Photographes animaliers

Emmanuel JUPPEAUX

Photographe professionnel déclaré depuis 2007, je suis originaire et toujours basé aujourd’hui dans les Alpes Maritimes même si mon activité m’en fait souvent franchir les frontières.

Après plusieurs années de collaboration avec des titres de presse hebdomadaires ou mensuels (Elle, Express, Figaro, Le Point) pour la réalisation de portraits ou la mise en image de sujets variés, j’ai réussi avec le temps à joindre mon activité à mes passions de toujours, elle s’articule donc essentiellement aujourd’hui autour de la nature, de la montagne et du voyage. 

Si mon domaine de compétence reste vaste (portrait, architecture, studio…) une partie importante de mon travail d’indépendant consiste aujourd’hui à l’élaboration de contenus visuels pour contribuer à la découverte, la sensibilisation et la protection de notre environnement.

Cette démarche qui débute par la prise de vue trouve une résonance dans la presse spécialisée (Terre Sauvage, Alpes Magazine, Nat’Images …),  les interventions en milieu scolaire avec le collectif  Esprit Nature, les expositions en festivals ou les stages sur le terrain. 

 

Entretien avec...

Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?

J’ai été initié par mes parents depuis le plus jeune âge à la montagne, ce virus continu de me titiller plus de 35 ans après.

L’animal fait partie intégrante de ce monde encore relativement préservé devenant immanquablement un sujet privilégié motivant mes sorties, même si le cadre dans lequel il évolue est aussi important à mes yeux.

Un maître à penser ? 

Sans être un maitre à penser et loin de toute considération idéologique ou politique, j’ai été biberonné aux images des différentes émissions de Nicolas HULOT, qui ne sont pas étrangères aux passions qui m’animent aujourd’hui et à cette envie de découverte.

Une œuvre marquante ? 

Le livre de Bernard FISCHESSER , « LA VIE DE LA MONTAGNE » que tous les enfants (et adultes) devraient pouvoir feuilleter, c’est la bible.

Si j'étais un animal sauvage ? 

Immanquablement un Ours

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Justement, la première rencontre de proximité avec ce plantigrade au détours d’un sentier à Séquoia National Parc aux Etat-Unis.

A quelques mètres et aussi surpris l’un que l’autre, quelques secondes d’apesanteur avant qu’il ne me fausse compagnie et la certitude, depuis ce jour, que ce ne serait que le début d’une longue histoire d’amour.

Un animal disparu qui reviendrait ?

En faisant un peu de fiction d’anticipation, l’ours polaire…

Un animal fantastique qui existerait ?

La nature a bien assez d’imagination pour ne pas avoir besoin d’animaux fantastiques, le monde du vivant l’est bien assez.

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

Aujourd’hui, la série sur les Kermode, une trop courte expérience sur le terrain mais qui marque au fer rouge et qui fait naitre d’autres envies pour continuer l’histoire avec cette espèce emblématique mais aussi avec les hommes de la communauté inuit, qui participent sur place à sa préservation.

Spot préféré ?

Le massif du Mercantour, malgré l’absence de l’ours depuis les années la fin du XVIII ème siècle

 Plutôt solitaire matinal pour profiter du moment ou accompagnateur de groupe pour partager ?

J’ai besoin des deux, le plaisir de la découverte nature n’a d’intérêt que si on le partage au moins de temps en temps en accompagnant un groupe, en montant des expos ou tout autre moyen permettant des rencontres et de participer à faire découvrir ces merveilles.

Un lieu mythique ?  

Pouvoir me perdre plusieurs mois dans le Yukon.

Et la technique ?

Elle doit rester au service de l’image et non l’inverse. Deux photographes sur un même spot, dotés du même matériel et un tant soit peu sensibles au sujet qu’ils observent, auront des images complètement différentes.

C’est tout l’intérêt de la technique, la maitriser suffisamment pour pouvoir se concentrer sur autre chose.

Des urgences ? 

Vaste débat, notre époque est une urgence à elle tout seule. Opposer les besoins de l’homme aux nécessités de la nature est probablement la base de tous ces problèmes.

Dans un monde depuis très longtemps homo-centré, le salut ne pourra malheureusement venir que d’une prise de conscience de l’intérêt que celui-ci pourrait avoir à sauver ce qui l’entoure plutôt qu’a le détruire. Mais ce n’est pas gagné…

Des conseils ? 

Sortir le plus souvent possible, les chances de belles rencontres et de belles histoires ne se font que sur le terrain. 

Une association à mettre en avant ?

Je dirais celle avec laquelle j’ai partagé récemment un lieu d’exposition, une belle rencontre avec l’association « Milles Traces ».

Des passionnés qui ne comptent pas leurs heures passées à la protection de la nature sur terrain autant qu’à la sensibilisation du jeune public.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Une prime (c’est très tendance) à l’achat d’un sac à dos et d’une bonne paire de chaussures … plus sérieusement l’importance de réfléchir à des moyens de faire découvrir le sauvage à des gens qui dans des proportions impressionnantes, pour prendre l’exemple de la côte d’azur, ne suspectent même pas l’existence des bijoux qu’abrite un territoire comme le Mercantour distant de quelques dizaines de kilomètres à peine.

Pour conclure ?

Continuer l’aventure, même à une échelle infime, les photographes nature participent humblement à l’éveil des consciences sur la fragilité d’équilibres qu’il nous faudrait urgemment apprendre à préserver.

 

 

 

Distinctions & Parutions

Pour l’anecdote, le Prix du Public du Festival Images et Montagnes 2018 de Saint Martin Vésubie.

Au-delà de ça, je ne suis pas très concours…

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