Artistes animaliers

1011

1011 est une artiste plasticienne française. L’art désincarné n’est pas celui de 1011. Sous cette signature binaire se tient le thème générique de son œuvre : la soumission de l’homme au déchaînement de la technique et à ses effets considérables dans l’histoire et dans la période contemporaine.

Le dessin est une activité essentielle de son travail. Le dessin animalier n'est pas une fin en soi, il participe à cette préoccupation de dénoncer la perte de la biodiversité.

Le dessin environnemental vient des profondeurs de son enfance. 

Vivant en Bretagne en Brière, vaste marais regorgeant d'oiseaux, ce fut une amère découverte quand, à l'âge de l'innocence, elle ramassait les oiseaux morts sur le bord d'une route très passante : faisant, déjà, l'expérience de l'anthropocène.

Dans l'esprit des planches naturalistes du 18ème siècle, ses dessins aux crayons de couleur évoquent une réalité contemporaine tragique : la disparition inexorable du monde animal.

Entretien avec...

Votre rapport avec la faune

Pourquoi avoir choisi l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Mes dessins viennent des profondeurs de mon enfance. Ce fut une amère découverte quand, à l'âge de l'innocence, je ramassais les oiseaux morts sur le bord d'une route très passante : je faisais, déjà, l'expérience de l'Anthropocène.

Un élément déclencheur ?

Un livre : Rachel Carson, Printemps silencieux, 1942

Si j'étais un animal sauvage ? 

Probablement un Lynx pour son vaste territoire et sa discrétion.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Le mammouth

Un animal fantastique qui existerait ?

Mi-humain mi-animal : l'elfe

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?

Dans ma région, lors de mes promenades en chaland sur le marais de Brière, toute la faune mais avec un petit pincement particulier pour les passereaux.

 

L’art animalier

Votre oeuvre à laquelle vous tenez particulièrement ?

La Pie-Grièche de la série « La robe de Médée », car ce dessin porte en lui tous les petits oiseaux à qui j'ai du faire, enfant, une petite sépulture. Témoignage de la folie des hommes ....

Un maître à penser ?

Les livres et la vie d'Henry David Thoreau furent mes premiers interrogations sur la nature au point de vouloir arrêter sur le champ mes études d'art et de vouloir devenir garde-forestière !.

L’œuvre d ‘un confrère que vous auriez aimé créer ?

La nature morte de vanité du 17éme siècle Hollandais. Pas tout à fait contemporain ...

L’endroit préféré, qui vous inspire tout particulièrement pour créer ?

Mon esprit ….

Des conseils ?

Ne jamais cesser de regarder et toujours douter de ce que l'on voit. Et travailler … beaucoup !

 

Biodiversité

Des urgences ?

Le dérèglement climatique dans son ensemble. Je suis en train de créer une nouvelle série cette fois sur la flore et la hausse des températures.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Petite anecdote : Une affiche pour les Apidays utilise un de mes dessins d'abeille morte. C'est la 1ère fois que l'Union Nationale des Apiculteurs de France ose montrer dans une campagne de communication le réel problème. Le visuel a mis deux saisons avant d' être utilisé. même dans le milieu des apiculteurs on n'a peur de choquer sur la réalité d'un phénomène … Alors poursuivons ! Montrons la mortalité des animaux à cause de l'homme, ce sera peut être le début de la conscience ?

Une association de protection à mettre en avant ?

Les parcs régionaux font un vrai travail de sensibilisation auprès d'un très large public.

Plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Pessimiste ! Comment ne pourrait-on pas l'être ?

Pour conclure ?

Vous l'avez compris, pour moi le dessin animalier n'est pas une fin en soi s'il n'est pas accompagné d'un message environnemental

Distinctions & Parutions

Expositions

Elle vient de réaliser une série de dessins intitulée « La robe de Médée » pour l'exposition « Tout contre la Terre » au Muséum de Genève du 14 octobre 2021 au 6 novembre 2022.

La série est composée de plusieurs dessins aux crayons de couleur, réalisés à partir de spécimens conservés au Muséum de Genève. Seules les étiquettes diffèrent. On n'y lit pas les noms des animaux, comme il est d'usage dans l'étiquetage scientifique, mais la raison de leur disparition. Ce titre a pour origine un mythe grec. Médée, magicienne dont le nom signifie "rusée" est répudiée par son époux Jason. En proie à la fureur, Médée, pour se venger de sa rivale, lui offre une robe de mariage empoisonnée qui la fait périr sur le champ. Dotés de ce même pouvoir de tuer, les pesticides, l'empoisonnement des sols, la déforestation et la destruction des habitats naturels sont l'image moderne de la robe de Médée.

La fleur parée d'insecticides devient ainsi pour les insectes le présent de la plus cruelle sorcière et l’histoire merveilleuse de leur amour tourne au cauchemar. La fleur tue le petit insecte. Et le petit insecte tue le gros. Et l'oiseau ne mangeant plus d'insectes, meurt lui-même. Le règne animal ainsi disparaît.

Elle y présente aussi « Vous êtes ici. », Une série de dessins qui par une suite d'abeilles mortes ces dessins suggèrent simplement la pollution par les substances chimiques ou pesticides utilisés dans l'agriculture, Le titre indique « Nous en sommes là »... en matière de progrès technique !

Sous chaque dessin est inscrit un prénom. Ce prénom est, à chaque fois, le plus donné dans chacun des pays les plus consommateurs de pesticides en 2018 : Zi Yang pour la Chine, Tamar pour Israël, Sakura pour le Japon, etc.

 

 

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