Photographes animaliers

TATRE Philippe

Né en 1958 en Bourgogne, j’étudie aux beaux-arts de Beaune puis entre à l’école nationale des beaux-arts et des arts appliqués à l’industrie de Bourges, j’y obtiens le DNSEP (diplôme national supérieur d’expression plastique) mention Art, je travaille alors sur la préhistoire de l’art, et plus particulièrement sur l’émotion primaire face à l’esthétique dans l’art mobilier de la préhistoire.

Je rentre ensuite dans un atelier de vitrail, j’y resterais 6 années à apprendre un métier, à apprendre un regard sur la lumière. Une exposition sur le vitrail contemporain à Tournus me fera appréhendé cet art millénaire, par un axe qui sera le mien depuis ce jour, le vitrail est un moyen d’expression et pas uniquement un métier, 1988, je créé mon atelier de vitrail en Bresse du Jura, j’œuvre donc à l’entretien du patrimoine et je créé celui de demain.

Mais il est impossible pour moi de m’enfermer dans une seule expression, mon travail de plasticien me conduit à parcourir les disciplines de la création, au gré de mes aventures créatives. Collectes, sculptures, mises en scène élabore mon univers d’émotions.

Le thème de l’animal, est récurent dans mon travail. Au paléolithique, d’autres maîtres de la lumière l’ont célébré, ce sont justement ces maîtres de l’art animalier, qui depuis toujours, ont décidé de ma vocation artistique ; qu’aujourd’hui, je créé autour de la nature, de l’animal, est un juste retour des choses et une sorte d’hommage rendu à l’artiste « homo-sapiens », incontestable dans sa connaissance de l’animalité.

Immergé depuis toujours dans l'espace de la nature, j'y trouve mon essence de vie. La photographie de nature vient donc naturellement rejoindre cette palette d’expression, à la toute puissance du moment créateur des autres disciplines, l’humilité est l’essence de celle-ci, ma permanente confrontation avec la lumière au travers du minéral, m’amène sans doute à travailler beaucoup autour de la lumière ou du contre jour dans la photographie.

Entretien avec...

Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?

Né et ayant toujours vécu à la campagne, passionné d’art mobilier et pariétal de la préhistoire, aussi loin que je me souvienne, l’animal ou sa représentation a fait partie de ma vie.

Un maître à penser ?

Bien que n’ayant peu d’attrait pour les maîtres à penser, je ne suis pas insensible au couple des Bourguignon et de leur lutte pour la terre.

Une œuvre marquante ? 

Le sculpteur italien de l’Arte povera, Guiseppe Penone avec ses oeuvres sur les arbres, un choc esthétique et intellectuel.

Si j'étais un animal sauvage ? 

Croiser le regard d’un loup vous marque à jamais, donc un loup.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Un séjour en Guyane, avec cette impression d’être dans un autre monde où nous sommes seulement invités à regarder.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Aucun, je ne souhaiterais à aucun être de revenir sur terre pour connaître « l’homo-égoïstus-capitalicus ».

Un animal fantastique qui existerait ?

Forcément, en Franche Comté, «  la Vouivre ».

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

Peut être mon premier « Face à face dans la neige » avec le chat forestier.

Spot préféré ?

C’est un endroit tout petit, le Jura dans sa totalité, pour sa richesse paysagère et faunistique.

Un lieu mythique ?  

Le grand Nord, parce qu’à jamais, cela restera un mythe pour moi.

Et la technique ?

La maîtriser pour l’oublier et se concentrer sur le sujet ou l’émotion.

Des urgences ?

Il n’y a, hélas, que des urgences !

Des conseils ? 

Copier, puis copier , pour enfin s’en libérer et trouver sa voie, en n’oubliant jamais ce précepte, toutes les règles n’existent que pour être trahies, sans cela aucune originalité n’est concevable.

Une association à mettre en avant ?

Toutes les associations méritent d’être citées et aidées, j’en citerais une, le centre Athénas pour leur abnégation à réparer les êtres.

Pour conclure ?

J’aimerais que nos images ne soient pas l’arbre qui cache la forêt, la nature est belle et de belles émotions sont encore possibles, mais hélas la biodiversité n’est plus qu’illusion, et la plupart du temps les émotions les plus fréquentes ne sont plus l’admiration ou la fascination, mais le dégoût. Dégoût, des grands profiteurs de la planète. N’oublions jamais en regardant une exposition de photos nature, que nous ne montrons que ce qui, à nos yeux serait un idéal.

Distinctions & Parutions

Prix flore au festival nature de Namur 2014

Finaliste mémorial Maria Luisa

Expositions

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