Ce soir : Arte plonge dans les mystères de l’ours

La chaîne franco-allemande diffuse pour la première fois, samedi 26 janvier, le documentaire «Fort comme un ours» qui décrypte avec pédagogie le fonctionnement biologique extraordinaire du plantigrade

Après les Superpouvoirs des Rats-taupes nus, Arte s’intéresse cette fois aux mystérieuses capacités physiques et biologiques des ours, notamment observées pendant les six mois d’hibernation. Si ce documentaire immersif, à travers lequel on suit les pas d’une équipe de scientifiques internationale en pleine taïga scandinave, s’avère captivant, il n’en demeure pas moins anthropocentré, avec l’idée (encore une fois) de faire avancer la médecine au profit de l’Homme.

A l’issue de ces 52 minutes, réalisées par les Français Rémy Marion (aussi auteur de l’Ours, l’autre de l’homme) et Thierry Robert, on comprend que l’ours est un véritable warrior. En pleine léthargie hivernale, le mammifère conserve sa musculature, renforce son squelette, stoppe le fonctionnement de ses reins, ralentit de façon extrême son rythme cardiaque… sans développer de pathologies. A son réveil printanier, il est intact, comme cryogénisé. De quoi trouver un remède miracle contre l’atrophie musculaire, l’ostéoporose et les maladies cardiovasculaires ? C’est en tout cas ce que projetent des biologistes et des médecins interrogés, escortés sur place par une équipe de rangers et de vétérinaires du «Scandinavian Brown Bear Research Project» qui, avec leur matos, traquent les bestioles enfouies sous la neige pour les déloger de leur tanière.

De quoi se demander durant le visionnage du documentaire si tous ces prélèvements d’échantillons ne viennent pas déstabiliser le rythme biologique du plantigrade. Pas si l’on en croit la voix off qui précise que «les cinquante ours déjà étudiés ne semblent pas affectés par ces parenthèses médicales» et que «tous ont repris un cycle naturel d’hibernation, s’alimentent bien et se reproduisent normalement».

Son régime alimentaire d’ailleurs, parlons-en. S’il se compose essentiellement de viande au printemps et en été, comme le rappelle le cardiologue Ole Fröbert, il est presque exclusivement constitué de plantes et de fruits rouges avant l’hiver, ce qui pourrait avoir un effet protecteur sur son métabolisme.

Identifier le processus d’hibernation et, à terme, isoler les molécules de protection pour développer de nouvelles thérapies pour les humains, c’est tout l’objectif des scientifiques dépêchés sur place.

Source : Libération