Plus de 500 espèces animales perdues de vue dans le monde

La sixième extinction massive de la biodiversité est aujourd’hui en cours et de nombreuses populations animales sont aujourd’hui en déclin… Mais qu’en est-il des espèces considérées comme « perdues de vue » car il n’y a aucune certitude permettant de les classer dans les espèces éteintes. Une nouvelle étude scientifique soulève ce problème en axant ses recherches sur les espèces de vertébrés terrestres. 

Une étude, publiée dans Animal Conservation, fournit pour la première fois une évaluation de toutes les espèces de vertébrés terrestres – amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères – qui sont portées disparues mais qui ne sont pas été déclarées éteintes, à l’échelle mondiale.

Pour cela, les chercheurs ont analysé les informations d’un total de 32 802 espèces figurant sur la Liste Rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Red List de l’UICN) et 562 d’entre elles sont considérées comme « perdues » car personne ne les a observées depuis plus d’une cinquantaine d’années. 13% des espèces perdues (75 espèces) sont répertoriées comme « probablement éteintes » par l’UICN.

D’un point de vue général, en prenant en compte l’ensemble des groupes d’espèces analysés et classés par la Liste Rouge, soit un total de plus de 142 500 espèces recensées, 40 000 sont menacées d’extinction : 41 % d’amphibiens, 37 % de requins et de raies, 34 % de conifères, 33 % de coraux constructeurs de récifs, 26 % de mammifères et 13 % d’oiseaux.

En se focalisant uniquement sur les espèces de vertébrés terrestres « disparues », les reptiles sont les plus nombreux et comptabilisent 257 espèces perdues, suivis de près par 137 espèces d’amphibiens, 130 espèces de mammifères et 38 espèces d’oiseaux….

Les zones tropicales sont les plus menacées, mais pas seulement…

Une grande partie des espèces perdues se trouvent, sans grande surprise, dans les régions tropicales où la diversité biologique y est impressionnante mais aussi particulièrement menacée par le changement climatique et les activités humaines. Par exemple, sur les 562 espèces perdues, 69 ont été vues pour la dernière fois en Indonésie, 33 au Mexique ou encore 29 au Brésil.

Comme son nom l’indique, dans ces pays dits « mégadivers », les scientifiques devraient pourtant y trouver de nouvelles espèces et non une quantité importante d’espèces perdues ou probablement éteintes. Par exemple, l’Indonésie est un hotspot de taxons perdus et compte un grand nombre d’espèces perdues dans chaque classe d’étude. D’après les déductions de l’équipe de chercheurs, cette situation critique est due à un intérêt faible de la recherche sur la biodiversité bien qu’il s’agisse d’un pays riche en biodiversité où la conservation devrait pourtant être une priorité.

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