Les pénis de phoques, nouveau Redbull ?

Communiqué de presse de l’IFAW

L’acharnement du gouvernement canadien pour vendre des produits dérivés du phoque

(Guelph, Canada – 16 juin 2015) Une nouvelle étude commanditée par le gouvernement canadien recommande la commercialisation de pénis de phoques comme ingrédient pour la composition de boissons énergisantes sur le marché international. L’opération impliquerait l’abattage de 140 000 phoques gris dans le golfe du Saint-Laurent, soit 70 pour cent de la population actuelle.

Les pêcheurs ont, à de nombreuses reprises, demandé l’abattage de phoques gris dans l’espoir d’inverser le déclin des populations poissons dont ils font commerce, notamment la morue. Mais les scientifiques sont formels : tuer des phoques ne résoudra pas le problème.

L’Institut de la fourrure du Canada a donc été sollicité afin de trouver des débouchés pour les carcasses des phoques chassés. D’après les médias, le ministère des Pêches et des Océans du Canada serait en train d’« examiner » les conclusions du rapport remis par l’institut, dont la mise en œuvre coûterait plus de 14,5 millions d’euros (20 millions de dollars canadiens).

« Cette proposition de la dernière chance est tout simplement affligeante. Notre gouvernement envisage de dépenser des millions de dollars sur le dos des contribuables pour vanter les vertus prétendument aphrodisiaques de liqueurs à base de pénis de phoques », commente Sheryl Fink, Directrice du programme Phoques d’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux – www.ifaw.org). « Tout cet argent pourrait être mieux investi et profiter directement aux pêcheurs et aux communautés rurales du Canada atlantique. »

Cela fait des décennies que le même scenario se répète : dès que les stocks de morue diminuent, des voix s’élèvent pour appeler à l’abattage des phoques. Il n’existe toutefois aucune preuve scientifique justifiant une telle décision. En revanche, l’abattage de super-prédateurs comme le phoque pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur l’écosystème dans son ensemble et affecter les autres espèces animales, y compris certaines actuellement commercialisées.

Pour minimiser le coût de la chasse au phoque gris, l’Institut de la fourrure du Canada suggère donc de vendre les pénis des animaux aux minorités ethniques des villes canadiennes et aux marchés de l’Asie en vantant des propriétés aphrodisiaques et énergisantes pour les sportifs. Pour combler l’absence de demande, le plan recommande de mettre en œuvre une campagne de communication de 3,6 millions d’euros (5 millions de dollars canadiens), qui serait bien sûr financée avec l’argent du contribuable.

L’étude reconnaît en outre l’absence de marché pour les fourrures des phoques gris adultes. En 2014, seuls 82 phoques sur le quota alloué de 60 000 ont été tués.

Le gouvernement canadien s’évertue depuis 30 ans à trouver des débouchés pour la viande de phoque. Trente-cinq pays ont déjà interdit les produits dérivés du phoque, notamment les pays membres de l’Union européenne, entraînant une chute du commerce de fourrure de phoque à son niveau le plus bas depuis des années.

Contact:
Andreas Krebs, (Communication IFAW Canada) Tél: + (001) 416 669 3459; Email: akrebs@ifaw.org