Sifflet final ?… : une espèce d’oiseau sur cinq est menacée d’extinction en Europe

BirdLife international, dont la LPO est le représentant officiel en France, a publié une mise à jour de la Liste rouge européenne des oiseaux menacés, pour lesquels la situation continue de s’aggraver.

Diffusée pendant que se déroule la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP 15), cette Liste rouge examine le risque d’extinction régionale de 544 espèces d’oiseaux dans plus de 50 pays en Europe. Réalisée à partir de données collectées par des milliers d’experts et de bénévoles, notamment en France par la LPO, il s’agit de la quatrième évaluation coordonnée par BirdLife International après les éditions publiées en 1994, 2004 et 2015.

Le risque d’extinction de chaque espèce est ainsi évalué selon plusieurs catégories en appliquant la méthodologie de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) : Préoccupation mineure (LC), Quasi menacée (NT), Vulnérable (VU), En danger (EN), En danger critique (CR), Éteinte à l’état sauvage (EW), Complètement Eteinte (ER).

Les conclusions de l’étude sont très inquiétantes:

  • 1 oiseau sur 5 en Europe est menacée (CR, EN ou VU) ou quasi menacée (NT) d’extinction, soit 106 espèces au total
  • 1 espèce d’oiseau sur 3 en Europe a décliné au cours des dernières décennies
  • 3 espèces supplémentaires se sont éteintes au niveau européen depuis 2015 (Bruant à calotte blanche, Turnix d’Andalousie, Syrrhapte paradoxal)
  • Les oiseaux marins, les limicoles et les rapaces sont les groupes les plus menacés qui déclinent le plus rapidement en Europe et les espèces migratrices sont parmi les plus affectées
  • Les milieux marins, ainsi que les terres agricoles, les zones humides et les prairies sont les habitats qui abritent les espèces les plus menacées.

Les principaux facteurs de l’effondrement des populations d’oiseaux sont identifiés : artificialisation des sols à grande échelle, pratiques agricoles intensives et utilisation massive de pesticides, surexploitation des ressources marines, pollution des milieux naturels, gestion forestière non durable, développement des infrastructures de transport et d’énergie (réseau routier, lignes électriques, éoliennes, etc.), chasse et braconnage d’espèces en mauvais état de conservation.

L’un des rares motifs de satisfaction dans cette nouvelle Liste Rouge européenne est que la mise en œuvre de programmes ciblés fonctionne pour sauver certaines espèces. Par exemple le Milan royal, le Gypaète barbu et le Percnoptère d’Egypte voient leur statut s’améliorer grâce aux plans nationaux d’actions de l’Etat Français ou aux projets LIFE de l’Union Européenne consacrés à leur sauvegarde, et auxquels la LPO participe.

Pour Allain Bougrain Dubourg : « Cette étude démontre une nouvelle fois l’urgence d’agir pour restaurer la biodiversité. En raison de la sensibilité des oiseaux à toute modification de leur environnement, ils constituent des indicateurs particulièrement pertinents pour évaluer la santé de notre planète. Tous les êtes vivants sur Terre sont interdépendants ; donc lorsque les oiseaux sont en péril, nous sommes tous en danger. »