HUBIN Etienne

Photographes animaliers

Etienne Hubin est né à Wavre (Belgique) en 1965. Originaire du milieu agricole, il en a gardé à la fois l’amour et le respect de la nature. Au point que s’il conjugue aujourd’hui son métier de professeur d’Histoire et sa passion pour la photographie et l’écriture, c’est encore vers la nature que se portent le plus souvent son regard … et son objectif de photographe.

Etienne parcourt le monde depuis plus de vingt ans. Voyageant le plus souvent seul, il a ainsi traversé une grande partie du sous-continent indien, l’Iran et le Cambodge. Son attirance pour le désert l’a également mené en Mauritanie, en Syrie, en Jordanie, dans l’Atacama chilien…

Entretien avec...

Pourquoi l’animal sauvage ?

J’ai toujours eu une attirance particulière pour les oiseaux. Ces petites boules de plumes, je les observe depuis mon enfance, passant des après-midi entières à les admirer, les approcher parfois même jusqu’à les frôler. En leur compagnie, j’étais le bambin de la « Page d’écriture » de Jacques Prévert.

Un maître à penser ?

Henry David Thoreau (essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain)

Une œuvre marquante ?

Aldo Leopold, Almanach d’un comté des sables (1949)

Si j’étais un animal sauvage ?

Le condor que j’ai observé durant plus de deux heures planant au-dessus du Torres del Paine au Chili. Un sentiment de liberté incroyable.

Peut-être aussi un grèbe huppé dans la brume matinale.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?

Le regard d’un renardeau au printemps. En fait, chaque rencontre, comme autant de cadeau que la nature me fait.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Malheureusement, aucun ne reviendra.

Un animal fantastique qui existerait ?

Chaque animal est fantastique, quand on prend la peine de l’observer, quand on prend le temps d’entendre ce qu’il ne nous dit pas.

Photo ou série à laquelle vous tenez particulièrement ?

« Madame », en l’honneur d’une vieille dame, d’une grande dame qui me manque tellement !

Madame...

Spot préféré ?

Je n’aime pas le mot « spot »… et encore moins les affûts payants !

Un lieu mythique ?

L’Alaska

Et la technique ?

C’est pas mon truc. Ce qui prime pour moi, c’es l’émotion dans la nature, pas la technique. La photo pour moi n’est que la fin d’un processus, l’important c’est d’être dans la nature, au cœur de la nature.

Des urgences ?

Faire comprendre aux hommes que la Terre est notre Mère (Mater / ma terre) et qu’il faut en prendre soin comme de notre propre mère, sans quoi…

Des conseils pour les débutants ?

Observer, sentir, réfléchir, prendre le temps : le bon cliché peut attendre.

Une association à mettre en avant ?

Les sections locales d’Aves (Belgique) qui font un boulot de sensibilisation formidable.

Pour conclure :

Le sens, l’objectif de ma démarche photographique est de faire partager ce bonheur si intense qui m’envahit chaque matin brumeux dans l’univers féérique de l’étang, à contempler ces lumières si belles mais tellement éphémères.

Je voudrais conclure par cette citation d’un film qui m’a marqué à jamais :

« Into the Wild » : « Le bonheur n’est réel que partagé »