Photographes animaliers

Mathieu PUJOL

Mathieu Pujol est un artiste toulousain parcourant le globe pour réaliser ses images. Sa passion pour la Nature lui vient de son plus jeune âge. D’abord fasciné par les insectes, il oriente son parcours scolaire pour devenir entomologiste mais à la fin de ses études c’est comme responsable d’une réserve ornithologique qu’il commence à travailler.

Photographe amateur depuis l’adolescence, il réalise rapidement que cette activité le passionne. Lauréat de la fondation jeune du Crédit Agricole toulousain en 2008,il effectue son premier reportage au Kenya dans le but de créer une exposition pédagogique pour sensibiliser le public à l’importance de la sauvegarde de la biodiversité. L’exposition sera installée plusieurs mois au Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse.

Convaincu d’avoir trouvé sa vocation, il crée sa société début 2009 et se lance en tant que photographe professionnel.
Aujourd’hui, après plus d’une centaine de reportages aux quatre coins du Monde, des collaborations avec de nombreux magazines et journaux tels que Le Monde, Géo, Terre Sauvage… et plus de 150K visiteurs cumulés sur ses expositions, il continue d’entretenir cette passion et la partage le plus possible, que ce soit dans sa galerie toulousaine ou lors d’évènements extérieurs.

 

Entretien avec...

Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?

Mon premier livre à 4 ans et surtout ma passion pour les insectes à l’âge de 9 ans.

Mes élevages d’insectes dans ma chambre, j’ai eu près de 30 vivariums avec Phasmes, Cétoines, Mygales, Mantes religieuses … c’est cette passion qui m’a amené vers l’animal sauvage.

Je me rappelle lorsque je faisais le maïs l’été, je fixais un vivarium à l’arrière de ma mobylette et j’y mettais tout ce que je capturais dans les contournières ou entre les rangs de maïs : Mante religieuses, Sphinx du liseron, etc …

Un maître à penser ? 

Je suis obligé de rendre hommage à une personne qui est responsable de cette passion car il l’a initié.

Il s’agit de Léon Rogez, un entomologiste, à l’origine de la création de Cétonia. A l’époque où je le contacte, j’étais jeune (10-11 ans), il ne m’a pas pris de haut et il m’a offert l’opportunité de faire un stage dans son établissement … tout est parti de là. J’ai beaucoup appris à son contact.

Une œuvre marquante ? 

Mon livre « L’encyclopédie des Animaux de tous les pays » que mes parents m’ont offert à l’âge de 4 ans … je l’ai encore !

Si j'étais un animal sauvage ? 

L’Ours sans hésiter. Cet animal me fascine, qu’il soit d’Europe, d’Amérique du Nord ou d’ailleurs. Il y a tout chez les Ours, la délicatesse, le côté grosse peluche, la force, l’agressivité aussi. En fait, un peu comme le Lion … du coup je ne sais pas trop. Ours ou Lion.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Ma première rencontre avec la faune africaine. C’était en Juillet 2008 avec une Girafe réticulée dans le parc national de Meru au Kenya. Ce moment restera gravé dans ma mémoire à vie.

Un animal disparu qui reviendrait ?

L’Ours des Pyrénées.

Un animal fantastique qui existerait ?

Le Dragon

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

Difficile à dire, il y en a beaucoup. Je ne suis pas particulièrement fan d’une de mes photos ou d’un pays ou d’un animal en particulier. J’aime tout car je suis passionné.

Je dirais juste que je tiens beaucoup à certaines de mes photos que je pense être bonnes car elles ont une valeur sentimentale mais qui n’ont jamais rien donné en concours, ou auprès du public ou de ma femme !!

Spot préféré ?

En ce moment c’est le Deadvlei en Namibie. J’y ai été pas mal de fois et je dois avouer que je n’ai jamais eu les mêmes images en sortant de cet endroit alors qu’il s’agit de quelque chose de figé. L’ambiance, les lumières, tout y est dans ce Deadvlei.

Plutôt solitaire matinal pour profiter du moment ou accompagnateur de groupe pour partager ?

Les deux.

J’adore accompagner des voyages avec Photographes du Monde, cela fait 5 ans que je fais ça dans différents pays du globe et c’est toujours un plaisir. Ça ne m’empêche pas de faire des images personnelles. Malgré le fait de donner des conseils, d’être là pour les voyageurs, nous avons tous des regards différents. Vous pouvez mettre 9 personnes au même endroit, les photos seront rarement les mêmes, y compris avec les conseils d’un accompagnateur. Je pars du principe que les photographes pro accompagnateurs ne sont pas là pour faire les images à la place des voyageurs mais plutôt pour être à leur disposition lorsqu’ils ont besoin de conseils pour réussir leurs images, pour aller aux bons endroits aux bons moments, pour le reste c’est au voyageur de travailler son regard. Mais en aucun cas l’accompagnateur ne doit laisser les gens seuls pour faire ses trucs personnels car c’est grâce à eux qu’il est là. Et puis en groupe on partage les moments d’intense émotion et c’est toujours agréable.

Par contre j’adore faire des choses seul. Partir à la recherche d’animaux, de territoires, de lumières, avec mon sac photo. C’est bien de temps en temps de se retrouver seul, ça nous remet en place et on se sent tout petit face à la nature ! J’essaie de partir 2 ou 3 fois par an pour des projets personnels, seul ou avec ma femme.

Un lieu mythique ?  

Tout ce que je n’ai pas encore vu. Aussi bien sous l’eau que sur terre. Il y a encore un bon paquet de choses que j’ai envie de faire et de découvrir et il n’y a pas assez de place sur cette interro écrite pour les citer toutes.

Et la technique ?

Je sais pas ! C’est quoi ça ?

Il en faut suffisamment pour arriver à faire ce que l’on veut mais trop de technique tue la technique. L’important c’est de se faire plaisir.

Des urgences ? 

Malheureusement nous sommes dans l’urgence au niveau planétaire. Il n’y a pas une espèce qui ne soit menacée à court terme. Mais tant que nos dirigeants resteront plus intéressés par leur carrière que par notre futur, la sensibilisation, l’écologie, le tri … tout ça ne servira pas à grand-chose.

Je suis plutôt un optimiste, je préfère montrer ce qui est beau pour motiver les gens que les accabler et les démotiver. Mais bon, ces derniers temps mon optimisme commence à baisser. Par exemple, j’ai appris dernièrement qu’il fallait payer 100.000€ pour exposer sur les grilles du sénat (en plus de se payer les 80 tirages à exposer). Avec tous les privilèges dont jouissent ces gens grâce à nos sacrifices, je trouve cela scandaleux. Les photographes professionnels devraient avoir le droit d’exposer sur ce genre de lieux pour sensibiliser le plus grand nombre … mais bon, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Des conseils ? 

Restez passionnés, restez respectueux, restez ouverts. Partagez et échangez. Respectez le travail de ceux qui ont choisi d’en faire leur métier et n’allez pas mettre vos photos dans des banques d’images qui les revendront 15 centimes. La publication à tout prix n’est pas la clé. Discutez, partagez, rigolez … c’est quand même vachement mieux !

Une association à mettre en avant ?

Je pense à l’association de Tony et Sylvie Crocetta « Cheetah for ever ». C’est une association qui protège les Guépards dans le Massaï-mara. Je pense à celle-ci en particulier car elle a une action concrète sur le terrain. L’argent que vous donnez est de suite investi dans la protection de la faune et la sensibilisation des locaux. Ce n’est pas une de ces grosses machines associatives qui se perdent dans la paperasse et sont parfois financées par des organismes pas franchement engagés ou qui veulent juste mettre un peu de peinture verte sur leur activité.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Partager et être souriant. Ne pas prendre les gens de haut sous prétexte qu’ils ne font pas la différence entre un chevreuil et un cerf. La sensibilisation est 10 fois plus efficace lorsqu’on la présente avec le sourire et des informations positives.

Exemple : « Regardez comme notre planète est belle, il faut continuer à la préserver pour nos enfants. » au lieu de « Regardez on détruit tout, on va tous mourir, réveillez-vous ! », bon je caricature un peu mais sur le principe je suis sûr que vous avez compris.

Pour conclure ?

LA PASSION DE LA NATURE. D’accord j’ai fait de la photo animalière-nature mon métier. Je fais de l’argent sur la Nature mais je reste avant tout un passionné, après une vingtaine de voyages au Kenya, je m’émerveille toujours autant devant les gazelles, éléphants ou lions que je photographie. Je me couche toujours autant par terre pour photographier des fourmis ou des grenouille dans la forêt tropicale.

Chaque fois que je décolle pour une destination je suis excité comme une puce. Cet esprit se perd un peu au profit des « Likes » ou de la notoriété. A l’ère de la communication, j’ai l’impression qu’aujourd’hui il vaut mieux avoir des relations que du talent. Mais que l’on soit ultra-connu ou inconnu (comme moi), nous avons tous un point commun : la Nature. Ne l’oublions pas.

Le jour où je ne prendrai plus de plaisir à partir ou à faire des photos, j’arrêterai ce métier directement. Si la passion n’est plus là, si ne compte que le profit et/ou le besoin de reconnaissance, les gens le sentent et on devient aigri … voire con !

 

Distinctions & Parutions

En 2012, 2013 et 2014 il se classe finaliste de tous les concours internationaux (BBC, GDT, Oasis, Namur, Montier-en-der)

Publications de sujets animaliers, ethnologiques ou de travaux réalisées en studio, pour les magazines ou les ouvrages spécialisés.

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Expositions

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Namibie, le joyau d'Afrique Australe

Alaska, une aventure Air-Terre-Mer

Des étendues sauvages du grand Nord aux eaux profondes des fiords alaskiens, Alaska est un reportage réalisé en été 2011.

Kenya, Couleurs d'Afrique

Il n’est pas nécessaire de présenter les espèces africaines. Parmi les plus emblématiques, les Eléphants, Lions, Léopards et autres animaux bercent le quotidien de nos enfants.

France, A la recherche de l'Ours

A l'occasion de l’exposition « OURS, entre Mythes et Réalités » au Muséum de Toulouse, Mathieu Pujol, photographe animalier d’origine ariégeoise, a décidé de revenir dans les montagnes de son enfance pour réaliser un de ses rêves, partir à la recherche de l’Ours. Durant toute l’année 2013, il a parcouru les sentiers pyrénéens pour retrouver le plantigrade emblématique.

Guyane, un étrange coin de France

Partez à la découverte d’un territoire français des plus incroyables.
La montagne et le marais de Kaw, la plage d’Awala-Yalimapo, l’îlet la mère, le sentier du Rorota … autant de sites exotiques plus surprenants les uns que les autres.

Objectif Faune Sauvage, la grandeur Nature

Ce projet est né en 2008 lors d'un premier voyage au Kenya durant lequel je me suis retrouvé face à une femelle Eléphant à la sortie de ma tente. C'est à ce moment là que j'ai compris qu'il me fallait partager cette sensation avec le plus grand nombre.

France, les Animaux de chez nous

Parce qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer des milliers de kilomètres pour observer des animaux, Mathieu Pujol réalise également des images de Faune Européenne.
Découvrir les espèces de notre territoire et partager ces observations avec le grand public est toujours une expérience enrichissante.

Inde, Quand Bollywood devient réalité

6 jours de cérémonies et festivités, plus de 5000 invités parmi lesquels Français, Italiens, Espagnols, Japonais... 3 palaces différents pour les évènements, soirées animées, pluies de cadeaux...« Incredible India » n'est pas un slogan choisi au hasard ! Strass et paillettes, feux d'artifices, animateurs, danseuses et danseurs, musiciens, éléphants, un mariage façon Bollywood !

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