Le putois, ce faux «nuisible»

Classé parmi les «espèces susceptibles d’occasionner des dégâts» (anciennement «espèce nuisible»), le putois d’Europe est en déclin. Dans un rapport transmis au ministère de l’environnement, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) juge au contraire qu’il faut l’ériger en «espèce protégée», et rappelle ses effets positifs.

Mustela putorius de son nom latin, ce petit mustélidé a connu un fort déclin au cours du XXème siècle, du fait de la chasse et de la perte d’habitat –principalement la destruction des zones humides. «Il en ressort le constat d’une situation très défavorable pour l’espèce. Bien que le putois paraisse relativement commun dans certains secteurs, son état de conservation apparaît mauvais au niveau national», estime la SFEPM dans son rapport, rendu public mardi 2 mai.

NUISIBLE ET CHASSABLE

L’espèce est classée «nuisible», ou plutôt «susceptible d’occasionner des dégâts», nouveau terme consacré par la loi sur la biodiversité d’août 2016. Dans les faits, ce statut ne s’applique plus que dans deux départements pour la période –à savoir le Pas-de-Calais et la Loire-Atlantique, pour respectivement 80% et 30% des communes. Partout en France, l’espèce est considérée comme «chassable».

Pourtant, le putois figure à la Convention de Berne comme «espèce de faune protégée», ainsi qu’à la directive européenne Habitats comme «espèce d’intérêt communautaire dont le prélèvement dans la nature et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion».

En mars 2002, le gouvernement Jospin l’avait même ôté de la catégorie des espèces nuisibles, au même titre que la martre et la belette, au motif que ces espèces n’engendraient aucun dégât important. Les trois espèces avaient été réintégrées à la liste en novembre 2002, sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin….

Suite de l’article dans le Journal de l’Environnement : ici