Déplacement de François Hollande en Chine : un pas de plus pour l'ambition climatique

UN Climate Change Conference<br />© Paris Climat 2015Le déplacement de François Hollande en Chine est un geste symbolique à un mois de la COP21 dont la France assurera la présidence. Cette visite placée sous le thème du climat a permis de préciser, à très haut niveau politique, les attentes vers Paris dans une déclaration officielle alors que l'ambition générale n'est pas encore au rendez-vous.
 
D'après la synthèse des contributions climat présentée par la Convention-cadre des Nations Unies sur le climat le 30 octobre, les efforts des pays doivent être largement revus à la hausse pour tenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous de la barre des 2°C. Au cours des deux prochaines décennies, 92% du budget carbone disponible devrait être totalement épuisé.
 
Pour éviter un dérèglement hors de contrôle, il est vital que les pays s'entendent dès Paris sur la manière de revoir rapidement à la hausse l'ambition de leurs plans climatiques. La déclaration France-Chine laisse entrevoir quelques pistes pour renforcer le travail de tous dès la COP21. C'est le cas, par exemple, des « mises à jour » des contributions, de l'état des lieux qui pourrait avoir lieu « tous les cinq ans », ainsi que des « point de rendez-vous » en 2017 et 2018.
 
Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF France, « Les contributions ne sont qu'un point de départ vers l'accord et les décisions de la COP21. Pour qu'elles puissent dépasser le stade de promesses, les décideurs du monde doivent maintenant s'accorder sur un mécanisme robuste pour en assurer le suivi, autour de périodes de cinq ans et la revue à la hausse face à la science et l'équité. Il faut donc maintenant dépasser l'exercice de communication pour créer du lien au niveau mondial et rattraper le retard pris dans l'action climatique avec davantage de moyens mobilisés. La COP21 doit maintenant aboutir à une véritable architecture mondiale qui crée ce lien nécessaire et apporte de l'engagement entre ces contributions, pour y connecter les questions de soutiens financiers et technologiques, et celles de l'adaptation. »
 
Avec ce déplacement en Chine et le G20 à venir, le mois de novembre s'annonce comme un véritable marathon politique vers l'accord de Paris. Dans cette course, la France devra veiller à l'intégration des pays les plus pauvres et vulnérables afin qu'ils ne soient pas laissés pour compte et que des réponses concrètes leurs soient apportées en termes de financement, d'adaptation, et de pertes et dommages. La déclaration France-Chine n'apporte que timidement des réponses en précisant le rôle et la responsabilité des pays développés sur ces points mais en laissant de côté la question des pertes et dommages