Photographes animaliers

David ROUGE

Une enfance tourmentée, une scolarité pénible et interminable, plutôt tiraillé entre les trous de renards en forêt et les entrainements de hockey sur glace, c’est dans le salon familiale que David ne manque pas de s’évader devant les émissions du Commandant Cousteau ou celles d’Ushuaïa de Nicolas Hulot. En attendant l’Afrique, c’est avec ces grands-parents qu’il découvre la nature de chez nous, avec son pépé qu’il pêche la truite en rivière.

Né en 1973, c’est à 17 ans qu’il va avoir la chance d’une vie : découvrir le monde. Embarqué dans la valise de son grand frère, brevet de plongée en poche, c’est destination les antipodes pour 4 mois d’aventure. Il lui aura suffi d’une seule rencontre, pour changer toute une vie. Depuis ce 15 septembre 1990, il sillonne le monde, de l’Australie à l’Amérique Latine en passant par l’Afrique, de la forêt équatoriale aux glaces de l’Arctique en passant par les déserts de sable. Il privilégie les zones extrêmes grâce à son excellente capacité d’adaptation et son attirance pour l’aventure. Sa manière à lui de se reconnecter à la nature et ainsi mesurer sa vulnérabilité, qui fait tant défaut à l’homme.

En 1999, il découvre la Namibie pour six semaines d’exploration et tombe littéralement amoureux de l’immensité de cet océan de dunes. Il rentre déçu de ne pas avoir vu ses premiers lions mais il apprend la réalité du terrain. Chercher la faune seul, comme une aiguille dans une botte de foin. En 2001, c’est pourtant en Australie qu’il repart pour 12 mois. Toujours aussi loin, toujours plus longtemps, toujours plus lentement. Il a trouvé son rythme. Entre ensablements lors de la traversée du désert Simpson ou embourbements à Cape York, c’est avec les Aborigènes qu’il fabriquera son didgeridoo. Sauveur de serpent ou de scinque à langue bleu prisonniers de la bêtise des hommes, il reviendra une fois encore frustré de ne pas avoir trouvé le Moloch horridus dans le Red Centre. Il comprend la dure vie de photographe passionné par le monde sauvage.

En 2006, il fera le grand saut du lâcher prise, la déconnexion du bien matériel. Il quitte son emploi, son pays, sa famille et sa moto pour un petit tour, autour du monde. Au rythme d’un cycliste, il passera cinq mois dans le Sahel, se perdra dans sa traversée du Sahara, avant de vaincre les pistes délabrées du Bassin du Congo à coup de machette, du Cameroun au Kenya. 18 mois d’Afrique, suivi de 6 mois au Brésil. L’expérience de toute une vie.

Nominé depuis plusieurs années dans les plus prestigieux concours internationaux, il est également publié dans les magazines quotidiens ou spécialisés.
Collabore avec les ONG de conservation de la nature tel que le WWF international ainsi qu’avec plusieurs associations.

Entre deux voyages, David Rouge partage sa vision du monde au travers d’expositions et de conférences, privées et scolaires, ainsi que lors de festivals et salons.

Depuis 2015 il crée et accompagne des voyages photo “immersion“ qu’il propose aux quatre coins du monde, notamment en Afrique et en arctique, ainsi que des workshop qu’il propose en Suisse. Son enthousiasme contagieux lui permet de transmettre cette passion qui l’anime, ainsi que ses connaissances techniques, artistiques, et sa grande expérience du terrain.

Entretien avec...

Votre rapport avec la faune

 

Pourquoi avoir choisi l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Bercé enfant par la passion de mon grand-père pour la nature de notre pays puis par cette première aventure au pays des kangourous, le monde sauvage s’est tout naturellement invité à moi.

Un élément déclencheur ? ou un maître à penser ? 

De toute évidence, Nicolas Hulot et son émission Ushuaia. C’est grâce à lui que l’Afrique est si chère à mon cœur.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ?

Lors de ma traversée africaine, ce premier face à face avec un vieux mâle éléphant, au Mali, seul et à pied au cœur de la nature, sans être dans un parc national. Ou encore ce premier dos argenté en Centreafrique. Ou alors cette vipère du Gabon, à un pas de lui marcher dessus !

Un lieu mythique ?

Oufff ! La liste est bien trop longue. Groenland, Amazonie, Ellesmere, Irian Jaya…

Votre animal de prédilection ? Celui après lequel vous courrez ?

Actuellement : l’ours blanc, que je tente de rencontrer seul, à pied et en autonomie totale.

Sinon j’ai un profond respect pour l’éléphant, par le fait que je me suis fait charger par une femelle alors que j’étais seul à pied dans la savane au Kenya, et que si je suis toujours vivant c’est que mon étoile à une fois de plus veillé sur moi !

 

La photographie animalière

Votre photo à laquelle vous tenez particulièrement ?

Tellement difficile à dire. Il y en a tant, entre celles qui me plaisent esthétiquement ou celles qui me rappellent de belles et fortes émotions. Peut-être ma photo du désert du Namib qui a remporté plusieurs prix internationaux.

Ou celle de ce crocodile nain au Mali.

La photo animalière d’un confrère que vous auriez aimé prendre ?

Thomas Ulrich, sa photo où une femelle ours avec ses 2 petits vient renifler sa pulka.

Et la technique : frein ou atout ?

Atout pour les possibilités que cela offre. Frein pour la concurrence ;-)

Votre « terrain de jeu » préféré ?

Les extrêmes. Les déserts brulants, l’arctique glacial. Ces éléments qui me font me sentir fragile et vulnérable.

Le voyage à faire absolument avant que le rideau de l’obturateur ne se ferme définitivement ?

Algérie. Je suis en train de voir pour y organiser un voyage photo.

Des conseils ? 

Être passionné.

Être autodidacte et pratiquer, pratiquer et pratiquer.

Apprendre et comprendre le comportement animal.

Et le plus difficile, ne pas tomber dans le piège du “toujours plus“, donc celui de la tricherie !

 

Biodiversité

Le pire des dangers pour la vie sauvage ? 

La surpopulation humaine, mais cela on n’ose pas trop en parler car éthiquement cela ne se fait pas et de toute façon c’est contre nature, mais il est certain que toutes les activités humaines sont néfastes.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Réfléchir à sa consommation. Éviter l’utilisation de bois exotiques importés par exemple ou consommer local, c’est le minimum que l’on puisse faire. Mais quand je vois comment on nous force à consommer et gaspiller, je suis écœuré.

Plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Hmmmm …. Jocker ! Malheureusement le monde ne va pas changer, les politiques non plus et l’on ne va pas revenir en arrière, à mon grand regret … !

Les grand-messes annuelles (COP, sommet de la Terre...) sont-elles efficaces ?

Blablabla … NON. Rien ne change, ou alors beaucoup trop lentement. Même Nicolas Hulot n’y est pas parvenu, c’est dire. Toutefois je ne suis pas spécialiste en la matière, ni à même de donner la moindre leçon. Je ne fais que constater.

 

Pour conclure ?

Ne pas culpabiliser de vivre, juste prendre conscience de la situation et faire très attention au discours que l’on tient envers les jeunes.

Personnellement se sont les voyages qui m’ont donné à réfléchir.

Vivre 3 années dans un 4x4 à sillonner le monde au rythme d’un cycliste, si proche de la nature, à devoir chercher l’eau, me laver avec 2 litres, utiliser si peu d’habits et ne pas consommer d’énergies autres que celles de ma voiture et le soleil, et bien ça vous transforme.

Distinctions & Parutions

2023   MEMORIAL MARIA LUISA (Esp)  –  1er PRIX –  catégorie Afrique

2023   MEMORIAL MARIA LUISA (Esp)  –  2x Mentions d’Honneur –  catégorie Afrique

2023   MEMORIAL MARIA LUISA (Esp)  –  Mentions d’Honneur –  catégorie Homme & Nature

2023   CHAMONIX PHOTO FESTIVAL (Fr)  –  3e place –  catégorie Vie Animale

2022   SIENA AWARDS (It) – 1er PRIX – catégorie nature

2021   AFRICA GEOGRAPHIC (Afrique du Sud) – 4x Finaliste – toutes catégories

2021   PRO NATURA (Suisse) – Finaliste – catégorie eaux sauvages

2020   MEMORIAL MARIA LUISA (Esp)  –  Mention d’Honneur  –  catégorie photo aérienne

2020   NATURE’S BEST PHOTOGRAPHY (USA) – Mention d’Honneur – catégorie paysage

2019   MONTIER EN DER (F)  –  Finaliste  –  catégorie animaux sauvages

2019   MONTIER EN DER (F)  –  Finaliste  –  catégorie mammifères sauvages

2008   BBC (Angleterre)  –  semi-finaliste  –   catégorie espèces en danger

2008   BBC (Angleterre)  –  semi-finaliste  –  catégorie portrait animalier

2008   BBC (Angleterre)  –  semi-finaliste  –  catégorie plante

2008   BBC (Angleterre)  –  semi-finaliste  –  catégorie lieux sauvages

Expositions

2024   FRAGILE   Festival Image & Neige, Cluses, France

2023   FRAGILE   Festival Rencontres de l’Aventure, Suisse

2023   FRAGILE   Festival Grands Prédateurs, France

2023   Festival International MML, Espagne

2022   ABOVE US ONLY SKY Festival International Siena, Italie

2022   HOPE   Salon du Climat à Palexpo Genève, Suisse

2019   ARCTIQUE   Salon de la photo à Genève, Suisse

2019   Festival International Montier-en-Der, France

2019   ARCTIQUE   Festival de la Salamandre à Morges, Suisse

2019   ARCTIQUE   Salon de la photo “Focus Day“ à Morges, Suisse

2019   ARCTIQUE   Salon du Climat à Lausanne, Suisse

2014   HOPE   Salon du livre à Genève, Suisse

2014   HOPE   Institution de Lavigny, Suisse

2012   HOPE   Festival Images de Nature, Suisse

2012   HOPE   Salon international de la randonnée de Villars, Suisse

2011   HOPE   Festival Rencontres de l’aventure, Suisse

2002   EN TERRE ABORIGENE   Galerie TOAAC, Suisse

1999   TERRE D’AFRIQUE   Galerie Espace Photo, Suisse

EN LIEN AVEC LE SUJET

LIVRE (S) EN LIEN AVEC LE SUJET :

En rapport avec :

Pages personnelles