François NOWICKI est né en 1972. Photographe depuis près de 30 ans, il revendique avant tout son approche naturaliste au service de la conservation.
Ingénieur d’études « Biodiversité », il a su allier son attrait pour la nature et son activité professionnelle. Il travaille aujourd’hui sur les problématiques liées à la prise en compte des milieux naturels dans les projets d’aménagement.
Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?
Naturaliste, pionnier de la photographie animalière en Lorraine, c’est à mon père que je dois cette grande passion pour le monde sauvage. Plongé dans ce petit monde dès mon plus jeune âge, à cinq ans, je l’accompagnais déjà à l’affût des blaireaux, des renards et des chouettes effraies…
Un maître à penser ?
Pierre Rabhi, un grand humaniste amoureux de la nature et des hommes.
Si j'étais un animal sauvage ?
Le chat forestier. Un animal gracieux à la démarche souple et majestueuse. Une émotion toujours vive lorsque l’on croise son regard.
Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?
C’est forcément la rencontre avec un chat forestier. Il y en a eu beaucoup mais la rencontre de ce chat a été particulièrement émouvante car il est venu droit sur nous. Nous étions ce jour avec ma compagne allongés dans la prairie, elle avec les jumelles et moi avec l’appareil. Lorsque ce chat s’est approché à quelques mètres de nous, mon cœur s’est, je dois dire, quelque peu emballé …
Un animal disparu qui reviendrait ?
Le dodo, oiseau à la morphologie improbable et ne ressemblant à aucun autre.
La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?
C’est probablement l’image de cette chouette effraie. Notamment parce que je connaissais cet « arbre à cœur » depuis de nombreuses années et j’avais de nombreuses fois imaginé la présence d’un tel oiseau dans ce cœur. Alors lorsque nous avons constaté l’occupation de ce site par une chouette effraie, c’était comme magique …
Malheureusement cet arbre a depuis été coupé et la prairie dans laquelle il se trouvait, retournée …
Un animal fantastique qui existerait ?
La licorne, ma fille serait ravie…
Spot préféré ?
Sans nul doute la forêt amazonienne pour sa faune bien évidemment mais également et surtout pour son ambiance sonore …
Plutôt solitaire matinal pour profiter du moment ou accompagnateur de groupe pour partager ?
Toujours matinal seul ou accompagné d’autres photographes. Généralement, les gens dorment encore quand je pars et je rentre bien souvent à l’heure où ils se lèvent …
J'ai souvent fait de la photo à plusieurs sur certaines thématiques ou lors de certains voyages (notamment avec Olivier Dangles) mais j'ai également régulièrement besoin de me retrouver seul pour profiter autrement de dame nature.
Un lieu mythique ?
Les forêts d’Afrique équatoriale, avec notamment les Gorilles, m’attirent beaucoup mais j’avoue que les conditions qui entourent l’écotourisme, même si bien évidemment elles sont indispensables à la protection de ces grands singes, me freinent un peu.
Et la technique ?
J’essaye de suivre un peu les évolutions du matériel et d’avoir un minimum de connaissance en regard de mes objectifs photographiques mais ce n’est pas ma spécialité. Il a toutefois fallu un peu s'y plonger pour certaines prises de vues (ex : oiseau en vol).
Des urgences ?
L’urgence est partout, mais pour avoir eu la chance d’aller à plusieurs reprises en forêt amazonienne, je crois que c’est la déforestation qui m’affecte le plus. Ces forets disparaissent à un rythme effréné et avec elle une quantité innombrable d’espèces. Nous sommes fous …
Des conseils ?
Il faut respecter la nature savoir la regarder pour mieux s’en inspirer. Un photographe de nature doit avant tout être un observateur et un naturaliste avant d’être un consommateur. Trop de photographes ne voient que le côté détente ou narcissique qui les conduisent bien souvent à faire des images au détriment du simple respect des espèces.
Une association à mettre en avant ?
Il y en a beaucoup mais je dirai Ferus pour son travail remarquable sur les grands prédateurs.
Pour conclure ?
Merci beaucoup au site faunesauvage. J’y ai découvert de nombreux talents.
François Nowicki est co-auteur, avec Olivier Dangles, de 3 ouvrages. A travers ces ouvrages, ils collaborent ensemble à faire connaître l’écologie et la biodiversité au grand public, en combinant approche artistique et scientifique.
En 2005, ils ont publié leur premier livre sur la faune et la flore du Nord-Est de la France (« Coulisses de nos campagnes »), suivi en 2010 par un second sur la biodiversité équatorienne (« Natura maxima ») et leur dernier ouvrage « Une Autre Terre », sur les grands changements globaux et la biodiversité, est paru en début d'année 2015.
Les images de François ont été sélectionnées dans les phases finales de nombreux concours (BBC, GDT, Oasis photo contest, Golden turtle…).
Les deux premiers ouvrages « Coulisses de nos campagnes » et « Natura maxima » réalisés en collaboration avec Olivier Dangles ont été accompagnés d’une série d’expositions qui ont tournés en France et dans plusieurs pays d’Amérique latine.
Rappel de quelques-unes de ses expositions :
L’exposition « auprès de mon arbre » présentée à Montier-en-der en novembre 2015 devrait tourner au cours de l’année 2016 voir en 2017.
