monde.

Si j'étais un animal sauvage ?

La chevêche d'Athena, un oiseau nocturne qui voit sans être vu, silencieux et discret, qualités que rêve de posséder tout photographe animalier !!!

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?

Sans hésitation, je dirai le renard, que j'ai eu le bonheur de rencontrer et photographier pour la première fois en Meurthe et Moselle chez mes amis Didier et Teddy Bracard en 2013.

Nous étions en affût à plat ventre dans une prairie avec Teddy dans l'espoir de croiser le regard d'un goupil, mais après une heure d'attente dans le froid matinal, je me suis quelque peu assoupi et endormi.

Soudain, le coup de coude de Teddy me rappela pourquoi nous étions venus à la nuit dans cette prairie : un renard était là, à vingt mètres environ de nos objectifs.

Ce moment de partage avec Teddy et le regard perçant du renard resteront gravés à tout jamais dans ma mémoire de photographe.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Un animal sauvage de nos campagnes, qui ne vivrait plus dans la crainte des humains (on peut rêver !... ).

Un animal fantastique ?

Un troll des cavernes pourquoi pas ?

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

J'ai photographié en juin 2013 à Portiragnes dans l'Hérault, une scène incroyable, un moment surréaliste, où un héron pourpré a eu la bonne idée de se poser à vingt mètres de mon affût, pour avaler une couleuvre vipérine bien dodue. L'oiseau à mis plus de dix minutes à faire passer de vie à trépas sa proie qui n'avait pas prévu de finir ainsi en dîner (voir la photographie dans l parie distinctions)

Mon spot préféré ?

Sans hésitation, mon terrain de jeu actuel, qui est le Parc régional du Haut Languedoc.

J'ai commencé un long travail dans ce magnifique massif du Caroux, magique nature sauvage des hauts cantons de l'Hérault, à la recherche d'ambiances brumeuses et enneigées, là où vivent mouflons, renards, sangliers, chevreuils, belettes, cincles plongeurs, sans compter toute la flore printanière dont les délicates orchidées sauvages.

L'objectif pour moi est de réaliser sur ce thème, ma future exposition 2016.

La faune y est riche et difficile à appréhender, mais c'est ce qui fait tout l'intérêt d'un tel projet qui j'espère, fera la promotion de cette belle région.

Un lieu mythique ?

J'ai un vieux rêve, mis en sommeil pour l'instant, celui d'aller faire un séjour sur l'île de Texel en mer du Nord, juste pour photographier les limicoles et assouvir ainsi ma passion pour ces oiseaux.

Et la technique ?

Je suis convaincu, malgré le discours entendu parfois, sur le fait que seuls le talent naturel et un matériel coûteux suffisent pour faire de belles images, qu'il faut s'armer d'un bagage technique le plus efficace possible et être toujours à la recherche des bons réglages au bon moment. Car comment peut on appréhender un beau contre-jour par exemple, sans connaître au minimum les bases d'une bonne exposition ? C'est toujours gratifiant de réussir une photo techniquement difficile à réaliser et frustrant de rater une belle scène de vie sauvage par manque de connaissance technique.

Acquérir la technique et l'oublier !!!

Des urgences ?

Je n'ai jamais été un militant engagé, ce n'est pas naturellement dans mes gènes, mais j'admire ceux qui le sont.

Mon engagement reste modeste mais déterminé, en proposant des animations sur le thème suivant :" Comment pratiquer la photographie nature ?".

J'explique comment appréhender la photographie nature sans déranger la faune et sans nuire à un environnement déjà bien fragile, préparer un affût le plus discrètement possible, acquérir des méthodes efficaces en affût flottant par exemple, respecter les périodes de nidification et surtout s'approprier des codes de bonne conduite.

Des conseils pour les débutants ? 

Pratiquer la photographie nature sans nuire et surtout ne pas oublier de rester humble pour ne pas réaliser la photo à n'importe quel prix.

Une association à mettre en avant ?

Une jeune association dynamique " Image et rivière ", animée par Yannick Gouguenheim, photographe subaquatique de l'Hérault. Une association dont l'axe principal est orienté vers l'éducation à l'environnement et la sensibilisation aux milieux aquatiques, à la nature et à l'aménagement du territoire et bien sûr, l'art photographique subaquatique en eau douce.

Pour conclure ?

J'adresse un grand merci à Philippe Guerlet et à l'association "Faune Sauvage" pour avoir eu la gentillesse de mettre en lumière, pour un instant, ma passion pour la nature et la photographie.

Distinctions & Parutions

Finaliste Festival Nature de Namur 2013

 

 

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