Exposition

Cosmopolis, Nantes : « L’Afrique et la nature, au fil des temps, au fil de l’eau »

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Date(s) - 13/01/2022 - 14/02/2022
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La planète est face au double enjeu du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, deux conséquences des activités humaines, selon les rapports successifs du GIEC* et de l’IPBES*. L’Afrique subit de plein fouet ces dérèglements avec leur lot de problèmes mettant en péril les populations et provoquant des migrations humaines en masse. Les atteintes au vivant en Afrique, faune et flore, aggravent la situation.

C’est sur ces constats d’actualité que le MUVACAN (Musée vivant des arts et civilisations d’Afrique à Nantes), fidèle à ses objectifs de faire dialoguer les cultures, propose sa prochaine exposition, avec un cycle de conférences et des projections de films, sur le thème de « l’Afrique et la Nature ».

Comme dans ses précédentes manifestations, l’association visitera les concepts traditionnels des relations entre les humains et le vivant non humain en Afrique, éclairés par une vision animiste, mais aussi les mutations contemporaines qui affectent ces relations.

Il ne faut cependant pas penser une Afrique restée « figée » dans cette pensée traditionnelle. Celle-ci a évolué au fil du temps et des interpénétrations culturelles et industrielles venues d’Europe et du proche Orient, via les processus de colonisation. En revanche, au regard du pillage des ressources auquel on assiste partout sur la planète, dû à l’appétit d’une économie avide de bénéfices à court terme, on doit constater que l’exploitation des milieux naturels liée aux règles de la tradition, permettait d’assurer au mieux la pérennité de ces ressources. Une leçon qu’il est certainement urgent d’écouter aujourd’hui !

La première étape de l’exposition sera de mettre en évidence la différence fondamentale entre la vision occidentale et la vision animiste du monde et de montrer ensuite, comment cette dernière, loin d’être passéiste, trouve écho au cœur du discours écologique actuel.

Les 2 visions de la place de l’Homme dans la nature

Le « Grand partage »

Née du triple héritage d’Aristote et des stoïciens, des monothéismes et de la pensée scientifique du 17ème siècle et de l’évolutionnisme du 19ème siècle, la pensée occidentale a mis l’homme en dehors et au-dessus du reste du vivant en lui donnant la mission d’en exploiter les richesses pour son seul profit. Descartes étant le symbole de ce que l’on a nommé « le grand partage » avec sa théorie de « l’animal machine ».

La vision animiste

A l’inverse, la vision animiste, que l’on retrouve en Afrique, qui possède un « tronc commun » avec les expressions des peuples autochtones d’Amérique, d’Asie ou d’Australie, repose sur une vision du monde où il n’y a pas séparation mais union entre les humains et les non humains (faune, flore, voire minéraux) dans un cosmos où le triptyque Esprits/Ancêtres/Totems, forge ce lien. Les mythes qui fondent cette pensée se manifestent dans des objets (masques, statues, objets rituels…), des rites (initiation, communication avec les esprits, rites de fécondité…), des pratiques « professionnelles » avec leurs charges symboliques (chasse, cueillette, élevage, culture…)

Ne pas sanctuariser l’Afrique traditionnelle comme un « modèle perdu » mais bien comprendre que ses évolutions, liées en grande partie par l’irruption d’une société différentecolonialiste de l’Europe

Une navigation fluviale

Pour illustrer le propos traditionnel, le visiteur ira à la rencontre d’une douzaine de différents peuples (Temné, Bamana, Bozo, Dogon, Senoufos, Ijo…) en descendant successivement les deux grands fleuves que sont le Niger et le Congo.

Cette « navigation » fera découvrir de nombreux objets de grandes valeurs symboliques, issus de Musées et de collections privées partenaires. Ce voyage permettra également d’explorer les rapports particuliers de ces peuples avec leurs milieux naturels (le fleuve, bien évidemment, la savane, la forêt…) et leurs pratiques traditionnelles qui y sont liées.

A chaque fois, une thématique se dégage qui offre l’occasion de faire un pont avec l’actualité des problèmes écologiques de l’Afrique en tentant d’en analyser les principales causes : croissance démographie, monocultures industrielles face aux cultures vivrières, déforestation, conflits autour des usages de l’eau, braconnage massif de certaines espèces sur commandes de l’Asie, exploitation des ressources minières ou pétrolières…

A ces enjeux pour l’avenir, des initiatives locales se font jour, comme partout ailleurs avec des objectifs de préservation de la nature et d’amélioration de la qualité de vie des gens.

La vision occidentale de protection de la nature, avec la mise en place de Parcs nationaux et de Réserves, sera également interrogée au regard des besoins et des aspirations des populations locales.

Autour de l’exposition

Un cycle de conférences sera proposé sur les constats, les projets réalisés ou en cours, de collaboration entre les pays du nord et les populations africaines pour la préservation des écosystèmes et de la faune et de la flore qui y sont associées

Les organisateurs

L’équipe du MUVACAN est mobilisée avec Philippe de Grissac, commissaire de l’exposition. Ce dernier est engagé depuis une cinquantaine d’année dans les associations de protection de la Nature, vice-président de la Ligue pour la protection des Oiseaux (LPO Agir pour la biodiversité), directeur de la Réserve Naturelle des 7 Îles en Côtes d’Armor, vice-président du Conservatoire du Littoral, membre de l’UICN Outre-mer… Il a effectué plusieurs missions en Afrique.

  • GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
  • IPBES : Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services)

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