Essais

Eloge des mangeurs d’hommes: loups, ours, requins… Sauvons-les!

"Vive les mangeurs d'hommes ! Vive ceux que nous traitons comme des mal-aimés de notre espèce, et qui n'en sont pas moins indispensables à notre survie.

Requins, loups, ours, lions, tigres, panthères, crocodiles, piranhas et compagnie : toutes ces créatures sont à la fois haïes et admirées.

Belles ou étonnantes, parfois dangereuses pour l'homme ou ses activités agricoles, elles sont pourtant indispensables à la nature comme à nous-mêmes.

Cependant, notre espèce qui a dépassé les 7 milliards se juge « inquiète », « menacée », « concurrencée » par le tigre (moins de 3 000 sujets), le requin blanc (pas beaucoup plus)...

Cet essai donne les vrais chiffres. L'ennemi de l'éleveur de moutons en France n'est pas le loup, mais l'éleveur de moutons d'Australie ou de Nouvelle-Zélande : trop facile, pour le politicien, d'accuser le prédateur.

On dit que le requin est un mangeur d'hommes, mais les requins tuent moins de dix humains chaque année, alors que les humains pêchent cent millions de squales dans le même temps...

Dans cet essai d'humour noir, très documenté, Yves Paccalet ne milite pas seulement pour ces créatures magnifiques et emblématiques, mais pour la préservation des mythes et des légendes qu'elles ont inspirées : en perdant ces espèces, nous perdrions, en vérité, des pans entiers de notre histoire et de notre culture, c'est-à-dire de notre humanité même..."

Retrouvez l'interview d'Yves Paccalet sur le site du Monde en cliquant ici

et aussi :  Découvrez ici son interview sur France 2 : "Il faut sauver les prédateurs" : le coup de gueule du naturaliste et ici sur France Info

En 2014, Yves Paccalet a profité de la sortie de son dernier livre pour délivrer un billet d'humeur que nous avions publié. Nous le rappelons ici :

"Le loup et l’ours, le tigre et le lion, mais aussi l’éléphant, le rhinocéros ou l’hippopotame, sont en danger imminent d’extinction. Ils sont nécessaires à l’équilibre écologique des milieux naturels. Mais, plus essentiel encore, ils font partie de nos rêves.

Je développe cette idée dans mon dernier essai Éloge des mangeurs d’hommes (Éditions Arthaud), dont voici un passage.

Comment chiffrer, pour le petit garçon ou la petite fille, l’importance de savoir que le loup du Petit Chaperon rouge trotte encore « pour de vrai » dans la forêt ?
Comment les petits Inuits accéderaient-ils à leur mythologie – à la légende de Sedna – si l’ours polaire, le narval, le requin du Groenland et le phoque venaient à manquer ?
Comment les gamins de l’Inde comprendraient-ils le Ramayânâ s’il n’existait plus ni éléphants d’Asie, ni tigres Shere Khan, ni ours Baloo, ni cobras ?
Pour les petits Africains, que signifieraient les histoires racontées par le griot, sans l’éléphant d’Afrique, le crocodile, la panthère et le lion ?
Comment les enfants d’Amérique centrale pourraient-ils reconnaître, sur les pyramides aztèques ou mayas, le jaguar et le python sacrés, si ce félin et ce serpent n’existaient plus dans la jungle ?
Comment les jeunes Aborigènes australiens garderaient-ils le contact avec le Temps du Rêve, sans le crocodile marin, le python, le requin et le dingo ?
Quant aux Maoris de Nouvelle-Zélande, ils ne sauraient même plus d’où ils viennent : leur cosmologie raconte que leurs ancêtres gagnèrent l’« île du Long Nuage blanc » assis sur le dos d’une baleine…
En anéantissant les grands animaux, nous ferions disparaître des créatures indispensables à l’équilibre de notre planète.

En détruisant ces splendeurs qui, parfois, nous blessent ou nous tuent, nous perdrions bien davantage.

Nous nous couperions des racines de notre culture.

Nous renierions une part essentielle de notre civilisation.

Nous nous séparerions de ce qui nous a fait hommes bien avant l’invention du fusil-mitrailleur, de la tronçonneuse et du bulldozer.

Nous interdirions à nos enfants des spectacles de nature sublimes, mais nous les isolerions surtout de la plupart de nos romans d’aventure, de nos BD, de nos dessins animés, de nos peintures, de nos films, de nos légendes, de nos récits mythologiques et de nos plus beaux poèmes." Yves Paccalet

 

 

 

Code EAN

9782081333130

Editeur

Date de parution

Tranche d'âge

2014-10-01

Nombre de pages

Collection

216

EN LIEN AVEC LE SUJET

Calypso, Prédateur, Homme

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