Confinement d’automne : le lobby chasse à l’œuvre pour négocier des dérogations…

Mise à jour du 3 novembre à 17h : en marge des réunions CDCFS (c’est là où se prennent les décisions en préfecture concernant la chasse…) un communiqué commun signé par les différentes FD de chasse de la région Hauts-de-France, dont celle du Pas-de-Calais et de son président Willy Schraen, réclame la réouverture de toutes les chasses malgré le confinement ! Lisez à ce propos notre article « La lIste au Père Noël de Willy et ses amis« .

Mise à jour du 2 novembre à 12h40 : 500 000 sangliers tués d’ici la fin de l’année !! C’est ce qu’annonce la circulaire du Ministère de la Transition Ecologique envoyée ce matin aux Préfets, qui invite à une « mobilisation active des chasseurs » en plein confinement !! (pour lire la circulaire, c’est ici).

Bonne nouvelle en revanche : toutes les autres chasses dites de « loisir » sont interdites… y compris la si décriée chasse à courre ! De même que l’agrainage

Mise à jour du 2 novembre à 12h05 : 

Des « actions exceptionnelles de chasse » vont pouvoir avoir lieu, annonce Bérangère Abba, secrétaire d’Etat à la biodiversité dans un tweet qui accompagne un communiqué de presse publié dimanche 1er novembre.

En clair, les chasseurs vont être autorisés à sortir selon des modalités fixées par chaque préfet pour tirer sur des sangliers et des chevreuils, accusés de faire des dégâts « aux cultures, aux forêts et aux biens »,  mais aussi s’adonner (s’ils ont l’agrément de piégeur) à la « destruction » d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), autrement dit tous ces animaux soi-disants « nuisibles » qui figurent sur la « liste de la mort » et que l’ASPAS dénonce depuis des années (renards, fouines, corneilles, martres…).

Quant à la fameuse « heure de détente cynégétique » annoncée par le dissident Willy Schraen (voir ci-dessous la mise à jour du 31/10), la ministre rappelle dans un autre tweet que la seule chasse autorisée sera celle décrite dans la circulaire… Donc pour le moment, chasser pendant son heure de détente quotidienne à 1km de son domicile est interdit.

Mise à jour du 31 octobre :

Le dernier communiqué de Willy (du 30/10/20) laisse entendre que les chasseurs pourront certainement bientôt s’acharner sur les « espèces pouvant causer des dégâts aux cultures », des interventions qui répondent, selon eux, à des « missions d’utilité publique » (!)
Plus inquiétant encore : côté divertissement, Willy prend la responsabilité d’aller CONTRE l’autorité ministérielle en encourageant ses troupes à utiliser leur heure de sortie quotidienne comme « heure de détente cynégétique »…! La formule, toute assumée, révèle toute la schizophrénie du discours officiel de la chasse : les chasseurs se disent là pour soi-disant réguler, mais il sont surtout là pour s’amuser. Entendez-bien ce que dit Willy : l’heure « de détente cynégétique », c’est sortir « prendre un bon bol d’air » pour aller flinguer des animaux !!

Si vous êtes témoins d’abus, comme lors du 1er confinement, écrivez-nous à temoignage@aspas-nature.org

Mise à jour du 29 octobre :

Le nouveau confinement est national, et la pratique de la chasse est a priori suspendue jusqu’au 1er décembre. Mais dès la fin du discours du président Macron, mercredi 28 octobre, le président des chasseurs Willy Schraen s’est empressé de publier un post Facebook pour tenter de rassurer ses troupes, en leur expliquant que « des services de mission publique » sont « à maintenir au niveau de la chasse ». Et en laissant entendre que seules « certaines activités » cynégétiques seraient affectées par ce nouveau confinement…

Depuis plusieurs jours, Willy Schraen est déjà en négociation avec le Ministère de l’Agriculture pour demander un assouplissement des mesures sanitaires liées à l’éventuel retour en France de la grippe aviaire. En effet, depuis le lundi 25 octobre, il est interdit pour les chasseurs d’effectuer des lâchers de « gibiers à plumes » et d’utiliser des « appelants » dans certaines zones à risques (lire notre article à ce sujet).

Quel que soit le virus (Covid 19 ou grippe aviaire), l’objectif de Willy est de « préserver le plus grand nombre » des « intérêts » des chasseurs, comme il l’écrit noir sur blanc. Contrairement au confinement du printemps, qui a coïncidé avec une période traditionnellement plus « tranquille » pour la faune sauvage, ce confinement d’automne survient au plus fort de la saison de chasse. Les « intérêts » des gilets oranges sont donc particulièrement nombreux…

L’ASPAS reste très vigilante quant aux éventuels cadeaux qui seraient faits aux chasseurs pendant cette période où tout le monde est invité à rester solidaires et à « se serrer les coudes » pour reprendre les termes de M. Macron. Nous espérons surtout que de nombreuses vies seront épargnées et que la faune sauvage pourra connaître un nouveau répit plus que bienvenu : suspendre la chasse tout un mois de novembre serait tout à fait inédit !

Mais ne nous réjouissons pas trop vite… On entend déjà des voix de chasseurs qui se lèvent qui mettent en avant leur indispensable rôle de pseudo-régulateurs, que sans eux le pays courrait à la catastrophe, et qu’il leur est tout à fait vital de pouvoir continuer à relâcher du « petit gibier » d’élevage, de nourrir les sangliers avec du maïs ou des betteraves, de piéger les palombes en migration ou de plomber les canards et autres bécasses qui ne posent pourtant aucun souci à personne…

A suivre donc !

> A lire aussi : Comment les chasseurs ont échappé au (premier) confinement

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