Artistes animaliers

COHYDON Marie

J'ai suivi un cursus scolaire basé sur les Arts Plastiques (BAC A3) sur 3 ans. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de continuer dans ma passion.
Ce n'est qu'à 35 ans que j'ai repris l'art complètement.
Aujourd'hui, à  50 ans, je vis pleinement ma passion,  cet art du minuscule m'est devenu indispensable, je suis dans mon monde , je disparais sous mon microscope et réapparais  comme un petit animal de la forêt.
Je les vends désormais à des collectionneurs du monde entier, les USA notamment, l'Australie et l'Angleterre. Il y a quelques semaines ,il m'a été proposé de les exposer dans plusieurs musées américains , mais pour l'instant , c'est le statu quo à ce niveau à cause du covid 19.
A découvrir ici un article en Anglais sur le site de Kensington Dollshouse festival, très élitiste,  qui organise chaque année des festivals internationaux de miniatures connu dans le monde entier

Entretien avec...

Votre rapport avec la faune

Pourquoi avoir choisi l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Un élément déclencheur ? 

Je réunis ces 2 questions car pour moi l'animal sauvage est un thème qui s'est imposé de lui-même, il n'y a pas d'élément déclencheur ou alors , il est enfoui dans mon subconscient... le fait d'avoir habité la campagne depuis toujours aide certainement à être plus proche de ces compagnons furtifs.

L'oiseau en particullier est mon animal de prédilection. Sa grâce m'a toujours attirée, son agilité, son intelligence souvent m'impressionnent . Avec les 9000 espèces différentes, il y a de quoi être inspirée , non ?!

Crécerelle©jbdumond2021

Je suis définitivement conquise par ces être libres. J'envie également leur capacité à s'échapper à tout moment et à apparaître de façon surnaturelle.

Si j'étais un animal sauvage ? 

Je serai bien sûr un oiseau, en ce moment je pense que j'aimerai être un oiseau migrateur; ou alors une pie car elle s'épanouit en famille.

Un animal disparu qui reviendrait ?

L'éctopiste, un pigeon migrateur disparu en 1914 aux USA à cause de la chasse massive.

Un animal fantastique qui existerait ?

L'Hoazin huppé, oiseau hybride entre dragon, dinosaure et faisan. On l'appelle aussi" l'oiseau puant" à cause des gaz qu'il rejette , et oui, bizarement il rumine comme une vache. Son nid est généralement inaccessible . Il est presque irréel.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Le Geai des chênes m'est apparut un jour alors que j'étais en ville, il vint se poser sur un poteau de portail à hauteur d'yeux, me jaugeant de son regard impérial transparent pendant au moins 10 secondes, et croyez-moi c'est long pour un animal aussi farouche que le geai.

Il repartit tranquillement se poser non loin de là sur la branche d'un arbre du jardin et cela sans aucun cri rauque. ça, c'est une apparition magique. Parmi tant d'autres !

Un lieu mythique ? 

L'amérique latine avec ses colibris évidemment, ou alors Hong Kong et ses merveilleux oiseaux exotiques.

 

L’art animalier

Votre oeuvre à laquelle vous tenez particulièrement ? 

Mon fils étant un ornithologue né, souhaitait être immortlisé sur le dos d'une pie,  résultat "la famille pie" fut créée, prête à s'envoler pour un petit voyage.

Un maître à penser ? 

On les appelle "survivalistes", "autonomes", "êtres libres"; ils ne font pas qu'en rêver, ils agissent en faisant preuve de courage, ce sont pour ainsi dire des maîtres à penser car ils s'engagent à accepter les conditions parfois très difficiles de cette vie" libre" pour être en communion étroite avec la nature.

Je porte un regard admiratif  teinté d'envie...

Autre inspiration  : Claude Monet, sa manière d'aborder les couleurs de l'eau et des végétaux me fascine vraiment, je ne suis pas peintre, mais j'essaie toujours autant que je peux de me rapprocher de cette poésie qui se dégage de ces tableaux, et de créer une ambiance  personnelle !

Et la technique ?

Ma technique , c'est la microsculpture, mes sculptures mesurent entre 0.5 et 3 mm, elles sont faites à l'aide d'un microscope grossissant l'objet X20 et X40 , d'un scapel mais aussi d'aiguilles d'acupuncture, de couture et d'outils faits maison.

La cage de l'hirondelle perchée par exemple est faite de cheveux . Je retiens ma respiration souvent pour assembler, coller, et surtout pour peindre.

Marie Cohydon

Il n'est pas rare que je recommence car à cette échelle, tous les outils se révèlent être des destructeurs massifs, un souffle d'air equivaut à un ouragan, donc ces poussières souvent s'envolent et s'égarent à jamais. ça fait partie du jeu.

Pour les observer, il faut se munir d'une loupe X5 ou d'une loupe de bijoutier X10 pour en apprécier les détails.

L’endroit préféré, qui vous inspire tout particulièrement pour créer ?

Une marche dans la nature me suffit largement. Mais souvent les idées me viennent le soir.

Des conseils ? 

Pour commencer la microsculpture, il faudra choisir de sujets faciles à faire pour éviter la frustration.

Travailler sur des formes géométriques simples.

Ne jamais travailler si on est très énervé au départ. Il faut créer à partir d'un sujet que l'on affectionne particulièrement, car la passion, c'est la base !

Les tremblements, on ne peut pas les éviter, il faut les accepter car le coeur bat et provoque ainsi de légers tremblements ou petits à-coups.

Il faudra donc s'entraîner à calmer sa respiration pour permettre de coller ou peindre entre 2 battements de coeur.

 

Biodiversité

Des urgences ? 

Lutter contre la déforestation me paraît important, l'aspect pédagogique est essentiel, et devrait commencer dès le plus jeune âge.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Apprendre à son enfant à consommer moins et intelligemment, ce serait un bon début.

A l'école, il serait bon que les instituteurs relaient également cette information en classe à l'aide d' exemples concrets,  tout en  faisant  de la géographie , de la cuisine ou des maths.

Une association de protection à mettre en avant ?

L'Association Kalaweit en Indonésie, qui se bat pour sauver les gibons à l'initiative d'un très jeune homme (Chanee), qui y réussit très bien d'ailleurs.

Il se bat contre la déforestation qui fait rage à cause de la culture industrielle du palmier pour la production de l'huile de palme utilisée de façon presque systématique dans les produits alimentaires transformés, elle emporte avec elle la biodiversité mais également fait du tort au peuple qui y vit, en le chassant de sa terre.

Plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Pour l'instant, il semblerait que les politiques mondiales ultra libérales n'aillent pas dans le sens du bien-être et de la consommation responsable, elles favorisent au contraire la production et la consommation de masse.

L'appât du gain régit nos sociétés, les politiques dirigent leurs pays comme des entreprises.

Les lois de la nature sont bafouées.

Alors , peut-être y aura t-il une génération qui fera d'autres choix .

Ou peut-être que l'on n'aura pas le choix et que l'environnement décidera pour nous et que nous serons contraints d'obéir aux lois de la nature.

Pour conclure, on s' aperçoit chaque année que de plus en plus de familles délaissent les villes pour construire une vie plus simple et être plus proche de la nature.

Le stress au travail, les conditions de vie difficiles dans les grandes villes, les prix exhorbitants de l'immobilier, la pollution font qu'une prise de conscience de nos contemporains est en train d'émerger dans le bon sens.

 

 

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