Désintox : quand la FNSEA ment sur le loup

Attention à ne pas reprendre sans discernement le discours d’éleveurs affirmant que « le loup » a causé la chute mortelle de 17 génisses en juin dernier dans les Hautes-Alpes. RIEN n’indique qu’il s’agisse de loup. Pendant ce temps là, une nouvelle vidéo de l’ASPAS montre que l’éleveuse responsable de la mort de ses 17 génisses abandonne à nouveau des vaches en haut de la falaise… d’où étaient tombées les siennes une nuit d’orage.

En visite médiatique le 24 juillet à Sigoyer (05) chez l’éleveuse « victime du loup », le président de la FNSEA (1) Xavier Beulin a utilisé la mort de 17 génisses en juin dernier pour réclamer de nouveaux abattages de loups. Mais rien ne prouve que ces jeunes vaches, tombées d’une falaise de 80 mètres, aient été effrayées par des loups. Seule certitude : un gros orage a eu lieu la nuit présumée de la chute, et personne n’était là pour les surveiller.

Comment en arrive-t-on à accuser ainsi « le loup » ? Sur le terrain, il n’y a pourtant aucun indice en ce sens. L’ONCFS (2) a conclu à une chute de cause indéterminée. Mais le système est pernicieux : si aucune autre cause ne peut être prouvée, les services de l’État classent le dossier en « loup non exclu » ! Or il est évidemment impossible de prouver qu’une panique du troupeau est due à un orage ou une cause qui ne laisse pas de trace sur les cadavres. Ce système bien pratique, qui frise l’assurance tous risques, permet d’indemniser l’éleveuse négligente, de gonfler artificiellement les bilans de la prédation imputée au loup, et d’ordonner des tirs.

vaches-sigoyerOrage, randonneurs, VTTistes, chien ou loup… Quoi qu’il en soit, la chute des génisses effrayées par une cause indéterminée incombe avant tout à leur propriétaire : ces vaches étaient livrées à elles-mêmes au bord d’un vide impressionnant, jour et nuit, sans protection. Un mois plus tard l’éleveuse a de nouveau abandonné des vaches près de la falaise. Ainsi, le surlendemain de la visite de Xavier Beulin chez l’éleveuse, l’ASPAS a filmé le troupeau de 6 génisses pâturant au bord du vide. ll n’y a pas la moindre clôture pour les éloigner du précipice.

Les chutes de troupeaux en montagne sont assez fréquentes lorsque le bétail, livré à lui-même, est effrayé par l’orage ou des chiens. Loups ou pas, ce sont toujours les loups qui trinquent ! L’ASPAS demande la fin des tirs de loups, et la suppression des indemnisations pour les éleveurs ne protégeant pas leur bétail.

(1) FDSEA : Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles
(2) ONCFS : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

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