C’est le pape François qui exhorte les Etats à agir pour lutter contre le changement climatique «parce que notre survie et notre bien-être dépendent de cela». Ou bien le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui pose en costard, de l’eau jusqu’aux cuisses, en une du magazine Time fin juin, appelant à sauver le monde «face à une menace existentielle directe». Et en France, c’est Edouard Philippe qui cite comme l’un de ses livres de chevet Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (1) de l’Américain Jared Diamond, l’un des principaux penseurs actuels de l’effondrement écologique. Depuis quelques mois, les théories de l’effondrement enflamment le débat public (lire Libé du 8 novembre ), ravivées aujourd’hui par les deux épisodes caniculaires que nous venons de vivre et l’accélération de l’épuisement des ressources de la planète.

Le «jour du dépassement» survient de plus en plus tôt, cette date à laquelle l’humanité commence à vivre à crédit après avoir consommé plus d’arbres, d’eau, de sols ou de poissons que ce que la nature peut renouveler en un an et émis plus de carbone que les océans et forêts peuvent absorber. En 1971, ce seuil calculé par l’ONG Global Footprint Network était atteint le 24 décembre. L’an dernier, c’était le 1er août, et cette année, trois jours plus tôt, soit lundi. «Le plus grand problème pour l’humanité, ce n’est pas la dette financière, c’est la dette écologique parce que l’argent, c’est une construction sociale, mais les limites de la nature, c’est extrêmement concret», s’est alarmé lundi le patron d’Europe Ecologie-les Verts, David Cormand….

Libération 30 juillet