Antarctique : les poulpes, marqueurs inattendus du changement climatique

Pour les scientifiques, le scénario d’une fonte rapide d’un effondrement d’une partie de l’Antarctique est bien réel et pourrait être sans doute plus rapide qu’imaginé.

L’Antarctique a connu une histoire mouvementée entre périodes de glaciations et réchauffement climatique. Les scientifiques cherchent justement à anticiper ce que la calotte polaire pourrait devenir avec l’augmentation actuelle des températures. Et pour cela, ils peuvent compter sur une aide aussi précieuse qu’inattendue, celle des poulpes. Grâce à ces animaux, les scientifiques ont découvert qu’une partie de la calotte glaciaire pourrait fondre plus vite qu’espéré. C’est la conclusion d’une étude publiée jeudi 21 décembre dans la revue Science.

Pour cela, les scientifiques ont étudié le génome des poulpes de Turquet, qui vivent autour de l’Antarctique dans différentes mers, aujourd’hui séparées par la glace. Ces communautés évoluent donc isolées les unes des autres. Mais justement, en étudiant l’ADN de ces poulpes, les scientifiques en sont venus à la conclusion que par le passé ils pouvaient s’accoupler librement. Autrement dit, l’ouest de l’Antarctique était dépourvu de glace il y a 125 000 ans. Les mers d’Amundsen, de Ross et de Weddell étaient alors connectées par des passages maritimes sans banquise.

Un effondrement d’une partie de l’Antarctique plus rapide que prévu

Comprendre les phénomènes actuels permet de comparer les deux époques. Il y a 125 000 ans, la planète a connu une période de réchauffement. Les températures étaient alors environ 1,5 degré plus chaudes que celles de la révolution pré-industrielle. Ce qui n’est pas sans rappeler quelque chose…

En effet, 1,5 degré en plus par rapport à l’ère pré-industrielle, c’est quasiment la hausse moyenne des températures que la Terre subie en ce moment. Pour les scientifiques, le scénario d’une fonte rapide d’un effondrement d’une partie de l’Antarctique est donc bien réel et pourrait être sans doute plus rapide qu’imaginé. Cette fonte il y a 125 000 ans avait entraîné une hausse du niveau des mers de 5 à 10 mètres.