Photographes animaliers

PARIS Olivier

La nature m'a toujours intéressé, particulièrement les grands espaces sauvages et désertiques. D'origine niçoise, j'ai toujours été plus attiré, dans ma jeunesse, par l'arrière-pays assez peu fréquenté que par la côte surpeuplée.

Ingénieur de profession, j'ai commencé à voyager dès que mes premiers salaires me l'ont permis. C'est en 1998, au retour d'un voyage en Alaska que le déclic pour la photo animalière s'est produit : j'étais émerveillé par tout ce que j'avais vu mais mes photos étaient loin de refléter toute cette beauté. J'aurais pu arrêter de faire des photos et me contenter de mes souvenirs mais j'ai décidé de me mettre "sérieusement" à la photo.

Comme pratiquement tous les photographes animaliers, j'ai appris en autodidacte tout en poursuivant mes voyages.

J'ai très vite été fasciné par le "grand nord" et les régions polaires, aussi bien pour la beauté des paysages que pour leurs lumières uniques ou leur faune incroyablement adaptée. De plus, j'aime cette nature réellement sauvage qui remet l'homme à sa place : un animal parmi d'autres et non plus l'espèce dominante.

En pur amateur, j’ai décidé de ne pas vendre mes photos. Je connais assez de photographes professionnels qui ont du mal à en vivre pour ne pas leur faire de concurrence alors que je n’en ai pas besoin pour vivre. Je fais juste des photos pour mon plaisir, pour les partager avec les gens que cela peut intéresser et les associations qui défendent des buts auxquels je crois.

Capture d’écran 2014-12-20 à 18.16.14

Entretien avec...

Pourquoi l'animal sauvage ?

Parce que je me sens mieux au milieu des animaux qu’au milieu des hommes et que l’animal ne peut qu’être sauvage.

Un maître à penser ? 

Pas vraiment de maître à penser mais, comme beaucoup, le travail et l’approche de la nature de Vincent Munier m’ont beaucoup influencé.

Une œuvre marquante ? 

L’œuvre de Robert Hainard dans son ensemble et aussi les peintures de Jacques Rime.

Si j'étais un animal sauvage ? Un ours forcement (brun, blanc ou noir peu importe).

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Mon premier contact avec un glouton en 2010. Même si j’étais venu dans cet affût en Finlande spécialement pour le glouton, j’étais assez dubitatif. Pour moi, le glouton restait un animal très difficile à voir et quasiment impossible à photographier. Quand il est apparu, personne dans l’affût n’osait bouger de peur de le faire fuir, nous l’avons observé plusieurs minutes avant d’oser déclencher. Son comportement hyper actif est incroyable pour un animal vivant sous ces latitudes.

Un animal disparu qui reviendrait ? L’ours des cavernes.

Un animal fantastique qui existerait ? Une espèce humaine qui ne se croirait pas supérieure et donc respecterait la nature.

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

L’attaque d’une mouette tridactyle par un labbe parasite au Svalbard en 2012. La mouette tournait autour des mats de notre bateau et le labbe l’a harcelé plusieurs minutes pour lui faire régurgiter son poisson. Quand elle a commencé à le régurgiter, ça a été l’hallali : le labbe essayait de passer à gauche, à droite puis en dessous pour le lui arracher du bec. C’était incroyable, les ailes du labbe fouettaient littéralement la mouette. Pendant la minute qu’a duré cette attaque finale, je craignais qu’ils ne s’éloignent, que la mouette se pose sur l’eau ou simplement que mon autofocus ne décroche. Quand le labbe a fini par arriver à ses fins et s’est éloigné, j’étais littéralement « vidé » par l’excitation de ce moment. Et en plus les photos étaient quasiment toutes nettes et cadrées correctement ce qui, quand j’y repense, tiens du miracle.

Spitz_31

Spot préféré ? Difficile à dire. Peut-être le Svalbard.

Un lieu mythique ? Les îles Crozet et Kerguelen.

Et la technique ?

Ayant débuté en argentique, j’ai longtemps considéré qu’il fallait maitriser la technique photo et le maniement de ses boitiers afin de ne plus avoir à y penser sur le terrain. Aujourd’hui, c’est un peu diffèrent, la technologie des boitiers numériques évolue vite et permet des choses impensables quelques années plus tôt. L’achat d’un nouveau boitier oblige à passer pas mal de temps pour le « maitriser » et pouvoir en tirer le meilleur. Mais le but reste le même : oublier le matériel sur le terrain pour se concentrer sur l’observation et la composition.

Des urgences ? 

La situation des grands prédateurs en France est catastrophique. Le ministère de l’écologie refuse la réintroduction d’ours dans les Pyrénées alors que la population n’est pas viable et doit être renforcée. Les préfets autorisent des tirs sur les loups dans beaucoup de régions alors que l’animal est rare et protégé. Et le lynx disparaît des Vosges sans que rien ne soit fait.

Des conseils ? 

Etre passionné de nature avant tout : il faut prendre autant de plaisir à simplement observer la nature qu’à la photographier. Et être patient, bien entendu.

Une association à mettre en avant ?

Et même deux :

- Ferus qui agit pour la sauvegarde des grands prédateurs en France.

- Pôles Actions : qui agit pour promouvoir la connaissance et la protection des écosystèmes polaires.

Pour conclure ?

Je suis assez pessimiste pour l’avenir de notre planète mais j’essaye néanmoins, à ma petite échelle, de faire partager cet amour de la nature sauvage et d’expliquer pourquoi elle nous est indispensable. Pas toujours facile…

 

Distinctions & Parutions

Expositions

EN LIEN AVEC LE SUJET

LIVRE (S) EN LIEN AVEC LE SUJET :

En rapport avec :

Pages personnelles

Site Web :

Facebook :

Instagram :