Le gouvernement promet une meilleure indemnisation pour les élevages victimes de prédateurs

Une meilleure indemnisation des éleveurs, dont le troupeau a été attaqué par un prédateur. C’est ce que promet le gouvernement avec un nouveau dispositif, publié le 11 juillet au Journal Officiel, et annoncé ce mardi dans un communiqué de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, et du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. Il a pour but d’« assurer la viabilité des populations de grands carnivores, tout en protégeant les troupeaux et en soutenant les éleveurs », indique le communiqué.

Ce nouveau dispositif comporte un barème unique pour tous les dégâts, qu’ils aient été provoqués par un ours, un loup ou un lynx. Il sera fixé sur le plus élevé des trois anciens dispositifs d’indemnisation. « Désormais, toutes les pertes directes (animaux tués lors de l’attaque), les animaux disparus et les pertes indirectes consécutives à l’attaque (perte de poids des animaux, perte de lactation liées au stress) seront indemnisées », assurent les deux ministres. L’indemnisation de ces dommages est confiée à l’Agence de services de paiement (ASP).

Des conditions pour être indemnisé

Pour bénéficier de ce barème d’indemnisation à la suite d’une attaque, il faut respecter plusieurs conditions. D’abord, la présence du loup ou de l’ours doit être constatée dans le territoire depuis au moins 2 ans. Ensuite, « les éleveurs devront avoir installé des moyens de protection (clôtures, chien de protection ou présence d’un berger) pour pour voir être indemnisés au-delà de la troisième attaque sur les troupeaux d’ovins et de caprins au cours d’une année, sauf si le troupeau a été reconnu comme non-protégeable », indique le communiqué. Cela signifie que, pour bénéficier de l’indemnité, « on demande aux éleveurs de mettre en place des moyens de protection à partir du moment où ils ont plus de deux ou trois attaques par an, plusieurs années consécutives », explique François Thibault, éleveur de moutons dans le Castillonais, dans l’Ariège, qui travaille sur le dossier « prédation » pour la Confédération paysanne.

Pour cet éleveur, ce nouveau dispositif est « une petite avancée au niveau du montant des indemnisations »« Il y a une meilleure prise en compte du préjudice, mais cela reste insuffisant. Et on durcit les conditions d’éligibilité aux indemnisations. Cela nous semble inacceptable, alors que la prédation se généralise. Sur le fond, le problème de la prédation des troupeaux reste inchangé », précise François Thibault.

Source France Bleu