L’Écho des terriers : On achève bien les Blaireaux

Retranché au fond de son terrier, le Blaireau se demande bien ce qui peut justifier un tel acharnement. Il n’en revient pas de l’inventivité et de l’énergie déployées à la seule fin de pouvoir le persécuter toutes les heures de tous les jours, de tous les mois, et ce toute l’année.

Certes ses détracteurs l’accusent de faire des trous et de manger quelques grappes de raisin. Ah oui, on lui reproche aussi d’être potentiellement transmetteur de la tuberculose bovine. Mais pas plus que les sangliers, ni que les chiens qui viennent le traquer dans les terriers.

Du reste il n’est pas classé nuisible. S’il n’est pas « nuisible », oh pardon, espèce susceptible de causer des dégâts, soit « ESOD », c’est qu’il est chassable. Autrement dit, le blaireau est un gibier. Pourtant ça ne se mange pas le blaireau, même si quelque « tarberlot » (fêlé en occitan, comme
« bercé trop près du mur » ou « qui n’a pas la lumière dans toutes les pièces ») vous dénichera une recette ancienne

http://tarulympique.over-blog.com/article-la-recette-du-blaireau-farci- 40426891.htmlhttps://www.lexpress.fr/monde/plat-du-jour-un-ragout-de-blaireau-fauche-par-une- voiture_1286613.html

Nous avons donc à faire à un gibier qui ne se mange pas, qu’on tire par plaisir et qu’on déterre pour s’amuser.

Devenu nocturne à force de persécutions, on pourrait penser qu’il échappe aux coups de fusils. Mais non, car comme tous les gibiers, on peut le plomber jusqu’à une heure après le coucher du soleil (article L 424-4 du code dit « de l’environnement »).

Pendant la période de chasse, en gros du 15 septembre au 15 janvier (R 424-5 du code de l’environnement), notre ami bénéficie d’un traitement spécial: des équipages dits de « vénerie sous terre » -comprendre des mâles blancs bourrés de testostérone- ont le droit d’envoyer les chiens dans les terriers pour les acculer au fond, de détruire lesdits terriers à coups de pelles et de pioches, de les en extraire avec une tenaille géante, et enfin de les achever après des heures de stress.

N’importe quel couillon peut acheter la pince par internet : https://www.mclleclercq.com/furetage- et-deterrage/199-pinces-à-cou-pour-le-blaireau.html. Ils en vendent à n’importe qui, sans vérifier si le déterrage est autorisé dans le département en question, ni si le destinataire est habilité. La preuve ? Même l’Echo des terriers a pu commander et recevoir la pince en question par la Poste, dans un département où la pratique est interdite :

Cette tenaille est censée saisir le blaireau par le cou, la patte ou le tronc. Elle pèse 3,5 Kg, et mesure 103 cm de long. Après avoir cassé plusieurs balances de cuisine, y compris chez des amis qui ne nous recevrons plus pour le week-end de Pâques, l’Echo des terriers est en mesure d’affirmer que la pince exerce une pression supérieure à 50Kg. De quoi broyer les vertèbres du blaireau ou de lui casser une patte lorsqu’il est arraché du terrier.

Le chat des amis (ceux à la balance de cuisine cassée) ayant catégoriquement refusé de contribuer à l’avancement de la science, voici une petite expérience réalisée avec un crâne de blaireau trouvé à proximité de terriers : https://www.youtube.com/shorts/MoHSwYDNzEQ

Il y avait un petit paquet à l’intérieur du gros, nous laissant penser à des embouts en caoutchouc à poser sur les fers pour amoindrir les blessures… Que nenni ! Il s’agissait d’un cadeau original que voici :

On apprécie le sens pratique de nos amis qui ont pensé au bonheur d’ouvrir l’animal puis de boire une bière après cette partie de plaisir.

Lire le communiqué complet : N°11) On achève bien les blaireaux

 

Suivez l’Echo des terriers : https://www.youtube.com/@YvesVERILHAC