Nouvelles violences anti-loup : et ce n’est pas fini…

Jean-Michel Bertrand, Jean-Pierre Bailly et l’association FERUS, respectivement réalisateur, producteur et partenaire du film « Marche avec les loups », dénoncent les violences survenues à Tende (Alpes-Maritimes) le 2 août et prédisent que ce type de violence se reproduira.

Ce 2 août 2020, une projection de « Marche avec les loups », organisée par le parc national du Mercantour, a dû être annulée suite à l’intervention d’une quarantaine d’éleveurs et chasseurs très agressifs. Ces derniers ont proféré des insultes, notamment à l’encontre du public, composé de nombreuses familles et enfants qui ont dû quitter la salle sous les huées.

Si on peut s’attendre à des perturbations causées par quelques éleveurs et chasseurs qui se victimisent en permanence, il est bien plus inadmissible que le maire de Tende, Jean-Pierre Vassalo, pourtant officier de police judiciaire de par son statut, ait pris la parole pour soutenir les perturbateurs et être partie prenante de la censure. Tout autant inadmissible, le manque de réaction du directeur du cinéma ou l’inaction des gendarmes présents alors que le réalisateur Jean-Michel Bertrand, qui avait fait le déplacement pour participer à un débat à l’issue du film, était contraint de raser les murs à l’extérieur du cinéma et d’enlever sa casquette pour ne pas être reconnu…

Il est scandaleux de voir se banaliser l’annulation d’une séance de cinéma parce qu’elle ne plaît pas à quelques-uns et sans que personne ne s’en émeuve.

Pour rester dans le politiquement correct, le parc national n’a pas porté plainte… Par électoralisme, les élus se rangent majoritairement du côté de quelques éleveurs réfractaires à toute coexistence avec les prédateurs. Au lieu de mettre en place une vraie politique de protection des troupeaux, les pouvoirs publics misent l’essentiel de la gestion du loup sur des tirs massifs, véritable feu vert pour les exactions anti-loup. Pour toutes ces raisons et cette impunité que nous dénonçons en permanence dans les Alpes avec le loup et dans les Pyrénées avec l’ours, nous savons déjà que de telles violences se reproduiront et qu’elles iront crescendo.

Nous demandons des explications et de vraies réponses.

Le producteur Jean-Pierre Bailly a d’ores et déjà adressé un courrier à la préfecture afin de demander pourquoi les forces de l’ordre n’étaient pas intervenues et au maire de Tende. L’association FERUS va également contacter la préfecture, le préfet référent loup, le ministère de l’environnement et le maire de Tende.

La France est une Terre de démocratie. De tels agissements doivent cesser.

« Un tribunal populaire qui crache sa haine, qui insulte les spectateurs et les terrorise. Avec le soutien du maire de Tende qui, par son discours, a mis de l’huile sur le feu. Un cran terrible a été franchi ce soir là. Nous étions au cœur d’une zone de non droit avec la peur au ventre et surtout beaucoup de tristesse…. »

Jean-Michel Bertrand