Aquaculture durable : plus de cent exploitations certifiées

Tambak, Province de Lampung, Indonésie<br />© Tantyo Bangun / WWF-CanonEn à peine plus de deux ans, l’Aquaculture Stewardship Council (ASC) a intégré plus d’une centaine d’exploitations dans son programme de certification. Sur la seule année passée, leur nombre a doublé.

En août 2012, les élevages de tilapia de l’entreprise Regal Springs en Indonésie de Toba et Kedung Ombo ont été les tous premiers au monde à recevoir le label ASC. À l’époque, l’ASC n’avait déterminé les critères de certification que pour le tilapia et le panga. En 2013, les critères pour les bivalves, l’abalone, le saumon et la truite ont été mis en place, suivies par ceux concernant la crevette en 2014.

À la fin de l’année 2013, on dénombrait 57 élevages aquacoles labellisés ASC. Le programme a connu une croissance de 103 %, et compte désormais 116 exploitations au total.

Le nombre de produits de la mer labellisés ASC est en hausse, ce qui permet aux consommateurs de plus de 40 pays de faire leur choix parmi une sélection de près de 1 500 d’entre eux. Rien que l’année dernière, les produits certifiés par l’ASC – au nombre de 602 fin novembre 2013 – ont connu une augmentation de 148 %.

L’engagement croissant des exploitations aquacoles a été suivi par l’implication significative des acheteurs de produits de la mer les plus influents: les organisateurs d’événements d’ampleur mondiale, comme ceux des jeux olympiques de Rio en 2016, se sont engagés à acheter des produits de la mer auprès d’élevages labellisés. La grande distribution et le secteur des produits de la mer se sont déjà engagés sur le sujet notamment aux Pays-Bas où la grande distribution a pris la décision de se fournir exclusivement auprès d’exploitations certifiées ASC, et 15 entreprises européennes ont suivi leur exemple.

Un engagement croissant pour une exploitation durable

Depuis la mise en œuvre de la certification de l’ASC, l’industrie vietnamienne du panga a collaboré avec différentes organisations ainsi qu’avec les principaux importateurs européens dans le but de réduire son impact sur l’environnement et sur les communautés locales, et ce afin d’obtenir la certification ASC. En deux ans, environ 20 % de cette filière est parvenue à l’obtenir.  

Il y a de cela tout juste un an, près de 70 % de l’industrie salmonicole s’est engagée à améliorer en profondeur ses pratiques pour limiter ses impacts écologiques et sociaux.  Regroupés sous le nom de Global Salmon Initiative (GSI), ces acteurs visent l’obtention du label ASC d’ici à 2020. Le GSI compte maintenant parmi ses membres 18 exploitations piscicoles certifiées ASC.

Cette année, la Belize Shrimp Growers Association (association des exploitations de crevettes du Belize) a préparé ses élevages membres à l’évaluation en vue de la certification ASC. Elle représente 89 % des élevages de crevettes du Bélize et plus de 95 % de sa production totale de crevettes d’élevage. Les audits devraient se tenir dans les semaines à venir.

Au cours de cette courte période, grâce à l’engagement des fermes aquacoles dans le processus de certification ASC, des progrès réels au sein des élevages ont pu être constatés. Comme par exemple, au sein des élevages de panga de l’entreprise Thuan An : création d’un système de gestion des déchets avec compost et recyclage agricole, renforcement des berges des bassins pour empêcher les échappements d’individus, diminution de la mortalité …

Ou encore avec l’entreprise Trapia Malaysia, qui a travaillé en collaboration avec toute la chaine d’approvisionnement concernant la traçabilité des aliments issus de la pêche dont l’origine n’était pas traçable ou contrôlée.

Enfin, le producteur de saumon Tassal a mis en place des améliorations significatives dans ses exploitations : limitation de la dépendance vis-à-vis des farines et huiles de poissons, prise en compte du bien-être animal, transparence sur l’utilisation d’antibiotiques, les échappements d’individus…  

Satisfaire une demande croissante de produits aquacoles durables

Aujourd’hui, plus de la moitié des poissons consommés dans le monde sont issus de l’élevage, et ce pourcentage est voué à croitre avec la population et la pression de la pêche sur les populations de poissons sauvages.  

« Selon le dernier rapport de la FAO, la production aquacole devrait continuer à augmenter de plus de 4 % par an jusqu’en 2022. Cette croissance rapide risque de générer des problèmes : plus l’élevage industriel croit, et plus son impact potentiel sur l’environnement et les communautés locales est grand. Il est temps de faire face à ce problème » déclare Chris Ninnes, le président de l’ASC.

« L’aquaculture nous permet de satisfaire la demande croissante en produits de la mer ; par le biais de certifications comme celles de l’ASC, nous cherchons à aider les exploitations aquacoles à le faire de manière responsable. C’est formidable de voir des pans entiers de cette industrie renoncer à la compétition et décider de collaborer pour améliorer les choses et rendre l’aquaculture plus durable.

J’aimerais remercier les exploitations, les entreprises et les organisations qui ont contribué à la croissance incroyable de l’ASC ces dernières années. C’est uniquement grâce à la collaboration et à la mobilisation de nos partenaires et de nos collaborateurs que nous parviendrons à réduire l’impact social et écologique d’une industrie qui sera à l’avenir essentielle à la sécurité alimentaire et à l’emploi partout dans le monde. »

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Échec des négociations des Nations Unies sur le climat en dépit d'une année aux températures record

 COP20 in Lima, Peru courtesy GCEI<br />©  COP20 in Lima, Peru courtesy GCEIÀ l’issue des négociations des Nations Unies sur le climat à Lima, au Pérou, Samantha Smith, directrice de l’Initiative globale énergie climat du WWF, s’est faite son porte-parole, pour délivrer la déclaration suivante : « C’est dans le contexte de conditions météorologiques extrêmes aux Philippines et au cours de l’année potentiellement la plus chaude jamais enregistrée que les gouvernements qui ont pris part aux négociations des Nations Unies sur le climat à Lima se sont entendus sur un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre inabouti.« 

Ces gouvernements ne sont pas parvenus à s’accorder sur des projets spécifiques et pourtant essentiels à la réduction des émissions avant 2020. Ces projets auraient pourtant été précurseurs de la fin de l’ère des énergies fossiles et auraient accéléré la mutation vers les énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique.

Les faits scientifiques sont clairs : sans action avant 2020, les conséquences les plus lourdes du changement climatique deviendront quasi inévitables. L’opportunisme des politiques a pourtant eu le dessus sur la science qui nous indique combien il est urgent d’agir. Plutôt que de nous inspirer, les politiques nous annoncent un projet sans intérêt qui n’est pas vraiment pertinent scientifiquement parlant.

Chez les négociateurs, nulle trace de l’optimisme politique qui les animait pourtant au début des négociations, et ce en dépit de l’engagement de la Chine et des États-Unis à réduire leurs émissions et de l’investissement initial de 10 milliards de dollars dans le financement de la lutte contre le changement climatique, issu de nombreux pays, petits ou grands.

Les gouvernements des pays développés ne sont même pas parvenus à expliquer comment ils arriveront à payer les 100 milliards de dollars annuels promis depuis longtemps pour le financement de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2020. Dans un geste de mépris apparent de la cause des pays les plus vulnérables, ils ont complètement vidé de sa substance le concept de «  pertes et dommages ».

S’ils comptent sincèrement empêcher une catastrophe climatique, les gouvernements doivent agir immédiatement et identifier des actions spécifiques à mener pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et trouver des financements d’ici à 2020. Ils en auront l’occasion rêvée lorsque les pays les plus puissants se réuniront pour les sommets du G7 et des Nations Unies, tous deux prévus en juin 2015. Cela leur laisse six mois pour mettre en avant leurs réductions des émissions des gaz à effet de serre les plus ambitieuses, financer leurs engagements pour 2020 et au-delà, et les accompagner de toutes les informations nécessaires pour indiquer comment ils parviendront à les tenir.

L’incertitude plane encore sur l’issue de Paris Climat 2015, mais les gouvernements peuvent lever ce doute. Il leur faudra cependant redoubler d’efforts pour coordonner leurs actions dans l’année qui vient et en tirer un accord adapté et efficace basé non sur la politique, mais sur les faits scientifiques.

En marge des négociations et contrastant de manière saisissante avec elles, nous avons constaté des évolutions positives. Les pays d’Amérique latine ont montré qu’il est possible d’agir de manière décisive en faveur du climat : ils ont annoncé l’accélération du développement des énergies renouvelables, ont encore réduit leurs émissions en lien avec les forêts, ont investi leurs propres ressources et sollicité l’aide d’autres pays pour contribuer à la capitalisation du Fonds vert pour le climat.

Une fois les négociations de Lima terminées, le WWF poursuivra son travail avec d’autres partenaires de la société civile, des autorités locales et nationales, des entreprises et d’autres acteurs impliqués ou non dans ce processus afin de poursuivre sa lutte urgente contre le changement climatique.