Photographes animaliers

HEIDET Charly

Bercé depuis mon plus jeune âge par la nature, j’ai longtemps fait des rencontres dominicales lors des promenades familiales mais sans jamais avoir vraiment le temps de les observer.

Un papa, photographe, me montra les rudiments de la photo sur un reflex argentique et là ce fut la révélation.
Mes études, ne me laissant que de peu de temps libre, m’obligèrent à mettre mes sorties nature un peu entre parenthèse mais j’ai très vite ressenti comme un manque, une envie irrésistible de retourner dans les bois afin d’observer tout ce monde qui gravite autour de moi.
A la fin de mes études, il a fallu se remettre dans le bain - numérique oblige – s’en suit une période d’adaptation pour appréhender cette ère technologique.

Depuis la passion ne me quitte plus et peu importe le temps, il me faut aller me ressourcer seul au fin fond de cette nature !
Pourquoi être égoïste et ne pas en faire profiter les autres ?

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Entretien avec...

Quel a été votre cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?

Née en 1984, depuis tout jeune, mes parents m’emmenèrent très souvent au contact de la Nature. Je suis très tôt sensibilisé au monde qui m’entoure et l’amour de la faune naît très vite au travers des émissions du commandant Cousteau. Je découvre petit à petit le monde animal au fil des balades dominicales et les rencontres, parfois fortuites, me laissent rêveur avec la frustration de ne pas avoir vécu ce moment plus longtemps. Une paire de jumelles en cadeau me donnera l’impression de rentrer dans l’intimité des animaux. Très vite l’envie de partager ces moments se fait sentir au fond de moi. Mon papa, photographe, me fit découvrir les rudiments de la photo sur un reflex argentique et là ce fût la révélation.

Le virus fût transmis et laissa place à une passion dévorante et depuis chaque rencontre me fait le même effet que la première !

Un maître à penser ? 

Je dirai sans hésiter, Vincent Munier, pour ces ambiances de brumes magique.

Une œuvre marquante ? 

L’ours de Jean-Jacques Annaud,

Croc-Blanc de Jack London et j’en oublie surement d’autres …

Si j'étais un animal sauvage ? 

Un ours (enfin c’est ce qu’on dit de moi) parfois paresseux, avec un mauvais caractère par moments mais toujours gentil.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Ma première rencontre avec un goupil, le voir dans mes jumelles j’étais aux anges mais le voir muloter dans son environnement s’arrêter devant moi et le voir observer la lune j’étais juste comme un gamin la veille de Noël !

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Un animal disparu qui reviendrait ?

Tout animal qui disparait nous rapproche un peu plus de notre fin à nous les Hommes. La liste est tellement longue qu’il faudrait qu’ils reviennent tous. Chaque espèce à son utilité dans la chaîne alimentaire, si un maillon disparait tout est détraqué.

Un animal fantastique qui existerait ?

Ils existent déjà selon moi mais très peu visibles, le loup et le lynx.

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

Mon plus beau moment naturaliste à ce jour !

Septembre 2011, cela fait maintenant une semaine que j’affûte par 38° afin d’obtenir des clichés de ces biches dans l’eau en train de manger des « châtaignes cornues ». Plusieurs soirs je les vois faire mais sans avoir de proximité mais ce soir-là fût le bon.

Je me mets en place sous mon filet aux alentours de 18h30 et vers 19h15 je vois trois biches sortir de la forêt et se mettre à l’eau en direction de ces algues que les solognots appellent des châtaignes cornues. Deux d’entre elles sortent de l’eau à quelques mètres de mon affût et regagnent la forêt tranquillement. Il en reste une, gourmande, qui restera devant mon affût pendant ¾ quarts d’heure en faisant des allers et retour entre la rive et le milieu de l’étang. Je suis rentré fatiguer et mes habits trempés de sueurs mais avec une joie immense et une carte mémoire remplie de 1500 images.

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Spot préféré ?

Ma Sologne d’adoption avec sa multitude d’espèces et depuis longtemps les pays Scandinaves (l’Appel du Nord quand tu nous tiens !)

Un lieu mythique ? 

La traversée du Canada avec des chiens de traîneaux et les grues d’Hokkaido au Japon

Et la technique ?

La technique il faut l’apprivoiser un peu mais pas trop pour ne pas rater ces moments privilégiés dans la Nature.

Une fois que l’on a les bases, l’expérience fait le reste j’ai envie de dire.

Des urgences ? 

Effectivement, beaucoup d’urgence dans bien des domaines. Il faudrait peut-être que l’Homme prenne conscience de l’environnement dans lequel il vit et essayer d’y vivre en harmonie.

Des conseils ? 

Je leur dirais simplement qu’avant de s’aventurer dans les bois, il faut d’abord connaître l’espèce convoitée.

Le matériel ne fait pas tout même si c’est un outil de travail formidable permettant de garder une distance avec son sujet.

Après tout, j’ai bien commencé la photo animalière avec un 50mm !

Une association à mettre en avant ?

Sea Shepherd sans hésiter. Je les admire, seul face contre tous ils tiennent tête face à des peuples dont leurs cultures mériteraient d’être éduquées.

Pour conclure ?

La Nature est porteuse d’émotions, d’évasions et d’émerveillements, il suffit juste de prendre le temps de l’observer.

 

Distinctions & Parutions

1er prix mammiferes à Ménigoute en 2011 ainsi que le vote du public

 

 

Expositions

2013 : Exposition « Sologne, Terre Sauvage » au Festival de Saron.
2014 : Exposition " Sologne, Terre Sauvage " aux 2èmes Rencontres Photo Nature de Gueugnon (71).

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