Les efforts de conservation paient : les tortues marines se portent mieux !

Bonne nouvelle ! Un recensement mondial des sites de pontes mené pour six des sept espèces de tortues marines montre que la plupart des populations sont stables ou en augmentation.

Le nombre de nids de ponte des tortues marines est stable voire en augmentation pour la plupart des espèces dans le monde, selon un bilan effectué par une équipe internationale, ce qui confirme un précédent recensement datant de 2017.

C’est une bonne nouvelle ! Ces bons résultats sont à mettre au compte des efforts de protection menés depuis des années par certains pays et les ONG », précise Alexandre Gérard, chef de projet sur les tortues marines PatriNat au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Parmi les six espèces suivies sur les sept existantes, des progressions spectaculaires sont parfois observées, comme celle des tortues caouannes au Cap-Vert, des tortues de Kemp au Mexique ou des tortues vertes aux Seychelles et aux îles Caïmans.

La découverte de nouveaux sites de ponte de tortues

« Le réchauffement des eaux a pu aussi intervenir, par exemple dans l’ouest de la Méditerranée où l’année passée a été exceptionnelle en France et en Italie en termes de ponte sur les plages pour les tortues caouannes », ajoute le chercheur. Mieux, de nouveaux sites importants de ponte sont encore découverts, comme celui des tortues vertes dans des récifs coralliens à l’ouest de la Nouvelle-Calédonie.

Cartographie de 53 sites de ponte pour 6 des 7 espèces de tortues marines existantes. Seule la tortue luth est encore en grande difficulté.

Crédits : Bruno Bourgeois pour Sciences et Avenir

Seule la tortue luth, la plus grosse espèce, semble décliner dans certaines régions et même avoir disparu en Malaisie. « Dans tous la France d’outre-mer, les effectifs de tortue luth sont aussi en forte baisse sans que l’on sache pourquoi même si c’est l’espèce qui, naviguant le plus, est aussi la plus exposée », note Alexandre Gérard.

Ne pas relâcher les efforts de conservation

Pour les auteurs de l’étude publiée dans la revue iScience, ces données sont néanmoins encourageantes malgré le fait que des études d’observations aient pu être biaisées en ne portant que sur des sites déjà protégés. « De toute façon, il ne faut pas relâcher nos efforts quand on voit toutes les menaces auxquelles sont confrontés ces reptiles, que ce soit les différents types de pollutions, de pêche ainsi que les collisions et que, faute de financement local, on ne connaît toujours pas l’évolution de leurs effectifs dans certaines parties du monde comme en Afrique », conclut Alexandre Gérard.