Personnalités à découvrir

TASSART Anne-Sophie

Cheffe de rubrique au sein de la rédaction de Sciences et Avenir.fr

Après une licence de Biologie Cellulaire et de Physiologie, Anne-Sophie Tassart a étudié l'éthologie à l'Université Paris 13.

Elle a ensuite intégré l'équipe du pôle digital de Sciences et Avenir où elle s'occupe depuis d'alimenter la rubrique animaux avec des articles portant sur la physiologie animale, l'éthologie, la conservation ou encore les problèmes liés au bien-être animal.

Votre rapport personnel avec la faune

Quel parcours jusqu'à devenir une journaliste spécialisée en environnement ? J’ai personnellement fait une licence en Biologie Cellulaire et Physiologie puis j’ai étudié l’éthologie à l’Université Paris 13. Je suppose que les parcours peuvent être très variables d’un journaliste à l’autre.

Pourquoi avoir choisi de vous consacrer à la préservation de la nature / la faune ? J’ai baigné dans cet univers depuis toute petite en habitant à côté d’une forêt et en ayant une véritable fascination pour les animaux, domestiques comme sauvages. Cet intérêt ne m’a jamais quittée.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?  Je fais souvent de belles rencontres avec la faune. J’habite toujours près de la forêt et je m’y promène très souvent. J’y croise régulièrement des biches, des cerfs, des renards et des sangliers. Bien souvent, nos regards se croisent, puis chacun reprend sa route. C’est magique !

Un lieu mythique que vous rêvez de visiter ? Le parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo, connu pour abriter des gorilles. Les gardes du parc payent bien souvent de leur vie la protection qu’ils offrent à la nature. Visiter ce parc serait aussi l’occasion de parler de leur sacrifice.

Le traitement de l'information

Vous sentez-vous investie d'une "mission" éducative et d'alerte, considérant les menaces dramatiques et urgentes qui pèsent sur l'environnement et la biodiversité ? Bien sûr. On ne peut pas lire autant d’études sur les menaces qui pèsent sur la nature sans se dire qu’un article va peut-être déclencher une prise de conscience chez certains.

Est-ce démotivant à la longue d'annoncer majoritairement des mauvaises nouvelles ? Faites-vous l'effort d'aller chercher des nouvelles positives pour justement garder et donner l'envie ? « Démotivant », pas forcément. Mais ça m’attriste. Ça ne m’empêche pas de conserver l’envie de parler de la nature. Parfois il y a des bonnes nouvelles et je suis ravie de les traiter, mais je ne m’empêche jamais d’écrire sur une mauvaise nouvelle sous prétexte qu’il y en aurait trop.

Doit-on selon vous alerter la génération actuelle sur l'urgence et la dure réalité, ou au contraire sensibiliser les générations futures par le beau pour les inciter à préserver ? Autrement dit, pensez-vos qu'un discours trop alarmiste tend à nous faire détourner le regard pour nous préserver (il y a déjà de la souffrance humaine, ils nous "emm...ent" avec leurs pangolins...), ou au contraire que des documentaires trop "gentillets" et bien léchés ne rendent pas service à la cause en laissant croire que tout va bien. Je pense que nous avons besoin d’adopter tous les angles d’attaque afin de toucher tous les publics, toutes les sensibilités. Il ne faut pas cacher le mauvais état de la nature, la perte de biodiversité. Mais il faut aussi fasciner les gens avec des documentaires. 

Doit-on être encore plus didactique dans l'information ? Peu de gens comprennent que la disparition des insectes est certainement bénéfique pour les repas en terrasse les soirs d'été, mais assurément dramatique pour les oiseaux qui n'ont plus de source de nourriture. Peu de gens savent que les chasseurs nourrissent clandestinement les sangliers pour mieux les tirer par la suite. Sentez-vous, au fil des années, un intérêt du grand-public grandissant ou décroissant au sujet de la chose environnementale ? Eco-pessimistes, climato-sceptiques gagnent-ils du terrain ? Il est difficile pour moi de savoir si le grand public a un intérêt grandissant pour l’environnement ou si les climato-septiques gagnent du terrain. Je n’ai pas une vue d’ensemble des choses, c’est le rôle des chercheurs de mener de telles évaluations.

Et, au sein de l'environnement au sens large, le public est-il plus concerné par le réchauffement climatique que par le déclin de la biodiversité ?

(Pareil, je n’ai pas les moyens d’évaluer ça. )

Quels sont les thèmes / espèces les plus porteurs ? Requin ou lionceau ? :-) Les gens aiment bien souvent les grands mammifères, notamment les baleines, les ours… Mais ils s’intéressent aussi beaucoup aux organismes étonnants comme par exemple les tardigrades et leurs « super-pouvoirs ».

La nouvelle la plus triste que vous avez eu à relayer ? La plus optimiste ?

J’ai publié de très nombreuses mauvaises nouvelles, ou des articles sur la maltraitance animale. Je ne peux pas hiérarchiser toutes ces tristes nouvelles, mais il y en a beaucoup.

Chaque naissance dans un parc national est une bonne nouvelle, chaque augmentation d’une population animale menacée en est aussi une. Il est aussi difficile de donner une hiérarchie.

Etes-vous en relation avec les ONG et associations de terrain ?

Bien sûr. Les ONG me fournissent une grande quantité d’informations. Je pense notamment à IFAW, Sea Shepherd France ou alors aux organisations telles que l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Biodiversité

Le pire des dangers pour la vie sauvage seon vous ? (climat, déforestation, pollution, braconnage…) Pour moi, le pire danger réside dans les affrontements avec les populations locales. La cohabitation difficile entre animaux sauvages et habitants peut conduire à de nombreux problèmes différents. Et malheureusement, avec la dégradation de l’environnement, les rencontres sont de plus en plus nombreuses.

Le scandale absolu qui vous révolte ? Il y en a tellement ! Les touristes qui montent sur des éléphants complètement brisés en Thaïlande, les paresseux arrachés à leur arbre pour être présentés aux touristes ou les personnes qui se prennent en selfie autour d’un cétacé échoué jusqu’à ce qu’il meurt. C’est toujours le même mécanisme finalement : le besoin irrépressible de se prendre en photo. Il faut vraiment que les gens posent leur portable deux secondes pour s’interroger sur ce qu’ils sont en train de faire !

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