Photographes animaliers

REY Christian

 Né au Maroc en 1974, mes parents m’ont très vite enmené bivouaquer dans le désert et dans l'Atlas. Mon attirance pour les grands espaces sauvages remonte sans doute à cette période.

Au cours de mon enfance, j’ai eu la chance de pouvoir voyager et pratiquer de nombreuses activités de plein air qui m’ont permis de découvrir la diversité et les richesses de la nature. Par la suite, j’ai continué à arpenter à pied ou en VTT les montagnes du sud de la France, à la découverte de nouveaux lieux et de nouvelles espèces.

Mais c’est au début des années 2000, avec l’arrivée des premiers réflex numériques que je me suis lancé sérieusement dans la photographie. Comme beaucoup d’autres photographes, j’ai appris sur le tas, cherchant mon style petit à petit, en commençant par faire des photos souvenirs de mes courses d’altitude, avant de me mettre plus sérieusement à la photographie animalière et à la macro.

Aujourd’hui, mes sujets de prédilections sont les papillons et les mammifères sauvages, en plus de la photo de paysage. Mais la photo est aussi un prétexte pour explorer de nouveaux horizons et aller à la rencontre d’autres cultures, comme lors de mes récents voyages au Népal, en Norvège et dans le désert d’Atacama. 

 

 

Entretien avec...

Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ? Enfant, j’ai vécu de nombreuses années au Maroc. Mes parents nous emmenaient mon frère et moi régulièrement camper dans le désert et dans l’Atlas. Mon attirance pour les grands espaces vient sans doute de cette époque. Bien plus tard, avec l’apparition des premiers appareils photo numériques, je me suis mis en quête de ramener des clichés de mes balades en pleine nature, dans le but de partager les rencontres animales que je pouvais faire. J’ai commencé par photographier le monde des insectes, et les papillons en particulier. Cet univers est d’une grande richesse et diversité, et il n’est nul besoin de partir loin pour être émerveillé par toutes les formes de vie et les couleurs que peut créer la nature . Plus tard, lorsque j’ai pu investir dans des téléobjectifs plus performants, je me suis lancé dans la photographie d’oiseaux et de mammifères. Aujourd’hui mon travail photographique tourne principalement autour de la nature et de la faune sauvage (paysage, macro, animalier).

Un maître à penser ?  Je n’ai pas de maître à penser à proprement parlé, même si j’affectionne particulièrement les images de Vincent Munier, de Marc Adamus ou de Xavier Jamonet, pour ne citer qu’eux. Je suis et j’apprécie le travail de nombreux photographes, qu’ils soient célèbres ou totalement méconnus. J’aime découvrir de nouveaux photographes, on a tellement à apprendre des autres.

Si j'étais un animal sauvage ? Le loup, un animal fascinant, invisible, et malheureusement bien mal aimé des hommes. Au cours de mes excursions en montagne je n’ai trouvé que des traces de son passage (poils, empruntes dans la neige, vestiges de repas, etc.), mais je ne désespère pas de croiser son regard un jour en pleine nature.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? Pour moi chaque sortie dans la nature est source d’émotion, de découverte ou d’émerveillement. Un jour, lors d’une de mes randonnées dans le Mercantour en plein hiver, j’ai été pris dans un fort blizzard. Le vent et le froid intense me glaçaient les os. En redescendant vers la vallée pour m’abriter, je suis tombé nez à nez avec un renard. Ce dernier était roulé en boule derrière des rochers pour se protéger de la Lombarde. Il devait être aussi gelé que moi. Je suis resté un moment à l’observer avant que le froid me force à poursuivre mon chemin.

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Un animal disparu qui reviendrait ? Tigre à dent de sabre ou mammouth laineux, j’adorerai rencontrer ces mammifères mythiques de l’ère glacière. Malheureusement, vu l’évolution du climat, ils risqueraient d’avoir un peu chaud en revenant sur Terre…

Un animal fantastique qui existerait ? Le « fourreux », la petite bestiole bleue qui accompagne Pélisse dans la bande dessinée « la Quête de l’oiseau du temps ». Je trouve sa bouille bien sympathique :)

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ? La photo qui me tient le plus à coeur n’est pas une photo de nature, mais celle d’une enfant croisée lors d’un trek dans l’Himalaya. Pas de mot, juste un regard et un sourire.

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Spot préféré ? La Nature, loin du vacarme de la civilisation. Le long de l’année, lorsque je ne suis pas en voyage, mon terrain de jeu favori est le parc naturel du Mercantour, à deux pas de chez moi.

Un lieu mythique ? Il y a tant d’endroits sur Terre que j’aimerai explorer. Je suis particulièrement attiré par les régions arides et « inhospitalières » de notre planète, qui ont l’avantage d’être relativement préservées. Mon grand rêve serait d’aller un jour en Georgie du Sud, explorer ces terres australes qui abritent une multitude d’oiseaux.

Et la technique ? La technique est à mes yeux assez secondaire. Certes il faut savoir utiliser son matériel et connaitre les bases de la photo, mais le plus important est de parvenir à partager une émotion, d’arriver à retranscrire une ambiance ou de raconter une histoire. Pour ma part, je pense être loin de tirer partie de toutes les possibilités de mon boitier… il faut dire que je ne lis jamais les modes d’emploi ;)

Des urgences ? Malheureusement les urgences ne manquent pas, et j’ai le sentiment que les choses ne vont pas en s’améliorant. Nous n’avons qu’une seule maison et nous sommes entrain de la détruire…

Des conseils ? Se lever tôt, être curieux, observateur, tout en étant respectueux des sujets que l’on photographie. Il ne faut pas céder à la tentation de piéger ou d’amadouer les animaux juste pour pouvoir les photographier plus facilement. Des supercheries de ce genre ont d’ailleurs été révélées récemment où des batraciens et des insectes étaient congelés pour être ensuite mis en scène dans des postures qui n’avaient rien de naturelles. Ce genre de pratiques à l’éthique douteuse jettent le discrédit sur toute la photo nature.
La photographie animalière est avant tout une histoire de patience et de persévérance (même si la chance aussi). Il m’arrive régulièrement de faire des sorties sans ramener d’image, mais le plus important est ailleurs.

Une association à mettre en avant ? De nombreuses associations, à l’échelle locale ou internationale oeuvrent pour la protection de la nature. Pour n’en citer que deux, je dirai la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et la Sea Shepherd Conservation Society.

D’une manière générale, si on assiste à une prise de conscience de la part des citoyens sur la nécessité de préserver l’environnement, notamment grâce à ces associations, je trouve que les pouvoirs publics tardent trop à prendre leurs responsabilités face à des urgences écologiques.

Pour conclure ? Merci pour cette interview et l’intérêt porté à mon travail.

Distinctions & Parutions

3 photos nominées au concours International de Photo Nature de Namur (2012 et 2009)

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