L’idée est simple et robuste. Il s’agit simplement de mettre en vente les quotas d’émission à un prix minimum, et d’en garder quelques-uns en stock pour les revendre si les prix flambe. La Californie, qui a appris des échecs européens, a déjà introduit ce système.
Le Royaume-Uni a lui aussi introduit un prix plancher du CO2 dans la production d’électricité pour en finir avec le charbon. Lors de la conférence environnementale au printemps, François Hollande a indiqué que la France lui emboiterait le pas sur le secteur de l’électricité.
Ce prix plancher, soutenu par une grande partie des acteurs de l’énergie et notamment tous les acteurs des renouvelables, garantit aux industriels la visibilité dont ils ont besoin pour investir dans des technologies décarbonées.
En effet, comment peut on prendre une décision d’investissement qui a durée de vie de 40 ou 50 ans sur la base d’un prix de marché qui évolue tous les jours ! Il faut certes de la souplesse mais aussi un signal prix clair. Couplé à une baisse du nombre de quotas de CO2 autorisée et à une réduction du nombre de quotas alloués gratuitement, ce sytème permettrait de donner un coup de fouet aux investissements verts.
Les Etats se prononcent sur le projet de la commission européenne le 20 juin et les parlementaires européens déposent leurs amendements le 26 juin.
Nous saurons donc dans quelques jours si l’Europe est au rendez vous du climat ou si le leadership climatique est passé en Chine et en Californie !
Par Pascal Canfin et Alain Grandjean,
1Nous avions proposé pour la première fois cette idée dans le rapport que nous avons remis au président de la République en juin 2015