Artistes animaliers

TERPO Adeline

Peintre et dessinateur animalier, je travaille principalement la mine et les poudres graphites, sur papier et sur toile. 

Diplômée d'une école d'arts appliquées en 2005, je me consacre ensuite à des études en biologie et environnement tout en pratiquant mon art en parallèle.

Depuis 2016, je donne des cours de dessin dans la région malouine

En 2017, parution dans le tome IX des éditions Abbate-Piolé, "Art Animalier, Les animaux en voie de disparition dans l'Art contemporain".

En résidence d'artiste durant 6 mois à la ville de Saint Malo en 2018, j'y ai réalisé un travail autour de l'animal et du mileu aquatique.

Ces réalisations jouent des caustiques et des bulles, l'eau, l'air et la lumière en deviennent élémentaires, et la baleine y est un sujet de prédilection, animal totem et porte drapeau d'un environnement à l'agonie.

Entretien avec...

Pourquoi avoir choisi l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Au travers de mon travail artistique je souhaite interpeller sur la nature en péril, et c’est sous les traits d’animaux emblématiques tels que la baleine ou l’ours polaire que ce message prend une dimension globale, à l’échelle de la planète.

Mais je ne me limite pas à ces espèces « ambassadrices », j’ai également envie de traiter une large palette de vies, reflet de la richesse faunique.

Un maître à penser ?

Je suis très attachée à l’époque des grandes découvertes scientifiques, aux questions que l’on se posaient alors, aux explorateurs tels que Charcot, Darwin, Linné et tant d’autres qui ont beaucoup observés la nature.

Au quotidien je dirais que la nature elle même est mon maître à penser, son rythme lent et son implacable logique me laisse souvent à réfléchir sur mon propre chemin de vie.

Un élément déclencheur ? 

En réalité non, j’ai toujours trouvé ma force dans la nature, en solitaire, depuis mon plus lointain souvenir, et je dessine quasiment exclusivement les animaux depuis mon enfance.

Ce que je suis et ce que je dessine aujourd’hui n’en est qu’une continuité.

Votre oeuvre à laquelle vous tenez particulièrement ?

Dernièrement j’ai un attachement pour cet Ours polaire que j’ai nommé « Errance », son regard me parle de son pays lointain, de la détresse de son habitat, de la tristesse qu’il éprouve à l’égard de notre espèce. J’ai senti sa présence très forte à l’instant même où je terminais de réaliser son oeil, ce qui a été une étrange sensation d’être à la fois acteur et spectateur.

Si j'étais un animal sauvage ?

Je pense me trouver à mi chemin entre le loup, pour son besoin des grands espaces, son coté sauvage, sa méfiance de l’Homme et sa chaleur à l’égard de ses proches, et puis, une partie plus féline, pour la solitude, la patience, l’écoute de ses sens, une philosophie de vie.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?

Il y en a beaucoup, presque quotidiennes, je suis assez contemplative et j’aime ces moments où j’ai la chance d’observer un animal, je m’arrête, il me voit, nous nous observons et le temps disparait.

ela peut être un Rouge Gorge comme un animal sauvage de contrée lointaine, mais c’est toujours un cadeau quand un animal se laisse observer de son plein gré, le moment n’est plus volé mais offert.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Le Rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest, si symptomatique du braconnage. Quel manque d’humilité de la part de l’Homme d’avoir pu éliminer une force de la nature pareille.

Un animal fantastique qui existerait ?

Je serais curieuse de voir une licorne, animal élégant et sauvage, merveille de grâce et subtil mélange entre cheval et narval. Mais je ne lui souhaite pas d’exister, sa corne ferait un malheur …

L'endroit préféré, qui vous inspire tout particulièrement pour créer ?

C’est toujours de mettre mes sens en éveil qui m’inspire, cela se passe dans la nature, lorsque je monte à cheval ou bien lorsque j’écoute de la musique, que je regarde un reportage animalier ou une exposition de photos.

Alors j’ai une idée qui se construit et je travaille chez moi autour d’un premier croquis.

Un lieu mythique ?

Curieuse, je ne peux me limiter à un seul endroit, beaucoup de lieux m’attirent, mais j’ai très envie de découvrir le grand froid depuis quelques temps.

Et la technique ?

J’utilise le graphite et ses dérivés, mine de plomb, poudre graphite que je mêle à un médium ou que j’utilise pure, parfois je travaille à l’encre de Chine, et plus rarement la peinture.

C’est la pureté et le graphisme du crayon qui m’intéresse et j’aime le noir et blanc qui confère une certaine objectivité au dessin. C’est aussi un vestige de ma pratique de la photographie argentique en noir et blanc.

Des urgences ?

La première cause d’extinction des espèces étant la disparition de leur habitat, je dirais qu’il est avant tout nécessaire d’agir sur la préservation de ceux là.

Même dans son propre jardin il est possible d’aménager des zones refuges pour la flore et la faune locale. Si l’on a la chance de posséder un peu de terrain, je trouve qu’il est juste de le partager avec la nature en lui réservant des zones de liberté.

Des conseils ?

Pour faire simple, observer énormément et pratiquer le dessin au moins tout autant.

Je conseille également de bien connaitre l’anatomie structurelle d’un animal et de comprendre la mécanique du mouvement, cela aide beaucoup pour la justesse du dessin mais aussi pour saisir l’attitude d’un animal.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

L’ art est en général un bon vecteur de communication, il se rit des frontières, des langues et des cultures. Il propose, et chacun est amené à interpréter donc à réfléchir. Je considère que c’est donc un bon moyen de sensibiliser le public à la préservation des espèces.

Une association de protection à mettre en avant ?

Il y a proche de chez moi, à Cancale, l’association Al Lark qui m’est chère, pour son travail de sensibilisation auprès du grand public. Elle propose des sorties en mer destinées à l’observation des Grand dauphins dans le golf normano-breton, avec une approche très respectueuse et une grande connaissance scientifique partagée au public.

Y sont associées plusieurs actions comme le nettoyage de plage, de nombreuses conférences, le comptage des oiseaux de mer, la photo identification

Pour conclure ?

J’ai à coeur de donner du sens à mon travail artistique, il est aujourd’hui à la croisée de la science et de l’art, et entièrement dédié à la beauté de la richesse faunique qui nous entoure et avec laquelle il nous faut apprendre à partager.

Mon travail est en quelque sorte un pont entre le monde animal et celui des Hommes, que je souhaiterais, un jour, en harmonie.

Distinctions & Parutions

Expositions

  • Festival international d'arts Nature  «Coeur de France» 2016
  • Salon national des Artistes Animalier de Bry-sur-Marne 2016
  • Salon des Artistes de Dinard 2018

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