Huit personnes, dont un fonctionnaire responsable de la protection de la faune, ont été inculpées au Sri Lanka dans la première procédure judiciaire pour trafic d’éléphants de cette île d’Asie du Sud, a annoncé mardi le parquet.

Posséder un bébé éléphant était un symbole de prestige pour les riches Sri-Lankais sous le précédent gouvernement du pays, mais la pratique est interdite depuis l’alternance en 2015.

Les experts estiment qu’environ 40 éléphanteaux ont ainsi été soustraits à leur troupeau sur une décennie, chacun d’entre eux se vendant pour environ 125.000 dollars.

Huit hommes ont été inculpés pour avoir capturé et détenu cinq éléphanteaux en 2014-2015, en violation des lois de protection de la vie sauvage, a indiqué la procureure Nishara Jayaratne. Ils encourent jusqu’à vingt ans de prison

Ce dossier « est la première affaire de trafic d’éléphants de notre histoire judiciaire », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Parmi les suspects figure un vice-directeur du département de conservation de la faune, qui aurait falsifié des documents pour permettre aux sept autres hommes de garder illégalement des éléphanteaux capturés clandestinement dans des parcs naturels.

Le trafic d’éléphants est incriminé pour la baisse de la population de ce pachyderme au Sri Lanka, les braconniers devant souvent tuer la mère pour s’emparer de son petit.

La population d’éléphants sauvages dans l’île est estimée à 7.500 têtes.

Les accrochages entre l’homme et l’éléphant sauvage ont mené à la mort de 375 personnes dans le pays au cours des cinq dernières années, selon des chiffres officiels. Durant la même période, des villageois en colère ont tué près de 1.200 bêtes.

Selon les experts de la faune, un grand nombre d’éléphants meurent d’explosifs dissimulés dans du foin utilisé comme appât par des habitants pour chasser d’autres animaux, comme le sanglier.

Lorsqu’ils sont mâchés, ces explosifs détonnent et blessent gravement les animaux, qui périssent de façon lente et douloureuse.

64 éléphants sri-lankais sont ainsi morts de « briseurs de mâchoires » l’année dernière, et 53 ont été tués par balles, selon le site américain Mongabay.