ARRÊTÉ DE DESTRUCTION DE 4 LOUPS : L’ÉTAT S’ENFERRE DANS UNE POLITIQUE CONTRE-PRODUCTIVE

Ce jour paraît un nouvel arrêté ministériel autorisant la destruction de 4 loups. Pourtant, le 24 mars dernier, le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), établissements publics, rendaient une expertise scientifique. Celle-ci, initiée sur commande de l’Etat, attirait l’attention de celui-ci sur les risques que font peser les choix de« gestion » actuels sur le maintien d’une population viable de loups dans notre pays.

Cette étude établit que les destructions d’individus ne devraient pas dépasser les 10 % des effectifs de loups pour permettre à la population de ne pas régresser et d’être « au moins » stable, alors que les pourcentages de loups légalement tués ont oscillé entre 12 et 14 % ces dernières années, et pourraient augmenter avec ce nouvel arrêté.

Les scientifiques soulignent qu’après plusieurs années de croissance, la population de loup n’a plus augmenté depuis 2014. Cette stabilisation correspond au moment où l’État s’est engagé dans une nette augmentation des tirs et les chercheurs tirent la sonnette d’alarme : si la politique de gestion de l’espèce devait se poursuivre avec un niveau haut de tirs, entraînant une baisse ou une stabilité des effectifs, elle induirait l’impossibilité d’atteindre les objectifs de viabilité génétique sur le territoire français.

L’étude indique également que les tirs sont trop nombreux et non sélectifs, et n’ont pas d’efficacité automatique sur la prévention des dommages. Pour les scientifiques, « il est clair que le nombre de loups pouvant être retirés de la population ne pourrait à lui seul moduler les niveaux d’attaques sur le long terme ».

Ainsi que FNE l’a détaillé auprès de la Commission Européenne ces dernières années, l’Etat français conduit aujourd’hui en réalité une politique de contingentement numérique et géographique de l’espèce : ses décisions sont aujourd’hui injustifiables, devant les éléments scientifiques produits par ses propres services.

Nos associations interpellent les candidats à l’élection Présidentielle : l’Etat français doit réorienter son action, et déterminer les mesures à mettre en place pour garantir la coexistence entre la présence pérenne de cette espèce et les activités humaines, dont l’élevage pastoral.Ceci, comme l’écrivent le MNHN et L’ONCFS, afin de « favoriser la mise en place combinée de tous les outils disponibles visant à une population viable de loups en France coexistant avec le pastoralisme ».