Etats Généraux de l’Alimentation

39 organisations de la société civile saluent l'initiative d'Emmanuel Macron d'ouvrir le débat sur les questions de l'alimentation et de l'agriculture<br />© Michel Gunther / WWF

Les organisations de la société civile interpellent le président de la République sur les conditions et enjeux des débats

À la veille de l’ouverture des États Généraux de l’Alimentation, 39 organisations de la société civile saluent l’initiative d’Emmanuel Macron d’ouvrir le débat sur les questions de l’alimentation et de l’agriculture. Elles rappellent néanmoins que certaines priorités essentielles manquent pour l’instant à l’appel afin d’assurer le succès de cette initiative. Le président de la République doit les prendre en compte et les annoncer dès le lancement des États Généraux ce jeudi 20 juillet. 

Engager une phase de négociations politiques

Tout d’abord, il faut clarifier la finalité de ces États Généraux. Au-delà des deux phases d’ateliers thématiques, il convient de prévoir et d’annoncer dès le lancement la tenue d’une phase 3 de négociations politiques. Cette phase permettra d’arbitrer sur les sujets transversaux et les dissensus issus des différents ateliers. Cette troisième phase doit également viser à donner une cohérence aux politiques publiques aussi bien entre politiques sectorielles qu’entre les différentes échelles (nationale – européenne – internationale).
Nous ne pouvons en effet pas réorienter la politique alimentaire en France sans prendre en compte ses impacts sur les autres pays (du sud en particulier) et sans une refondation de la Politique agricole commune.
 

Intégrer des enjeux cruciaux, absents des débats

De plus, certains sujets sont pour l’instant absents des ateliers. Il est urgent d’y intégrer :

  • La santé environnementale. Le lien entre alimentation et santé n’est plus à démontrer. La question de la santé des travailleurs agricoles, des riverains et des consommateurs finaux ne doit plus être un sujet tabou.
  • L’adaptation aux changements climatiques, phénomène majeur auquel fait déjà face la profession agricole, et qui devrait être un enjeu structurant de ces États Généraux s’il s’agit bien de préparer l’avenir.
  • La fiscalité agricole et les droits sociaux des paysans. La politique fiscale oriente fortement le mode de développement des fermes. De plus, le droit au revenu paysan est une priorité.
  • La préservation et la répartition équilibrée du foncier qui est pourtant une thématique incontournable, étant à la base du processus de production agricole et garantissant le renouvellement des générations.
  • La préservation de l’environnement marin, de ses ressources halieutiques et le développement d’une pêche durable.
  • La démocratie agricole et alimentaire. L’ouverture des décisions agricoles, alimentaires et territoriales aux citoyens et à la société civile organisée permettra de jeter les bases d’un modèle agricole réellement soutenu par la société.

 

Assurer la mobilisation citoyenne

Enfin, nos organisations rappellent que la consultation publique, organisée dans le cadre des États Généraux de l’Alimentation, doit permettre une participation large du public. Or, pour l’instant, ces consultations sont prévues en plein été et à la rentrée, un phasage qui rend difficile leur organisation et la participation du grand public. En particulier,  les objectifs et le traitement de cette consultation, encore inconnus, devraient être précisés demain.
 
 
L’ensemble de ces éléments doit être pris en compte dans les derniers arbitrages concernant l’organisation des États Généraux de l’alimentation afin de garantir leur ambition, leur succès et la mobilisation des citoyens.

 

Organisations signataires

ActionAid France, Action contre la faim, Agir pour l’Environnement, Association française des diététiciens et des nutritionnistes, Amis de la Terre, ATTAC, BLOOM, CCFD Terre solidaire, CIWF France, Club Experts Nutrition et Alimentation, Coordination SUD, Crid, FADEAR – Réseau de l’agriculture paysanne, Fermes d’avenir, Filière paysanne, Fédération artisans du monde, Fédération des Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural, Foodwatch France, FNAB, France Nature Environnement, Fondation pour la Nature et l’Homme, Générations Futures, Greenpeace France, Miramap, Mouvement de l’agriculture bio-dynamique, Plateforme de la Petite Pêche Artisanale Française, Plate-forme pour le commerce équitable, Oxfam France, Réseau Action climat, Réseau CIVAM, Réseau Cocagne, Réseau environnement santé, SOL alternatives agroécologiques et solidaires, Terre de Liens, Terre et Humanisme, TFT France, Union nationale de l’apiculture française, WECF France, WWF France

Drôme : la louve de Lus-la-Croix-Haute a été tuée illégalement

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Naissance de deux jeunes lynx dans la Forêt palatine

Pour la première fois, une femelle lâchée en juillet 2016, a donné naissance à deux petits<br />© Staffan Widstrand / WWF

Après avoir totalement disparu de la forêt du Palatinat durant deux siècles, le lynx a été réintroduit. Pour la première fois, une femelle lâchée en juillet 2016, a donné naissance à deux petits.

 

Espèce en sursis

Majestueux félins, les lynx sont facilement reconnaissables à leur fourrure tachetée, leurs oreilles ornées de « pinceaux » noirs et leurs « favoris ».

Persécuté durant des siècles, notamment pour sa fourrure, le lynx boréal (Lynx lynx) a frôlé l’extinction il y a quelques décennies. L’espèce est aujourd’hui présente dans plus de 20 pays du continent européen, avec près de 9500 individus (hors Russie). Toutefois, malgré une apparente stabilité de ses effectifs, elle demeure menacée. Le lynx continue d’être chassé pour sa fourrure, dont le commerce reste difficile à contrôler, mais la première cause de mortalité au sein de l’espèce ce sont les collisions avec les voitures liées à l’intensification des axes routiers.

Si l’UICN le classe « en préoccupation mineure » en raison de sa large distribution et de ses effectifs stables, la France, elle, le classe dans la catégorie « en danger » sur sa liste rouge des espèces menacées.
 

Réintroduction de lynx dans la nature

Le WWF sensibilise la population dans les régions où le lynx a failli disparaître. Un de nos objectifs est de réduire le conflit entre les humains et les animaux afin que le lynx puisse à nouveau prospérer. La protection du lynx est inexorablement liée à celle de son habitat. Voilà pourquoi le WWF travaille principalement dans les Carpates, qui hébergent les plus grandes populations européennes de lynx.

Nous contribuons également à la réintroduction du lynx dans le massif du Pfälzerwald (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) qui a officiellement commencé le 1er janvier 2015 pour une durée de six ans, avec un budget global de 2,75 millions d’euros, l’UE y contribuant à hauteur de 50 %. Ce projet «LIFE Luchs», porté par la Fondation pour l’environnement de Rhénanie Palatinat («Stiftung Natur und Umwelt») et validé par la Commission européenne en avril 2014, prévoit l’introduction d’une vingtaine d’individus de la sous-espèce lynx des Carpates (Lynx lynx carpathicus), en provenance de Suisse et de Slovaquie. Les premiers lâchers ont eu lieu au printemps 2016.
 

Un heureux présage

Le WWF est heureux de faire part de la naissance de deux petits lynx dans la forêt du Palatinat, le plus important domaine forestier d’Allemagne et l’un des plus importants d’Europe. Contiguë au territoire français au nord de l’Alsace, elle forme la réserve de biosphère transfrontalière des Vosges du Nord-Pfälzerwald (Forêt palatine), qui a été intégrée depuis 1992 au réseau mondial des réserves de biosphère.

Cette naissance est une première pour l’espèce qui avait totalement déserté la région depuis plus de 2 siècles.
Il y a quelques mois, trois individus, un mâle et deux femelles, ont été relâchés en forêt.
C’est Kaja, âgée de 4 ans et lâchée en juillet 2016, qui vient de mettre bas.

A la naissance, les petits sont encore aveugles et pèsent entre 250 et 300 grammes. Ils n’ouvriront les yeux qu’après 2 semaines de vie. Nourris exclusivement de lait maternel jusqu’à 9 semaines, ils seront ensuite capables de suivre leur mère à la chasse.