Pas de printemps pour les oiseaux migrateurs

Avec le réchauffement, le printemps arrive de plus en plus tôt. Dans l’hémisphère nord, l’effet devient toujours plus marqué vers le nord, montre une étude publiée dans Scientific Reports. Au risque de désorienter un peu plus les oiseaux migrateurs.

L’effet semble désormais généralisé : le réchauffement climatique entraîne un décalage des saisons. En particulier le printemps, avec un débourrement et une floraison toujours plus précoces. Dans une étude publiée vendredi 2 mars, Eric Post, biologiste à l’université de Californie à Davis, et ses collègues montrent que le phénomène est bien plus marqué vers les pôles.

JUSQU’À 15 JOURS DE DÉCALAGE

Rassemblant 743 études menées entre 1928 et 2013 dans l’hémisphère nord, les chercheurs montrent que, pour tout incrément de 10° de latitude, le printemps avance de quatre jours supplémentaires par décennie.

Exemple: dans le sud des Etats-Unis, le décalage est d’un jour par décennie. Dans le nord des Etats-Unis dits «contigus» (les 48 Etats continentaux), il est de quatre jours. Et dans le cercle arctique, par exemple l’Alaska pour les Etats-Unis, le printemps avance de 16 jours par décennie.

LES MIGRATEURS EN RETARD

Selon les chercheurs, ce «décalage dans le décalage» pourrait être particulièrement nocif pour les espèces migratrices, qui une fois arrivées à destination risquent de ne pas trouver la saison à laquelle elles s’attendaient.

«Quels que soient les éléments que ces espèces utilisent pour remonter vers le nord au printemps, ils pourraient bien ne plus être fiables en termes de disponibilité des aliments qu’ils trouveront, si le printemps est arrivé plus tôt. L’émergence, au nord, des plantes et des insectes dont ils se nourrissent survient désormais plus rapidement qu’aux plus basses latitudes dont ils proviennent», explique Eric Post.

Journal de l’Environnement/Romain Loury