Photographes animaliers

Brice PETIT

Né en 1979 à Genève, en Suisse. J’ai très vite été sensibilisé aux problèmes de protection de la faune. Un de mes instituteur dans mes premières années d’école obligatoire était un fervant défenseur de la nature. Mais c’est avant tout aux problèmes de braconnage de la faune africaine que j’ai été sensibilisé, une campagne de lutte contre ce mal qui faisait des ravages dans les années 1980 m’avait même poussé à envoyer une pétition et un dessin à Madame Mitterand à l’époque. C’est durant ces années que mon amour pour la faune africaine a fait son apparition.

La photographie est arrivée plus tard, à l’adolescence mais l’envie de combiner les deux est venue très rapidement. Aller sur le terrain, réaliser des images de cette vie sauvage si forte et si fragile à la fois, raconter, témoigner. On ne peut pas empêcher les gens de choisir l’indifférence mais on peut en tout cas tout faire pour leur éviter l’ignorance. Ensuite chacun est responsable de ses choix.

Avec les années, la fusion entre l’envie de faire quelque chose pour la nature et la passion pour la photographie n’a cessé de grandir. Mais c’est vrai que je ne pourrai jamais me défaire de mon premier amour pour la faune africaine.


 

 

Entretien avec...

Pourquoi l'animal sauvage ?

Parce que l’animal sauvage est le témoignage précis de ce que la nature sait faire de mieux. Il représente le maillon d’une chaîne, d’un ensemble qui fonctionne à merveille tant que l’homme n’y met pas les doigts. Quelle que soit sa taille, son rôle est prépondérant dans la chaîne qu’il occupe. Et vu le nombre de chaînes dans lesquelles il commence à manquer des maillons ou à avoir des maillons sur le point de rompre il faut profiter, chaque rencontre avec un animal sauvage est une chance unique de partager un moment, d’avoir une histoire à raconter, un témoignage à partager.

 Un maître à penser ? 

Un naturaliste qui avait le regard et la pensée qui allaient bien plus loin que son époque, un admirateur de la nature simple, sauvage, Mr. Robert Hainard.

Une œuvre marquante ? 

Pas une, des milliers. Mais la première reste celle d’un éléphant devant le Kilimandjaro enneigé quand j’avais 6 ou 7 ans. Elle avait été envoyée à mon instituteur par le WWF. Je me souviens de cette photo comme si c’était hier alors que cela fait 30 ans. Aujourd’hui, la population d’éléphants a très fortement diminué à Amboseli et la neige presque disparu du sommet de l‘Afrique. Probablement le point de départ de cette aventure. Malheureusement j’ignore son auteur et l’année de sa réalisation.

Ma rencontre avec Vincent Munier lors d'un voyage du Spitzberg fût probablement la rencontre la plus inespérée et inattendue. Passer deux semaines à ses côtés une source d'inspiration incroyable

J'ai rencontré en 2014 un merveilleux photographe, guide et naturaliste sud africain du nom de Keith Connelly qui depuis est devenu un ami. Un grand Monsieur sans aucun doute.

Si j'étais un animal sauvage ? 

L’éléphant je pense. Il est probablement un des emblèmes les plus fort de l’extinction des espèces aujourd’hui. Le symbole de toutes celles qui disparaissent sans même que l’on en parle.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Il y a quelques années au Kenya. L’apprentissage de la chasse d’une femelle guépard à ses deux petits. D’abord trouver une proie facile (très jeune gazelle de Thompson) et faire la démonstration sous l’œil attentif des petits. Puis les laisser s’exercer sans intervenir mais en suivant la scène avec attention jusqu’à ce qu’ils réussissent à immobiliser leur proie.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Plutôt un animal pas complètement disparu que l’on réintroduirait avec succès à l’état sauvage. Le mal est fait rien ne sert de regarder en arrière mais là ou l’espoir subsiste le combat doit continuer.

Un animal fantastique qui existerait ? La vie sauvage est fantastique. Il suffit d’ouvrir les yeux.

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

Probablement une série récente réalisée au Bostwana qui m’a permis d’observer le comportement des éléphants comme jamais auparavant. A vrai dire j’espère que la photo à laquelle je tiens le plus est encore à venir.

 

 

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Spot préféré ?

Ils sont si nombreux… je pense que mon amour pour la faune africaine m’oblige un peu à rester sur ce continent.

Un lieu mythique ?  

Un hivernage en Antarctique ou la réserve Khwai dans la région du Delta de l'Okavango, au Botswana.

Et la technique ?

La technique est importante. Pas au moment de la prise de vue mais avant !

Bien maîtriser la technique et son matériel (je ne dis pas que c’est mon cas) permet de s’affranchir de questions embarrassantes et de perte de temps au moment où il faut déclencher.

Ca permet de se concentrer sur l’essentiel au moment de la prise de vue.

Des urgences ? 

L’urgence c’est que les individus, les gouvernements arrêtent de parler et agissent.

A force de faire des plans pour sauver la planète en 2050 on oublie que ça implique de commencer à agir aujourd’hui.

Certains problèmes nécessitent une action plus rapide que d’autres mais l’hypocrisie et la pensé à court terme empêchent presque toute action d’aboutir.

Pour certaines espèces il sera bientôt trop tard, pour d’autres ça l’est déjà mais on ne le sait pas encore.

Alors choisir entre l’arrêt de la déforestation à Bornéo et en Amazonie du le braconnage des éléphants, rhinocéros, tigres, baleines et autres requins, la dépollution massive des océans et la protection inconditionnelle d’espèces dont la s’allonge tous les jours… je pense que oui, des urgences il y en a et malheureusement pas qu’un peu.

Des conseils ? 

De la patience avant tout. La photo de nature, plus on prend de temps pour y réfléchir plus on réalise que c’est une question de temps.

Connaître les espèces que l’on veut photographier, savoir comment les approcher, les observer.

Un photographe de nature doit avoir le souci permanent de ne pas perturber l’équilibre de son sujet.

Ses images doivent être un témoignage de ses observations et à aucun moment au détriment du sujet observé !

Une association à mettre en avant ?

David Sheldrick Wildlife Trust pour la qualité de leur travail à la sauvegarde des éléphants au Kenya. Depuis plusieurs dizaines d’années ils font un travail remarquable et couronné de succès.

FERUS  pour leur travail remarquable dans nos régions pour la préservation du loup, lynx et ours.

PPNat pour leur travail remarquable de sensibilisation auprès du grand publique

Et Sea Shepherd pour leur engagement sans faille et le courage dont ils font preuve.

Pour conclure ?

Merci pour cet entretien qui m’a demandé de me poser quelques questions sur ma démarche et le témoignage que je laisse derrière moi.

Ca fait du bien de se retrouver confronter à soi-même de temps en temps.

J’espère que ce site sera de ceux qui font référence dans le domaine.

Un portail complet et de qualité qui témoigne au quotidien des efforts à accomplir et des résultats obtenus !

Bon courage pour la suite.

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