Des drones capables de planter un milliard d'arbres par an

Changer le monde… un milliard d’arbres à la fois. Tel est le leitmotiv de Lauren Fletcher et de son entreprise, BioCarbon Engineering, qui se sont récemment illustrés au concours international Drones for Goods avec leur projet de drone capable de planter 36 000 arbres par jour, comme le rapporte Futura-Sciences.
biocarbon enginiering

Le but de cet ancien ingénieur de la Nasa, maintenant basé au Royaume-Uni, est de «lutter contre la déforestation industrielle à grande échelle par un reboisement industriel à grande échelle», avec comme objectif le chiffre symbolique du milliard d’arbres replantés par an. Un chiffre qui peut sembler colossal mais reste malheureusement bien loin des 26 milliards d’arbres arrachés charque année sous l’effet conjugué de l’expansion urbaine, de l’exploitation agricole forestière et minière, explique Lauren Fletcher sur son site.

Le processus de reboisement comprend deux étapes. D’abord le drone survole la zone «déforestée», puis en réalise un mapping 3D qui est ensuite analysé afin de déterminer les meilleurs emplacements pour les futures graines. Un itinéraire est alors déterminé pour l’engin volant – à environ 2 mètres du sol – qui sèmera aux endroits désirés, grâce à un canon à air comprimé, des «cosses biodégradables», contenant deux graines ainsi que des nutriments.

Chaque drone peut embarquer 300 capsules, qu’il dissémine au rythme d’une toutes les 10 secondes. Grâce à ce système entièrement automatisé 36 000 graines peuvent être plantées par jour, contre seulement 1 500 pour un planteur humain aguerri, et ce pour un coût dix fois moindre, annonce Fletcher. «Nous espérons réduire considérablement le coût de plantation afin d’inspirer les gouvernements à investir dans des projets de reforestation», explique-t-il.

Mais la mission de BioCarbon Engineering ne s’arrête pas à la plantation des arbres. Une fois les graines en terre, la compagnie d’Oxford fera patrouiller des drones au-dessus de la zone reboisée afin de la cartographier et de s’assurer de la bonne santé des pousses. «Nous utilisons ces informations en concertation avec les écologistes locaux afin de nous assurer que ce que nous plantons contribuera à restaurer un écosystème et une biodiversité qui soient les plus proches possible de l’état naturel de la zone ciblée», confie l’ingénieur à Futura-Sciences.

Lauren Fletcher espère pouvoir faire voler ses premiers prototypes fonctionnels d’ici juillet-août. Si cinquante d’entre eux pouvaient être à l’œuvre quotidiennement, l’objectif du milliard d’arbres plantés par an pourrait être atteint.

Hugo PASCUAL