Photographes animaliers

Quentin GAMA

Originaire de Metz, c'est dans un îlot de nature du plateau agricole lorrain que j'ai grandi.

Lors de mon premier affût aux blaireaux en compagnie de mon frère, une passion du sauvage et de l'affût se développe et ne me quitte plus. Depuis, je ne compte plus les heures d'affûts et les nuits passées dehors à observer et écouter le vivant.

Mon métier d'écologue et de photographe auteur me permettent de garder un pied quasi constant dans des domaines qui me passionnent, la protection et la contemplation du vivant.

Dans ma pratique photographique, je recherche essentiellement les compositions douces et les ambiances crépusculaires.

Entretien avec...

Pourquoi avoir pris l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Par passion du vivant. J'ai débuté la photographie en 2013 et je me suis intéressé à la faune sauvage un an plus tard.

En 2018 j'en ai fait mon métier d'écologue, puis en 2023 d'auteur photographe.

Je suis envoûté par les ambiances très crépusculaires et les silhouettes.

Un élément déclencheur ou un maître à penser ? 

A mes débuts, j'étais passionné d'espèces végétales montagnardes que je recherchais et photographiais à travers mes randonnées.

J'ai ensuite suivi les pas de mon frère avec les affûts.

Le vrai déclic s'est opéré quand il m'a enmené à mon premier affût aux blaireaux.

Toute la discrétion à mettre en oeuvre, les ambiances crépusculaires, ... ça m'a marqué.

Quelques ouvrages ont accentué à mes débuts cette passion du sauvage comme "La nature malade de la gestion" de Jean-Claude Génot, "Et la nature ?" de Robert Hainard.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?

Très récemment un affût au bord du Tarn pour observer une famille de loirs gris, avec le bruit des rongements de castor, le chant du grand-duc et des hulottes, les allées et venues des chauves-souris.

Une très belle ambiance sonore et des observations marquantes.

Un lieu mythique ? 

Les forêts humides tropicales ou subtropicales. Un rêve depuis une conférence de Francis Hallé en 2011.

Votre animal de prédilection ? Celui après lequel vous courrez ?

Depuis mes débuts dans la photographie, le blaireau.

Dans le sous-bois, quand la lumière décline et rend les observations difficiles ces trois bandes blanches sont toujours perseptibles et m'évoquent des gravures de Robert Hainard.

Votre photo à laquelle vous tenez particulièrement ?

Une photo de Grand-duc quasi nocturne.

J'ai dormi plusieurs nuits sur place pour la réaliser avec toutes les précautions nécessaires.

Mais au-delà de ça, c'est aussi toutes les ambiances et mes souvenirs qui sont derrières, la vie foisonnante de la nuit quand je dors sous mon rocher : le chant du Grand-duc, le glapissement du Renard, le passage des blaireaux, etc.

La photo animalière d’un confrère que vous auriez aimé prendre ?

Une photo de Loup gris de Jim Brandenbourg.

Et la technique : frein ou atout ?

Un atout, notamment pour photographier le vivant. J'ai appris la photographie en autodidacte et je m'intéresse peu, voir pas du tout à toutes les options très poussées des boiters photos, les montages photographiques possibles, etc.

Pour ce que j'aime faire, le plus important c'est de bien se renseigner sur ses sujets pour déranger le moins possible. Mon métier d'écologue et ma passion pour le vivant sont clairement un atout sur ce point.

Votre « terrain de jeu » préféré ?

J'habite dans le Grand-Est entre deux secteurs naturels magnifiques, à l'Ouest le Pays des Étangs, une région naturelle avec de grands massifs forestiers et une centaines d'étangs dont la plupart ont été créés par les moines au Moyen-Âge pour la pisciculture ; et à l'Est, les Vosges du Nord couvertes d'un grand massif forestier continu avec ses affleurement de grès rose du Bundsandstein.

Le choix est difficile, mais je dirai le Pays des étangs pour sa belle diversité naturelle.

Des conseils ? 

Prendre son temps, observer, s'informer sur ses sujets, leur comportement, leur écologie.

Ne surtout pas prendre d'images à tout prix au risque de déranger.

Plus vous serez renseignés et préparés plus vos souvenirs et observations seront de qualité.

Le pire des dangers pour la vie sauvage ? 

A l'échelle de ma région, je dirai les pesticides agricoles et le retournement des prairies (changement de pratiques agricoles, méthanisation).

Chaque année je vois des complexes de prairies disparaitre au profit des maïsicultures ou encore des prairies fauchées pour partir aux méthaniseurs.

Les prairies naturelles et diversifiées sont de plus en plus rares et fragmentées, une catastrophe pour les insectes et les oiseaux.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Commencer à sensibiliser le plus tôt possible dans les écoles : Communications positives et non-fatalistes sur l'environnement, des sorties et activités scolaires en espaces naturels, des interventions en classe pour sensibiliser à la diversité du vivant et à la nécessité de la préserver, etc.

Plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Certain sujets sensibles et plus ou moins irréversibles me rendent très pessimistes comme la destruction des forêts tropicales par exemple ou plus localement les pratiques agricoles comme vu précédemment.

Mais dans tous les cas il faut rester optimiste sinon à quoi bon.

Certaines actions ou projets sont à mon sens vraiment très intéressantes comme l'achat de parcelles à haute valeur écologique par les Conservatoires d'Espaces Naturels, l'achat de parcelles pour de la libre évolution comme le fait l'ASPAS, le projet de reconstitution d'une forêt primaire en Europe (Association Francis HALLÉ), etc.

 

Distinctions & Parutions

Grand prix du Jury - Itinérance aquatique 2018
Lauréat - Oiseau de l'année 2021

Expositions

Les Ailes des étangs : Exposition photographique associant la diversité des oiseaux du Pays des Étangs (Grand-Est) aux ambiances douces de l'aube et du crépuscule.

Photof'Ill La Wantzenau 2022
Festival Pixel-Nature à Barr 2023
26ème festival International de la Photo Animalière de Montier-en-Der 2023
Festival de photographie internationale "Déclics & Des Sons" à Benfeld 2024
Festival Natur'images à Tignécourt 2024

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