« Mon hirondelle »… Plus de babils sur les fils… L’ avait bien raison, Houellebecq !

« L’après sera comme l’avant, en pire [1]« ,

Un poème de Jean-Jacques Blanchon

 

Ce matin,

Mon hirondelle[2] est morte de faim

En couvant ses quatre juvéniles,

Morts de froid, de faim, aussi.

 

Et les plus de 80 ans continueront à mourir…

En veillant à ne pas encombrer les couloirs des hôpitaux,

A genoux depuis bien longtemps !

La mort est chose naturelle, banale, terrible.

 

Cherche femelle d’hirondelle rustique,

Libre, aimant la Saintonge et la vie rurale…

Pas sérieux s’abstenir.

Sauver la saison !

Pas ce que vous croyez, les plages, les restos… Non.

Juste assurer une seconde ponte,

L’important l’est là.

 

Port du masque recommandé,

Enfin pas obligatoire, quoique si…

Dans les transports et dans tous les commerces,

Les hôpitaux, les Ehpad, partout en fait…

Sauf dans le clip de Santé Publique France !

On n’est pas pas sorti des ronces…

 

Help, Tristesse…

On commençait juste à faire connaissance

Depuis l’éclosion,

Elle ne quittait plus le nid,

A chaque passage dans l’écurie

Quand je prenais mon vélo trois fois par jour

Pour déconfiner.

 

On nait, on meurt… ouais, pas s’affoler,

C’est la vie, peut-être, j’sais, enfin…

Mon hirondelle est morte de faim

En couvant sa nichée,

Ses muscles avaient fondu… envolés,

Drôle de manière d’être vivant.

Et reprises, quatre vies,

Parties.

Plus de babils sur les fils

Non,  ce n’est pas rien,

Pas juste une hirondelle.

100 mm en 36h, une pluie centennale

Parties pour ça, comme ça.

Comme quoi, la pluie tue aussi

L’avait bien raison, Houellebecq !

 

[1]  Michel Houellebecq, Lettres d’intérieur (FranceInter, 04/05/2020).

[2]  La femelle, reconnaissable à ses filets, les rectrices extérieures -les plumes de la queue-, beaucoup plus courts que ceux du mâle.

Jean-Jacques Blanchon, naturaliste-biologiste, expert en biodiversité, 14 mai 2020

photo : ©jbdumond2020