En 2018, quelques bonnes nouvelles pour les animaux

Plus d’ours dans les Pyrénées, moins de fourrure dans les défilés, «Libération» revient sur les mesures qui ont concerné les animaux cette année.

En 2018, le sort des animaux s’est (un peu) amélioré. Voici un tour d’horizon non exhaustif des bonnes nouvelles affectant la vie des non-humains.

De nouveaux droits

Plusieurs pays ont rejoint la liste des Etats – une quarantaine, dont 28 en Europe – ayant interdit les animaux sauvages dans les cirques. C’est le cas du Royaume-Uni, à l’horizon 2020 ou le Portugal, pour 2024. En France, une soixantaine de villes ont œuvré en ce sens faute de prohibition nationale, notamment Montpellieret Strasbourg cette année tandis qu’en Argentine, ce sont de nouveaux zoos (la Plata, Mar del plata) qui ont été priés de fermer pour se métamorphoser en raison des conditions de vie désastreuses de leurs pensionnaires.

Il faut dire que bien-être animal est de plus en plus un sujet politique. Fin décembre, le Royaume-Uni a par exemple interdit la vente de chiots et chatons de moins de 6 mois en animalerie tandis que le gouvernement de la Wallonie (Belgique) a donné son feu vert à la création d’un code du bien-être animal dont l’entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2019. Un texte juridique inédit en Europe, obligeant notamment les particuliers à obtenir un permis pour détenir un animal de compagnie et qui pourrait faire des émules au-delà des frontières belges (lire notre article). D’ailleurs, un rapport de la mission «Animaux en ville» commandé par la mairie de Paris a livré mi-novembre 61 préconisations pour «renforcer la place des animaux en ville et promouvoir leur bien-être». Insuffisant, cependant, pour les associations de défense animale.

Des espèces sauvées de l’extinction

En défenseur de la faune et de la flore, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait annoncé en mars sa volonté de réintroduire deux ourses dans les Pyrénées-Atlantiques. Vœu exaucé quelques mois plus tard sous la houlette de son successeur, François de Rugy, avec le lâcher de deux plantigrades slovènes cet automne pour éviter la disparition de l’ours des Pyrénées occidentales. La population de loups a continué de croître en France, où ils devraient dépasser les 500 individus cet hiver et sont en passe d’atteindre un premier seuil de viabilité démographique, selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Quand il sera atteint, ce seuil permettra de réexaminer le dispositif de gestion de cet animal, classé espèce protégée. Alors que l’on en décomptait 57 il y a un an, le nombre de meutes est passé à 72. Encourageant pour la biodiversité française si on ajoute à ce tableau le retour dans les sommets alpins du gypaète barbu, un des vautours en danger.

A travers le monde, quelques espèces menacées sont aussi sorties du rouge en 2018. Alors que la tendance est au déclin vertigineux des vertébrés, le rorqual commun et le gorille des montagnes remontent doucement la pente. C’est ce que pointe l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui a mis à jour sa liste rouge des espèces menacées mi-novembre. «Le rorqual commun a bénéficié des interdictions de chasse à la baleine et passe de la catégorie « en danger » à la catégorie « vulnérable », tandis que la sous-espèce de gorille des montagnes passe de « en danger critique » à « en danger » grâce aux efforts concertés de conservation», précise l’UICN sur son site.

Autre exemple : au Népal, après être passés tout près de l’extinction, les tigres du Bengale vont mieux grâces aux politiques de conservation, se sont réjouis les naturalistes. En une décennie, la population de félins a en effet quasiment doublé avec 235 individus. «Si un pays comme le Népal – petit, moins développé, avec beaucoup de problèmes – peut le faire, les autres le peuvent», a déclaré Ghana Gurung, représentant local du Fonds mondial pour la nature (WWF). Gageons que le maintien de l’interdiction du commerce d’os de tigre (et de corne de rhinocéros) en Chine améliorera le sort de ces animaux dans la région. Pékin, à ce sujet, a interdit le commerce d’ivoire brut sur son sol depuis le 1er janvier 2018, comme le Royaume-Uni depuis novembre, les Pays-Bas d’ici deux jours et Hongkong d’ici 2021….

Suite article de Margaux Lacroux et Florian Bardou dans Libération 30 décembre

 

 

 

photoUn bébé panda femelle et sa mère au zoo Ueno de Tokyo, le 12 novembre 2018.Photo Jiji press. AFP