Enquête participative de la LPO France : Sur la trace du hérisson

Avec l’arrivée du printemps, les hérissons sortent de leur période d’hibernation. Ils sont en quête de nourriture et d’un nouveau partenaire. Pour la deuxième année consécutive, la LPO et l’unité de service Mosaic (Muséum et Sorbonne Université) invitent les citoyens à participer encore plus nombreux à l’enquête  « Mission Hérisson » qui doit permettre aux scientifiques d’une part d’évaluer l’état de santé de cette espèce, et d’autre part les causes et l’importance de son déclin.

Emblématique de nos jardins, présent depuis 10 millions d’années, le hérisson d’Europe est aujourd’hui menacé par les activités anthropiques : collisions routières, intoxication et empoisonnement par les granulés anti-limaces, noyade, tondeuses à gazon, prédation par les animaux domestiques…

Les chiffres sont alarmants :  en 2018, le Centre de sauvegarde LPO situé à Audenge (33) a accueilli plus de 650 hérissons en l’espace de quelques mois. Une tendance qui tend à se confirmer en Europe. En quinze ans, un tiers des hérissons a ainsi disparu des campagnes anglaises.

Le lancement de « l’enquête hérisson », en juillet 2020, a déjà produit une somme importante de données : en moins de 9 mois, plus de 900 personnes ont déjà collecté près de 5000 empreintes ! Grâce à eux les premiers enseignements peuvent être tirés. Si les lieux suivis sont répartis de manière homogène sur le territoire, la présence du hérisson est de toute évidence plus fréquente dans des zones urbaines ou péri-urbaines. Ce constat conforte les connaissances acquises puisque les hérissons y trouvent des habitats plus favorables à leurs besoins (chasse et reproduction) qu’en milieu agricole où les ressources alimentaires et les zones de repos ou de reproduction (haies, bosquets…) sont plus rares.

Si les mœurs du hérisson d’Europe sont connues, peu de données existent sur l’état de santé de cette espèce. D’où l’importance de la mobilisation du plus grand nombre possible de détectives en herbes ! En comparant les données collectées, les scientifiques pourront ainsi suivre la tendance d’évolution des populations du hérisson, établir un indicateur de mesure efficient, et enrichir à terme la connaissance sur les densités de hérissons en fonction des milieux échantillonnés et des régions concernées.

Suivre le hérisson à la trace

Concrètement, pour participer à l’enquête, nul besoin d’être un expert. Il suffit de :

  • se procurer ou alors construire un tunnel à empreintes ;
  • choisir un lieu qui fera l’objet de suivi pendant plusieurs années : un jardin, un coin de nature de son choix ;
  • installer le tunnel durant 5 nuits de suite. Grâce à l’appât posé au centre et à l’encre naturelle, il sera plus aisé d’identifier les traces de pattes sur les feuilles disposées à l’intérieur du tunnel.
  • relever tous les matins les empreintes présentes et enregistrer ses observations sur le site de l’enquête 
  • reproduire ce protocole au même endroit idéalement 4 fois par an (1 fois par saison) et durant plusieurs années.

Cette enquête sera aussi l’occasion de découvrir quelles sont les espèces qui fréquentent ce lieu. Car d’autres espèces peuvent venir visiter le tunnel durant la nuit, à l’instar de la belette, la fouine ou le lérot. Une expérience idéale à réaliser en famille !

Plus d’informations :

s’inscrire à la newsletter pour rester informé de l’actualité de l’enquête et du hérisson en général.

s’inscrire et participer à la rencontre par visioconférence avec l’animatrice de l’enquête en direct le 29 Avril de 18h à 19h30.

vidéo de présentation de l’enquête.

Mail: mission.herisson@lpo.fr

LPO France :
Forte d’un siècle d’engagement, la LPO est aujourd’hui la première association de protection de la nature en France avec plus de 57 000 adhérents, 8000 bénévoles actifs, 400 salariés sur le territoire national et un réseau d’associations locales actives dans 83 départements. Sous la présidence d’Allain Bougrain Dubourg, elle agit au quotidien pour la protection des espèces, la préservation des espaces et pour l’éducation et la sensibilisation à l’environnement.Mosaic :

Pionnier des sciences participatives en France depuis 30 ans, le Muséum national d’Histoire naturelle, en partenariat avec Sorbonne Université, met à disposition des porteurs de projet son savoir-faire unique par la création de l’unité de service Mosaic (Méthodes et outils pour les sciences participatives).  Ce centre de compétences unique en France développe des sites de participation auprès d’acteurs de la recherche académique, privés ou publics, dans un grand nombre de domaines : écologie et environnement, médecine, sciences humaines et sociales.