La pollution aux phtalates atteint aussi les réserves naturelles présumées vierges

Chronique. Des chercheurs ont trouvé des traces de plastifiants chez des insectes d’une réserve naturelle guyanaise.

La station des Nouragues est une base de recherche du CNRS. Elle est installée au cœur d’une réserve naturelle, dans la forêt humide guyanaise, à quelque 150 kilomètres au sud de Cayenne. Elle est nichée en pleine nature sauvage, le plus loin possible de toute forme d’activités humaines.

Interdit au public, l’accès à la réserve ne se fait que par hélicoptère, ou en remontant, à pirogue, le fleuve Approuague. Là, où tout est présumé vierge, où tout semble intact, des scientifiques du monde entier peuvent venir étudier un écosystème tropical forestier parfaitement préservé.

« Dispersion mondiale »

Parfaitement préservé ? Voilà quelques mois, des chercheurs français sont venus prélever quelques fourmis aux alentours de la station pour tester une hypothèse ambitieuse : Virginie Cuvillier-Hot (CNRS, université de Lille), Alain Lenoir (CNRS, université de Tours) et leurs collègues ont fait le pari que la pollution aux phtalates – des plastifiants utilisés dans une grande variété de produits d’usage courant (cosmétiques, colles, meubles, plastiques souples, etc.) – est désormais si généralisée à la surface de la planète, qu’ils en trouveraient jusque dans les fourmis des Nouragues….

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