le ministre en charge de l’écologie autorise le piégeage cruel de milliers d’oiseaux

Le nouveau ministre François de Rugy notamment  en charge de la biodiversité impose une démarche contre-nature. Malgré près de 27 000 avis défavorables de Françaises et de Français déposés  lors des 3 consultations publiques lancées cet été, François de Rugy vient de signer 10 arrêtés pour la saison 2018-2019 sur les projets de piégeage des oiseaux, autorisant  la capture de 106 500 alouettes des champs par les pantes et matoles dans le Sud-Ouest,  de 42 500 grives et merles en PACA, de  200 vanneaux huppés et 10 pluviers dorés aux tenderies dans les Ardennes. Un 11è arrêté concernant les grives et merles aux tenderies dans les Ardennes doit être publié prochainement.

Cette décision du gouvernement français intervient le jour même où le Président Emmanuel Macron s’engage au sommet « One Planet Summit » à New-York, à « obtenir des « initiatives très concrètes et fortes d’ici à l’été 2019″ sur les océans et la biodiversité, deux objectifs que le chef de l’État veut mettre au même niveau que les émissions de CO2, notamment dans le cadre de la présidence française du G7.

Méprisant la mobilisation citoyenne au travers des consultations, le ministre a seulement  réduit les quotas de prélèvements en s’en tenant aux chiffres des déclarations des tendeurs eux-mêmes l’année précédente.

Mais qui donc peut garantir que ces quotas seront respectés ? Qui peut contrôler sur le terrain puisque les chasseurs et l’administration sont dans l’impossibilité de suivre les prélèvements en direct et en temps réel et donc d’arrêter le piégeage quand les quotas seraient atteints ?… D’ailleurs l’administration en charge de la police de la nature reconnaît ne pas connaître l’emplacement des piégeages !!!

Alors que les dernières études montrent l’effondrement des oiseaux des champs (perte de 30% des effectifs en quinze ans) et un déclin de 25% des oiseaux communs en Europe en 30 ans, on continue comme par le passé. La LPO va attaquer plusieurs de ces arrêtés devant le Conseil d’Etat, et compte bien se rendre sur le terrain afin de dénoncer ces pratiques cruelles et non sélectives.

Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « Il faudrait savoir quel est le vrai discours : est-ce celui de la sauvegarde de la biodiversité ou celui de la gibecière bien remplie ? D’un côté on nous invite à préserver le vivant et de l’autre et contre l’avis des Français, on continue à tuer toujours plus d’espèces et plus longtemps ! En France on tue 64 espèces différentes d’oiseaux contre une moyenne de 24 espèces en Europe. A qui profite le crime ? »

Pour rappel :

·         La chasse aux pantes consiste à capturer l’Alouette des champs à l’aide de grands filets horizontaux (pantes) disposés au sol et déclenchés au moment opportun par un chasseur qui l’attire grâce à un appelant maintenu « au noir » pendant plusieurs jours.

·         La chasse à la matole consiste à capturer l’Alouette des champs à l’aide de petites cages tombantes (matoles) disposées au sol. (Technique également utilisée pour le braconnage des ortolans et des pinsons.)

·         La chasse à la glu consiste à enduire de glu de fins bâtons disposés dans les arbres et sur lesquels viendront se piéger les grives et les Merles noirs. Officiellement, les oiseaux capturés serviront tristement d’appelants pour la chasse à tir de leurs congénères.

·         La chasse tenderie aux vanneaux consiste à attirer les Vanneaux huppés et les Pluviers dorés à proximité de filets horizontaux qui se refermeront sur eux à la commande du chasseur. Un vanneau est attaché par la queue à une tige de fer avec une cordelette : le chasseur déclenche alors les cris de l’oiseau depuis sa hutte en tirant sur la cordelette à l’aide de ficelles.

·         La chasse tenderie au brancher consiste à capturer les merles et les grives à l’aide d’un collet ou « lac », confectionné avec du crin de cheval (selon la « tradition ») et soutenu par une branche sur laquelle est suspendue une grappe de baies (sorbier). Passant le cou dans le « lac » pour atteindre les baies, l’oiseau s’y pend lorsqu’il veut reprendre son envol et s’y étrangle.