Déconfinement : s’émerveiller tout en respectant la faune et la flore sauvages

Le retour partiel à la vie professionnelle et aux loisirs pour des millions de citoyens risque de provoquer la destruction involontaire d’animaux et de plantes sauvages qui ont investi certains espaces lors du confinement. Nos organisations recommandent la plus grande vigilance.

Nous sommes nombreux à nous être émerveillés par les images de la faune sauvage pénétrant au cœur des villes, par les chants d’oiseaux devenus mieux audibles. Le confinement des humains a sans nul doute soulagé des populations animales et végétales souffrant habituellement de notre activité : quelques milliers de chouettes et de putois, des dizaines de milliers de salamandres et de hérissons et des millions d’insectes ont probablement eu la vie sauve du fait d’un trafic routier réduit. Des colonies de hérons se sont installées près de plans d’eau normalement très fréquentés. Sur le littoral, la reproduction des oiseaux marins est en train de se dérouler dans une tranquillité inédite.
A Quiberon (56), un couple de Gravelot à collier interrompu, une espèce menacée, a par exemple fait son nid juste devant l’accès à la plage tandis qu’une colonie de Sternes caugek s’est déplacée sur la plage de Portiragnes (34), proche du Cap d’Agde. Qui sait si nous aurons à nouveau la surprise d’assister à la naissance de tortues marines, comme l’an dernier dans l’Hérault ?

Déconfinés, mais aux aguets

Afin d’éviter une hécatombe, nos organisations en appellent à chacun pour redoubler de précautions :

  • Evitez au maximum de fréquenter les hauts de plage et les dunes de sable et soyez attentifs à la présence d’espèces que vous pourriez déranger au risque de causer l’échec des nichées des oiseaux qui s’étaient installés. Respectez les dispositifs de protection mis en place pour les protéger, sur les plages et ailleurs.
  • Restez sur les sentiers et tenez les chiens en laisse
  • Levez le pied au volant et demeurez attentifs à la présence d’animaux
  • Laissez une partie de vos espaces verts s’ensauvager en retardant la tonte des pelouses et la taille des végétaux, en particulier les haies et les arbres qui abritent une grande biodiversité.
  • En cas de découverte d’un animal sauvage blessé ou vulnérable, prenez conseil auprès de spécialistes afin de ne pas commettre d’erreur fatale en tentant d’intervenir. Toutes les informations sont accessibles sur les sites de nos associations comme par exemple celui de la LPO.
    (Ou encore : www.secours-faunesauvage.eu , http://www.ufcs.fr/ , https://www.w-r-u.org/liste-des-centres )


Nos organisations espèrent désormais que la prise de conscience à l’égard de la nature se traduise par des changements de comportements concrets et durables. De retour dans les espaces qui nous ont été interdits pendant près de deux mois, gardons cette curiosité nouvelle : observons, imprégnons-nous des changements qui se sont opérés, des espèces qui, peut-être, auront pris possession des lieux en notre absence, et savourons les bienfaits de la nature à notre égard.

Pour Marc Giraud, Porte-parole de l’ASPAS : « Cette libération de la faune sauvage nous conforte dans nos efforts de préserver de grands espaces de vie sauvage, délivrés de toute atteinte humaine. L’espace doit être partagé, sans qu’une espèce se permette de tout envahir au détriment des autres ».

Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : «  Continuellement confinée, la faune sauvage s’est épanouie en l’absence de l’homme. Elle a occupé de façon inédite des espaces qui lui étaient interdits. Aujourd’hui, la nature ne doit pas perdre ce qu’elle a gagné durant le confinement. »

Pour Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : « Pour que cesse l’effondrement de la biodiversité, il est indispensable de lui redonner de la place et de changer notre rapport à la nature. Alors soyons attentifs, précautionneux : apprenons à mieux partager l’espace avec ceux qui en sont des hôtes tout aussi naturels que nous. »

 Pour Rémi Luglia, président de la SNPN : « Le confinement a révélé l’apaisement que les humains pouvaient trouver à observer une nature plus spontanée, plus proche, en un mot un peu libérée des fortes contraintes que nous lui imposons au quotidien. Tâchons de ne pas oublier sa fragilité et de lui laisser plus de place alors que nous allons reprendre nos activités ».

Pour Samuel Jolivet, Directeur de l’OPIE : « Le confinement a pu être synonyme de bourdon ou de cafard pour beaucoup d’entre nous, mais pour d’autres il a aussi été l’occasion de changer d’échelle en admirant ce monde minuscule qui nous entoure. N’oublions pas que l’avenir du papillon flamboyant ou de l’agile libellule reste intimement lié à notre capacité de respecter notre bien commun : la vie »

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