Des insecticides interdits saisis lors d’une enquête sur la mort d’un aigle de Bonelli

L’enquête sur la mort d’un aigle de Bonelli retrouvé empoisonné près de Marseille a conduit à la saisie d’insecticides interdits à la vente, les mêmes qui pourraient avoir été fatals à ce rapace menacé d’extinction, a annoncé vendredi l’Office français de la biodiversité.

Cette enquête au long cours, entamée début 2021 avec la découverte de la dépouille de cet aigle sur la commune de Saint-Chamas, au bord de l’étang de Berre, a donc débouché plus d’un an après, le 3 mai, avec la saisie d’un stock d’un produit insecticide interdit à la commercialisation depuis plus de 10 ans en raison de sa dangerosité.

Ces produits, « dissimulés« , ont été découverts avec du matériel servant à injecter du poison dans des appâts, après une perquisition au domicile et sur le lieu de travail d’un homme travaillant sur le site où avait été découvert le rapace.

Ces investigations, menées par les inspecteurs de l’environnement de l’OFB, ont été exécutées dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte par le parquet d’Aix-en-Provence pour destruction d’espèce protégée.

Toute la chaîne alimentaire peut être empoisonnée

L’aigle de Bonelli, emblème de la région méditerranéenne, est en effet l’une des quatre espèces d’aigles nicheurs en France, et la plus menacée, avec seulement 42 couples recensés en 2021, précise le communiqué de l’OFB.

Ce rapace est inscrit en France sur la liste rouge des espèces menacées, dans la catégorie « en danger », insiste l’Office, en soulignant que l’empoisonnement d’un animal appartenant à une espèce protégée est puni de trois ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.

Proche de sa conclusion, l’enquête de l’Office français de la biodiversité va ensuite être transmise au parquet, qui décidera des éventuelles suites judiciaires.

Longtemps utilisé pour lutter contre la faune sauvage, le poison a par exemple été responsable de l’éradication de la population de loups en France en 1930, rappelle l’OFB dans son communiqué.

« Aujourd’hui encore on retrouve chaque année de nombreux animaux ayant succombé à un empoisonnement« , un phénomène lourd de conséquences, souligne l’Office, « car c’est toute la chaîne alimentaire qui peut être empoisonnée« , jusqu’à des espèces nécrophages comme les vautours ou à des prédateurs comme les aigles.

Source GEO

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